Il nous avait déjà bluffés en mai 2022 quand il a parcouru les 650 km entre Bordeaux et Paris (une course mythique) en 35 heures. Cette fois-ci, Gilles Penot, licencié au club de l’Union Vélocipédique Blanzynoise, a fait encore mieux, beaucoup mieux.
C’était dans un coin de sa tête dès qu’il a déposé son vélo en bambou après Bordeaux – Paris, il voulait s’attaquer à un autre monument, la crème de la longue distance, relier Paris à Brest et revenir dans la Capitale, soit 1200 km.
Sans jeu de mots, il n’a pas eu le coup de bambou et Gilles Penot surnommé « Bambouman », a pédalé 45 heures, 37 minutes et 5 secondes à la moyenne de 16.12 km/h et pas moins de 10 000 mètres de dénivelé. Il a fini à la 1532e place sur les 4800 dont 1700 Français qui ont fait moins de 90 heures. Le vainqueur, un Américain, a mis 41heures.
Cette épreuve est de réputation mondiale. Ils furent 84 000 à s’y inscrire mais seulement 6800 furent sélectionnés. On ne s’embarque pas sur Paris -Brest – Paris la fleur au guidon. Les participants devaient présenter un carnet de route relatant des courses longues distances.
« Paris – Brest – Paris, c’est le graal, dans les cyclosportives, c’est le top du top » souligne Gilles Penot, entouré de ses amis de l’UVB au stade municipal de Blanzy.
Un Paris-Brest bien crémeux pour fêter son exploit
Ce lundi 21 août au matin, il est parti exactement de Rambouillet. Jusqu’à Brest, il a roulé à son rythme, sur un bon tempo. « J’ai fait les 600 km en 29h et 48 minutes », dit-il. « J’avais prévu 30 heures ». Ce n’est qu’au retour où il a prévu deux arrêts dans une chambre d’hôtel pour dormir un peu mais vraiment un peu.
Avaler une telle distance, c’est très dur physiquement mais encore davantage mentalement. « J’ai vu des coureurs s’endormir sur le vélo. Moi, j’ai décidé de rouler seul ». Comme sur Bordeaux – Paris, sa femmes, Sophie, le suivait en voiture et au club de Blanzy, on vagabondait à distance sur internet.
« A 280 km de l’arrivée, j’ai su que Gilles a eu mal au dos, alors j’étais inquiet » révèle Joël Pocheron, président de l’UVB qui a aidé financièrement son cycliste aux grandes distances.
Paris – Brest – Paris, fêtait cette année son 20e anniversaire, épreuve qui a lieu tous les 4 ans. « Aujourd’hui, j’en parle mais le mieux, c’est de la vivre. C’est extraordinaire. Je suis allé au bout de mon effort » raconte-t-il alors que ses amis dégustent un excellent Paris-Brest, bien crémeux. Un clin d’oeil gourmand de circonstance.
Mais avant de l’apprécier à sa juste valeur, Gilles Penot a eu une pensée à deux personnes du club disparues trop tôt, Vincent Goulot « qui aurait dû faire Paris – Brest – Paris avec moi » et Georges Prunel.
La roue tourne.
Jean Bernard
Il faut le vivre pour se rendre compte.
Bravo à vous . Mon fils aussi l’a fait 👍