Narcotrafic et sécurité – Une réalité dramatique à laquelle les élus sont confrontés

Multiplication par cinq des saisies de cocaïne en l’espace de dix ans, apparition incessante de nouvelles drogues de synthèse produites directement sur le sol européen, maintien à des niveaux inquiétants de la consommation de cannabis et d’héroïne, le phénomène touche l’intégralité du territoire, y compris les villes moyennes et les zones rurales, explique la commission d’enquête du Sénat.

 

À l’heure où ce marché criminel représente a minima un « chiffre d’affaires » annuel de 3,5 milliards d’euros en France, et alors que le trafic se densifie, s’ubérise et s’internationalise, la commission d’enquête du Sénat conduite par Etienne Blanc (LR) et Jérôme Durain (PS) sur l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier a mis au jour un constat inquiétant : non seulement notre pays est à un point de bascule, mais surtout la réponse de l’État manque de moyens, de lucidité et de cohérence, lit on sur le site du Sénat.

Jérôme Durain, sénateur de Saône-et-Loire, au nom de l’Union départementale des élus socialistes et républicains, avait invité les élus (maires, conseillers municipaux, départementaux et régionaux) à Montchanin, en compagnie de David Marti, président de la CUCM et vice-président de la commission sécurité à France Urbaine, à une réunion sur : la police du quotidien, narcotrafic, gendarmeries, incivilités, rôle des polices municipales …

Evidemment, Le Creusot et Montceau-les-Mines ne sont pas Marseille et les Bizots et Saint-Vallier encore moins Grenoble. Il n’empêche que la drogue y circule aussi. « Toutes les villes sont touchées par l’insécurité et la drogue » indique David Marti.

Peut-on encore lutter aujourd’hui contre la narcotrafic quand un juge d’instruction du pôle criminalité de Marseille a déclaré en mars dernier face aux parlementaires de la commission d’enquête sur le narcotrafic en France : »Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquant à Marseille ».

C’est comme lutter contre le dopage dans le sport, les laboratoires ont toujours un coup d’avance. Et en France, la corruption au sein de l’Etat, la police et la justice y compris les avocats, émerge. C’est une greffière au tribunal de Saint-Nazaire qui transmettait des informations à un trafiquant, par exemple.

Déjà à son époque, Jean de La Fontaine dans sa fable « Les animaux malades de la peste » écrivait : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

 

 

David Marti évoque une police

municipale intercommunale

 

 

Ceci dit, « le narcotrafic est un phénomène mondial, il ne concerne pas seulement Marseille. On compte 2900 points de deal en France » rappelle Jérôme Durain. « Pour enrayer ce fléau, il faudrait intercepter 90% du trafic » ajoute-t-il. Or, de toute évidence, dans la lutte contre les trafiquants, la coordination entre services a du mal à s’articuler. « Il faudrait que l’information circule aussi vite dans l’administration que l’argent chez les criminels », déclare le sénateur.

D’ailleurs aujourd’hui, même la prison n’est plus une entrave aux caïds. Chez les plus jeunes et ils sont de plus en plus jeunes, « la prison est comme un trophée », confesse le sénateur qui arrive à poser la question existentielle : est-ce que c’est bien ou mal de consommer de la drogue ?

Sujet qu’aborde également David Marti. « Il faut assécher la demande, si pas de demande, pas de marché » dit-il. Il n’est pas contre sanctionner le consommateur, « mais une grande majorité de toxicomanes veut s’en sortir, sinon ils va mourir. Mais il n’existe presque rien. Il ne reste qu’un seul médecin en addictologie à Montceau ».

Drogue et insécurité vont souvent de paire. « Et nous les maires, n’avons jamais autant investi » précise le premier magistrat du Creusot. Il évoque justement le rôle de la police municipale « qui n’a pas la prérogative judiciaire, elle ne peut pas mener d’enquête ». En revanche, elle peut être un appui à la police nationale. Son rôle est avant tout d’être au contact de la population et un soutien à la nationale.

David Marti va encore plus loin pour venir en aide aux communes rurales qui n’ont que la gendarmerie et imagine une police municipale intercommunale. Il met aussi en garde les élus, « un policier municipal qui aurait un pouvoir judiciaire tombe alors sous l’autorité du procureur de la République ». A méditer.

 

J.B.

 

 

12 commentaires :

  1. Le député de la circonscription n’était pas invité….?????

  2. Une police intercommunale !?!
    Et allez, encore des dépenses, et une dilution supplémentaire des responsabilités et des moyens… sans compter la porte ouverte aux clientélismes et corruptions (toujours plus faciles avec du personnel local moins indépendant et impossible à muter)
    On ferait mieux de se concentrer sur une gendarmerie et police nationale forte.

  3. M Marti il peut raconter ce qu’il veut mais lorsqu’on voit que son bord politique défend un de leurs députés pris la main dans le sac à acheter de la drogue à un mineur dans le métro , tout ça celà ne fait pas très crédible .

  4. Il y a une solution simple pour arrêter tout cela, la suppression de l argent liquide…. pour constat , pratiquement chaque fois que…. je vais au pain de plus en plus de personnes paient leur de pain avec la carte bleue et meme pour une seule baguette ou un seul croissant….!!!!…

  5. Et encore une dépense de plus qui va sacrément plomber le budget des communes concernées et qui ne résoudra rien.
    Police nationale et gendarmerie doivent être renforcées avec des moyens conséquents, des enquêteurs judiciaires en nombre suffisant et une réponse pénale adaptée !
    C est pour cela qu’il faut se mobiliser.

  6. Plus d argent liquide…plus de trafiquants……plus de travail dissimulé……une économie parallèle demantelee sans être obligé de créer ou d’ augmenter la police……d importants trafics sans leur principale ressource  » l argent liquide »….. C’ EST A L ETAT DE PRENDRE CETTE DECISION , AVOIR LA VOLONTE POLITIQUE DE METTRE FIN A D ENORMES TRAFIC DE TOUT GENRE ,……CAR AVEC LE PAIEMENT PAR CARTE TOUT EST PRATIQUEMENT CONTROLABLE,IL SUFFIT DE LE VOULOIR ………
    Cela devrait être une priorité……ne pas le faire à une époque où l on peut vous suivre , et savoir tout sur vous par votre carte bancaire et votre portable pourrait être interprète comme une certaine complicité de l’état et des trafics en tout genre: drogue , tabacs, travail dissimulé, prostitution….etc ….il est même étonnant qu aucun parti politique se soit intéressé à ce sujet….du moins à ma connaissance…..

  7. Démocratie, malgré mon article je suis en grande parti d accord avec vous ….. mais le danger de la drogue est enorme, les autres trafics également aussi et malheureusement tous liés à l ‘argent liquide….. vous pouvez bien doubler la police, doubler les contrôles , les grands trafiquants auront toujours une longueur d ‘ avance…….l argent facile passe par le trafic. Je ne suis pas forcément pour cette solution , mais j ai le sentiment profond que ce n est que cette solution qui peut éradiquer ces scandaleux trafics…..!!!!

  8. En tombant dans la peur de perdre la main sur sa police municipale ou sur leurs polices municipales, le projet intercommunal n’est pas prêt de voir le jour. Les policiers municipaux sont déjà sous l’autorité du procureur et aussi sous celle du préfet et bien évidemment sous celle du maire.
    C’est tripartite, c’est basic. Quand un policier municipal rédige un rapport de mise à disposition apres une interpellation par exemple celui-ci par de façon concomitante au maire et au procureur. Ca n’est donc évidemment pas le bon angle de perception.
    Une police intercommunale, pourquoi pas mais doit être mis en avant la question des moyens et des besoins plus que des solutions sinon le problème est pris à l’envers. Et des moyens humains et matériels il en faut car il ne faut pas jouer petits bras.

  9. Jacques Martin, vous avez très bien résumé la solution.
    Il y avait sur le territoire , gendarmerie et police nationale. L état à démantelé la moitié des gendarmerie, laissé la police se dégrader supprimé les ilotier, et maintenant on donne au mairie l objectif de recréer des pseudo police souvent mal formé ou issu des service municipaux. Qui coûte au municipalités une fortune. Il faudrait savoir le budget annuel total de la police municipale avec les asvp. La personne de la municipalités qui a comme boulot de lire les articles et commentaires dans la presse , pouvez vous nous apporter une réponse merci.

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