
A une époque, Stéphane Brun (debout), Isabelle Louis et Laurent Selvez siégeaient ensemble au conseil municipal même si Eric Commeau avait déjà pris ses distances avec Selvez. Tout a bien changé à l’approche des municipales 2026.
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Avant toute chose, faisons un pas en arrière. En novembre 2024, Isabelle Louis (PS), conseillère municipale d’opposition et vice-présidente de la CUCM, prenait toute la gauche à revers. Elle annonçait sa candidature aux municipales de 2026 à Montceau-les-Mines, avec le soutien des communistes et des Insoumis locaux.
Une décision qui provoquait le courroux dans les rangs d’Énergies Citoyennes et de Cap 2026. Depuis, les Insoumis se sont détachés du Nouveau Front Populaire montcellien _ ainsi présenté par Isabelle Louis _ et ont annoncé leur intention de présenter leur propre liste. L’union de la gauche volait alors en éclats.
Chez Énergies Citoyennes et Cap 2026, nombreux sont ceux qui auraient préféré voir Cyrille Politi mener la liste, sans toujours l’affirmer ouvertement pour les premiers, mais plus clairement pour les seconds.
Mais les égos des uns et les lignes rouges à ne pas franchir des autres ont fini par décourager Cyrille Politi, qui lorgne désormais vers Blanzy. Christian Grand, conseiller municipal dans l’équipe d’Hervé Mazurek, lequel a annoncé sa candidature à Blanzy, reconnaît être en contact avec lui. « Nous nous sommes vus et devons nous revoir », déclarait-il dimanche matin au salon du livre de Blanzy.
« Cyrille Politi s’est battu pour faire l’union, celle des compétences, et non une union basée sur les places à distribuer sur une liste. Il a été le dindon d’une farce pilotée depuis Le Creusot », analyse Stéphane Brun, qui revendique toujours honnêteté et transparence.
Forte de ce constat, la fracture entre Énergies Citoyennes et Cap 2026 semble devenue inévitable. « J’ai l’impression qu’il existe une velléité de rapprochement entre Énergies Citoyennes et Isabelle Louis », confie encore Stéphane Brun.
Et effectivement, c’est le cas. Les deux camps se sont rencontrés à nouveau dimanche matin. « Nous n’avons pas encore scellé d’union définitive. Ce fut une rencontre cordiale et respectueuse », précise la tête de liste PS.
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Une alliance contre-nature ?
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Mais à y regarder de plus près, si cette alliance devait se concrétiser, elle pourrait ressembler à celle de la carpe et du lapin, d’un côté, Isabelle Louis défend bec et ongles les actions de la CUCM, de l’autre, Éric Commeau, élu de l’opposition à Montceau et conseiller communautaire qui critique ouvertement la communauté urbaine dès qu’il en a l’occasion.
« C’est un point à discuter », reconnaît Isabelle Louis. « Même s’il n’y a pas de réelle opposition entre nous sur ce sujet, je ne lâcherai jamais que Montceau et le bassin minier doivent travailler en harmonie avec la politique communautaire. Éric Commeau prend des postures différentes des miennes. À nous de construire une ligne directrice ».
Dans l’entourage d’Éric Commeau, certains lui prêtent l’ambition de briguer la présidence de la CUCM. « Il le dit à qui veut bien l’entendre », assure un proche. L’intéressé dément fermement, « cela ne fait pas partie de mes plans de carrière ».
En revanche, il estime qu’un Montcellien ou une Montcellienne pourrait prétendre à la présidence de la CUCM « si nous avons la majorité en mars prochain ». Il souhaite même que ni le maire du Creusot ni celui de Montceau n’accèdent à cette fonction.
Pour Éric Commeau, un déséquilibre persiste entre Le Creusot et Montceau, « la faute à Marie-Claude Jarrot, qui ne défend pas assez sa commune et ne propose pas de dossiers solides » critique l’élu d’Énergies Citoyennes. « Il faut une vision plus large, qui tienne compte des trois pôles : Le Creusot, Montceau-les-Mines et le monde rural ». Un discours de présidentiable ?
Pour l’heure, il en convient, le dialogue est rompu avec Cap 2026. « Mais nous sommes toujours dans l’esprit du plus grand rassemblement possible, que rien ne puisse nuire au ralliement de tout le monde mais ça ne dépend pas de nous ».
Et pourquoi Cyrille Politi a quitté le groupe ? « Je ne vous le dirai pas » répond Eric Commeau.
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En coulisses, les cartes se redistribuent
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Un accord entre Énergies Citoyennes et Isabelle Louis est donc sur la table, « à condition que nous arrivions à nous entendre », stipule Isabelle Louis.
Autre fait marquant de ces dernières semaines, la fracture confirmée entre Énergies Citoyennes et Cap 2026. Leur point de rupture ? Un maillon faible supposé, en la personne de Cyrille Politi, « qui s’est pourtant battu pour l’union, l’union des compétences », insiste Stéphane Brun, membre de Cap 2026 et conseiller municipal, qui fit un temps équipe avec Laurent Selvez. Mais ça, c’était avant.
« Nous avons voulu nous éloigner des tractations sur les places sur la liste. Qu’Isabelle Louis fasse le même effort que Cyrille Politi pour rassembler », plaide-t-il.
Les lignes bougent dans la gauche montcellienne : Isabelle Louis avec les communistes ; LFI trace sa route en solo _
« les Insoumis déclinent les positions nationales », commente l’élue PS _ Energies Citoyennes se rapproche d’elle, tandis que Cap 2026 se retrouve isolée. « Je ne suis pas très optimiste pour la gauche à Montceau », confie Stéphane Brun.
Mais un nom manque à l’appel. Celui qui prétend pouvoir encore sauver la gauche à Montceau, Laurent Selvez (lire par ailleurs).
J.B.



