Offre de rachat – Steve Filipov se donne 100 jours pour relancer Metalliance

 

Il est le seul a avoir fait une offre de rachat de Metalliance. Steve Filipov saura mercredi 17 juillet si le tribunal de commerce de Dijon la valide. Dans le cas contraire, c’est la liquidation judiciaire et Metalliance, ce fleuron français qui fabrique des engins pour les tunnels sur les sites de Saint-Vallier et Génelard, disparaîtrait.

Quand on parcourt le CV du natif de Chicago (USA) dont le père a dirigé Terex à Saint-Vallier que lui-même a dirigé Terex Cranes avant la vente à Konecranes en 2017, « j’ai habité Saint-Vallier jusqu’en 1998 » précise-t-il dans un français parfait, au premier abord, Steve Filipov est l’homme de la situation. Il est l’homme qui tombe à pic.

 

 

Steve Filipov a la culture américaine de l’homme d’affaires. Quand lui est ses associés se penchent sur un dossier de reprise, ils l’étudient et foncent. Le temps c’est de l’argent. « C’est Marceau Schlumberger, fondateur et directeur associé de Coral Reef qui m’a dit qu’il existait une opportunité de racheter Gaussin SA », alors propriétaire de Metalliance. 

Christophe Gaussin, le Pdg, voit en Steve Filipov le bon samaritain qui va lui apporter des capitaux. Filipov est nommé directeur général délégué le 23 février dernier mais en avril, le tribunal de commerce de Vesoul place Gaussin SA en sauvegarde ce qui met fin au contrat de Steve Filipov. « C’était très compliqué » fait il juste savoir. En réalité, l’objectif ne visait pas Gaussin, « nous voulions mettre de l’argent dans Metalliance » explique-t-il jeudi au premier étage du Bagatelle à Montceau-les-Mines.

 

 

Des partenaires dont Novium

 

 

Pendant sept mois, lui et ses associés vont travailler sur le dossier et le 17 juin, par l’intermédiaire de Coral Reff, il a fait une offre de rachat avec pour partenaires, Mining (vente et achat d’équipement minier) qui devrait prendre 12.5% du capital _ » il existe beaucoup de projets de tunnels aux USA et au Canada et Mining va nous aider en Amérique du Nord » indique Steve Filipov _ ou encore Novium, le régional de l’étape constructeur d’engins ferroviaires et même Steve Filipov lui-même, « j’investis personnellement car je crois au projet. Marceau (Schlumberger) aussi ». Un dossier sur lequel, Louis Margueritte, l’ex-député « nous a beaucoup aidés ».

Blyyd, société lyonnaise qui distribuait les ATM de Gaussin (tracteurs électriques) aurait dû monter au capital avec 10%, « mais il elle se retire pour le moment pour ne pas faire d’ombre à notre offre » fait savoir Steve Filipov. C’est compliqué entre Blyyd et Gaussin.

Combien les uns et les autres vont investir, impossible d’en connaître le montant. « Nous rachetons les actifs de Metalliance pour 1 M € (les biens et ressources) et nous avons un accord avec des banques pour 12 M € » sans compter le fonds de roulement nécessaire pour régler les dépenses courantes.

Dans l’offre de reprise, le personnel de Metalliance va perdre 50 unités sur 180 salariés. « Mais avec les départs à la retraite et les départs volontaires, ils devraient être une vingtaine à perdre leur emploi » fait savoir Steve Filipov qui deviendra le Pdg de Metalliance et conserverait Patrick Dubreuille comme directeur général. ‘Il fait du bon boulot ».

Le site de Génelard où sont assemblées les tunneliers, va-t-il survivre à la reprise ? « J’y suis allé ce jeudi matin. Nous avons demander un audit environnemental, il n’est pas très bon. Nous ferons un bail précaire de six mois. Allons-nous le garder, je ne sais pas » répond l’homme d’affaires.

 

 

Instaurer la confiance

chez le personnel et les fournisseurs 

 

 

L’idée, est de créer deux divisions, l’activité tunnelier et celle du tracteur à mobilité décarboné dans le bâtiment sur le site Valerius (ex-Konecranes) où sont entreposés 12 M € de pièces détachées qui pourraient faire le bonheur de Blyyd qui dispose d’une flotte de 140 machines. Dans l’offre de reprise, tout revient à Metalliance. « Nous n’avons plus besoin de Gaussin, nous avons Blyyd avec nous » stipule Steve Filipov.

Dans l’idéal, Metalliance devrait sortir de 4 à 6 tunneliers par mois, mais actuellement ce n’est pas le cas. « Nous devrons atteindre 60 machines par an » dit-il. D’où l’utilité également de faire un audit sur le matériel, améliorer la qualité et la sécurité.

Aujourd’hui, Steve Filipov et ses associés n’ont plus de temps ni d’argent à perdre. Quand bien même le carnet de commandes (50 M €) est plein, « avec toutes ces incertitudes, nous avons perdu des contrats pour 5 à 6 M € ».

Il faut donc vite remettre Metalliance en route. « Nous avons un gros travail de remise en ordre, instaurer la confiance tant chez le personnel que les fournisseurs » ce à quoi Steve Filipov s’emploie ces jours. « Ma priorité, c’est la reprise de Metalliance. Nous savons comment faire et nous avons des partenaires. Je me donne 100 jours pour tout remettre en place ». Dès le feu vert du tribunal le 17 juillet.

 

Jean Bernard

 

 

 

Steve Filipov c’est : 

 

 

 

 

 

 

 

11 commentaires :

  1. L’Homme de la situation

  2. Bonjour,
    Son Père à liquidé les Grues et Stackers ex-PPM, maintenant à qui le tour ? …

  3. Audit environnementale a genelard : il est pas très bon.

    Sans blague! Le bâtiment devrait être rasé dans son ensemble.
    Le site de la saule n’est pas mieux.
    Ce n’était clairement pas la volonté de La précédente direction.
    Et là ce n’est pas la faute de gaussin.

    Ça aussi ça ne joue pas pour les salariés!

    Courage aux salariés et à cette première vague de départ.

  4. Il ne faut pas oublié que si en 1995 le groupe TEREX dirigé par Ron Defeo et Phil Philipov n’avait pas racheté l’unité de construction de St Vallier , PPM aurait déjà disparue à cette date.
    Après se sont les aléas des conjonctures économiques succéssives qui ont amenés la vente à un groupe finlandais qui lui a décider de cesser la production de matériel de levage portuaire , alors que la production de grue de levage a été cédée à un groupe japonais.

  5. Pourquoi pas Steve mac queen

  6. En politique nous avons les 100 premiers jours du président de la République ou du 1er ministre. avec depuis quelques élections des résultats pas très glorieux …….!!!! …..espérons sincèrement que ce monsieur réussisse pouf l intérêt de l entreprise et de ses salariés!!!!!…..j espère que ce n’est pas un plan pour fermer dans 100 jours…?????

    • Franchement dans 100 jours il se rendra compte (ou affichera clairement sa position) que les usines sont bcp trop vieillottes (et pas modernisables vu l’état) et qu’en toute logique il ira produire ailleurs.
      Sans compter que les salariés n’ont jamais été formé, que depuis 2 ans ils ont le morale dans les chaussettes. (Bref pas au top de la productivité)
      Bref il ira fabriquer les engins ailleurs. Les plus malins (et qui parlent anglais) le suivront et les autres finiront à France travail comme la première salve de départ.

  7. Pour ceux qui suivent la coupe d’Europe de foot , plusieurs fois nous avons eu la preuve que le match se joue tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin du match alors pourquoi tous ces commentaires négatifs ? on est bien en France là . Et pourtant on le sait que c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses , pas avant .

  8. Pourquoi dire que les « usines  » sont vieillotes , les locaux étaient fait pour fabriquer des engins de levage de plusieurs tonnage , donc appropriés pour une nouvelle production .
    Dire que les salariés ne sont pas formés , mais formés à quoi celà fait des années qu’ils travaillent dans le même secteur d’activité , donc ils doivent connaitre leur travail et ont certainement une détermination pour faire perdurer leur emploi.
    Quand à partir ailleurs dans quelque temps je ne vois pas l’utilité quand on voit l’investissement financier et humain qui est mis en place.
    Je ne suis pas vraiment objectif connaissant bien Steeve Philipov.
    Quiqu’il en soit pour moi c’est une bonne nouvelle pour l’emploi sur le bassin minier.

    • Bien sûr
      Sauf qu’un repreneur se projette. Son idée n’est pas de faire metalliance bis. Sinon le même sort le guète a très court terme.
      Donc son nouveau outil de travail (locaux, personnel, développement) doit être en phase avec l’économie de 2024/2030. Et non celle des années 80.
      Qd il dit que le bilan environnemental n’est pas très bon.
      C’est pas juste pour la forme. C’est qu’une entreprise actuelle se doit d’être irréprochable en la matière. (Ses clients le jugent là dessus aussi)

      Sur la formation encore une fois l’idée pour lui n’est pas de produire comme avant(a la papa quoi) mais bien plus vite, bien plu structure. Donc les méthodes de travail d’antznt ne l’interesse pas non plus. Sinon il ne rattrapera pas le retard commercial et de production pris..

      Comme il le dit une de ses plus gros problèmes est celui de faire retrouver la confiance des fournisseurs. En l’état il ne pourra pas produire à la cadence qu’il le souhaite pour rattraper le retard.

      Bref sacré challenge que seul un véritable entrepreneur/industriel pourra relever.

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