Réponse de Claude Vermorel, colistier de la liste conduite par Denis Beaudot – La déclaration anonymisée de la France insoumise de Saint-Vallier, relative à mon grand père me conduit à réagir avec la gravité qui se doit, me sentant indirectement visé de manière stupide.
Ce qui me rassure, c’est que je ne retrouve pas dans ce texte la plume habituelle des quelques amis honorables et très chers que j’ai dans cette formation politique. J’ignore donc qui est précisément l’auteur de ce texte. Il pourrait avoir sinon l’audace, du moins le courage de me dire en face ce qui motive tant d’ignominie.
On a le droit le plus absolu de ne pas être d’accord avec mes choix, mais ils sont respectables. On peut être de gauche et aimer Michel SARDOU, être de droite et aimer Jean FERRAT. Cela s’appelle faire la part des choses et force est de constater à la lecture de cet article que cet état d’esprit n’est pas donné à tout le monde.
Il est déconcertant de voir que ces méthodes staliniennes semblent avoir malheureusement encore de beaux jours malgré la perestroïka.
Mon grand père Jean-Marie CHALOT, c’est homme exceptionnel à qui je veux rendre hommage, était avant tout un rebelle. J’ai passé mon enfance à ses cotés et nous nous aimions profondément. Je suis fier de lui. C’est pourquoi utiliser son nom à des fins polémiques n’a pas de sens à mes yeux et dessert la cause de ceux qui l’instrumente, ce qui est dommage pour tous. En d’autres termes ça ne grandit personne et n’élève pas le débat.
Ce qu’il m’a transmis c’est ce goût de la liberté, cette capacité à dire non. Il m’a appris à prendre mon destin en main et ne pas le confier aux autres. En cela je lui dois beaucoup et notamment la force d’être devenu l’avocat que je suis, garant du respect des libertés fondamentales. Dire non aujourd’hui n’est pas dire non aux mêmes choses qu’hier. Les temps ont changé: ont-ils vu qu’un mur est tombé dans la nuit du 9 novembre 1989 ?
Je profite de ces quelques lignes que m’accordent avec bienveillance les journalistes pour lui rendre sa vérité avec le poids du coeur sur les mots. Ce rebelle anarchiste et pacifiste avait participé à un mouvement d’insoumission dans les tranchées, mais patriote avant tout il rejoindra aussitôt la légion étrangère pour terminer cette sale guerre. (Le chemin des dames, Douaumont…) et servir 5 années dans ce corps.
Il se moquait des médailles avec lesquelles, enfant, je jouais avec insouciance. Plus tard, patriote avant tout, ayant adhéré au parti communiste, il rejoindra les maquis aux premières heures de l’occupation. Indiffèrent au pacte germano-soviétique ce qui lui valu provisoirement de sérieux problèmes avec ses « camarades ». Toujours en rebelle, en homme libre qui suit sa conscience sans bêler avec le troupeau. En homme d’action.
Lorsqu’il fut élu maire de Saint-Vallier en 1947 (Premier maire communiste de la commune). On lui doit avec ses amis de l’époque, dont René POTIGNON pour le sport, de nombreuses réalisations, mais aussi plus symboliquement des noms de rues, comme la rue d’Oradour-sur-Glane, et des rues aux noms de résistants, de savants progressistes ou de membres du CNR. Il est à l’origine du jumelage avec Rybnik en raison des liens fraternels qu’il entretenait avec les résistants et les mineurs Polonais. Il faut dire aussi qu’il avait travaillé adolescent à la mine, au « rocher » du puits de Darcy. Ce qui lui valu de mourir de la silicose « la légion d’honneur » des mineurs de fond. Il avait soutenu activement les républicains espagnols en lutte contre le Franquisme et les avait aidé à fonder un foyer à Saint-Vallier.
Mon grand père ne ressemble pas du tout à celui et ceux qui sont en responsabilité depuis 3 mandats à la mairie. Il n’avait pas de véhicule de fonction, ni de privilèges. Il allait à la mairie en mobylette, et à la fête de l’huma dans le camion Saviem de la ville. Il donnait toutes ses indemnités à son parti.
Que dire parmi tant d’autres exemples pitoyables celui d‘un élu de la majorité de l’équipe Philibert qui avait pris l’avion pour se rendre à Rybnik aux frais du contribuable pendant que les autres étaient en autocar ? Gauche caviar me dit on ? Pour plaisanter je dirai oui mais avec un foulard rouge de chez Dior.
Le contexte local confronté au plan national:
Aujourd’hui il est difficile d’incarner le front du refus à la soumission des marchés (Le général De Gaulle disait en son temps l’économie ne doit pas se faire à la corbeille). Il y a désormais en France deux courants qui échappent au clivage droite/gauche, ces deux camps sont malheureusement dispersés et désunis dans le pandémonium politique. D’un côté les amoureux de la FRANCE et de l’autre les mondialistes ultra-libéraux. Ces derniers n’aiment ni la FRANCE ni les Français. Cette magnifique FRANCE pourtant glorifiée par les poètes comme Louis ARAGON, les peintres comme Fernand LEGER, ou les intellectuels comme Raymond ARON et tant d’autres.
Les gaullistes, les gaulliens, les insoumis, les souverainistes, les communistes-réformistes refondateurs, les MRC, les hommes et femmes épris de liberté n’arrivent pas à se parler faute de leader. Un épais brouillard semble être tombé sur ces patriotes humanistes de tout bord. Il manque un nouveau Jean-Moulin pour unifier ces forces de l’intérieur. (P. Seguin à droite ou J-P Chevènement à gauche auraient pu être l’un des ces hommes mais l’un est mort et l’autre est rattrapé pas son âge). C’est la frustration de la vacuité du présent.
Sur le plan local :
Il eut été très intéressant pour la démocratie et le pluralisme que la France insoumise à Saint-Vallier ne fut pas reléguée au rang d’observateur et écartée du jeu électoral local tout comme également l’excellente candidate écologiste qui a mystérieusement disparu des radars.
J’ai la faiblesse de penser que ce sont les caciques de la bobo-sphère de gauche locale qui n’ont pas souhaité s’encombrer de fortes personnalités aux convictions chevillées au corps. Car je connais ces hommes et ces femmes qu’on ne veut pas, je respecte leur engagement et leur courage militant.
Mon soutien à Monsieur Denis BEAUDOT a pu surprendre, mais il résulte d’un choix bien réfléchi. J’ai fait le constat qu’il était la seule alternative à la fin de règne de Monsieur Alain Philibert. En effet qui d’autre que lui était en mesure de créer l’événement c’est à dire un second tour, du jamais vu ! (Pour toute précision utile et afin de taire les plus viles rumeurs, comme je l’ai dit dés le début de la campagne je n’ai aucun intérêt personnel et je ne brigue aucun poste, les élections terminées ne changeront pas mon quotidien).
Quand à l’ambiance des municipales, dans les listes de tous bords, il y a lors des campagnes électorales une fièvre, voir parfois une hystérisation que j’ai du mal à comprendre si ce n’est qu’elle est mue par le sectarisme ou l’ardeur militante mal maîtrisée. A un âge où la passion s’étiole et la sagesse me rattrape je ne peux que le déplorer.
Ce n’est pas ma vision et ceux qui me connaissent le savent bien, je prône le dialogue et la tolérance avec tous et plus encore avec ceux qui ne partagent pas mes idées.
On voudrait nous faire croire qu’il y aurait un clivage droite/gauche dans le combat entre Monsieur Philibert et Monsieur Beaudot. Hé bien c’est radicalement inexact et c’est un leurre pour tromper l’électorat, notamment l’électorat de gauche.
Le programme social et éducatif de Monsieur Denis BEAUDOT n’a pas à rougir de celui bien éculé de Monsieur Alain Philibert. Il suffit de voir l’abandon des politiques publiques qui faisaient la gloire de Saint-Vallier Il y a une vingtaine d’années.
Mieux encore la volonté de Monsieur Denis BEAUDOT à vouloir mettre en place une démocratie participative structurelle répond aux attentes des administrés.
Oui il y a un monde d’avant, celui de Jean-Marie CHALOT mon grand père et de Marcel BOUTELOUP son successeur (également résistant de la première heure), et un monde d’après celui d’Alain Philibert.
Libre à vous de vouloir ou ne pas vouloir un renouveau pour le mieux être de tous car « tout fout le camp ».
Je ne suis pas là pour vous convaincre, juste pour répondre à une plume dont l’encre polémique sent trop le moisi, en décalage avec l’actualité sanitaire dramatique. Profitons tous du confinement pour s’enrichir de saines lectures à l’heure où nous célébrons les 60 ans de la mort d’Albert CAMUS reprenons le chemin de la raison et de la tolérance et évitons ces dérapages qui n’honorent pas l’esprit.
Bon courage et une pensée fraternelle à ceux qui sont malades de ce que Monsieur Alain PHILIBERT a appelé de manière irresponsable un petit virus.
Post scriptum
J’ai pour projet d’écrire sur mon grand-père Jean-Marie CHALOT et j’invite toute personne l’ayant connu à me parler de lui. Les traces sont rares, je n’ai que les souvenirs des récits de famille et des photos. J’ai appris son nom de légionnaire par le biais d’un cousin. Il est référencé sur le MAITRON. Il a été décoré de la polonia restituta qui à ses yeux valait plus que les autres décorations dont il ne faisait que peu de cas. Il m’avait légué un fascicule sur l’ossuaire de Douaumont avec une émotion non feinte pour cet homme qui a connu les pires horreurs sur le front de cette guerre dont l’absurdité aurait pu permettre à Paul ELUARD et Max ERNST de s’entre-tuer dans les tranchées.
C’est votre humanisme Monsieur Vermorel qui a conduit votre liste à traiter la liste de Samuel Brandily de liste d’extrême droite alors que cette liste a été respectueuse de tous les candidats.
Et blablabla… Triste personnage qui cautionne la bassesse de Beaudot retrouvée dans son dernier tract distribué dans les derniers instants de la campagne. Pauvre liste aux abois qui a donné ainsi bien des voix à Philibert.
Mr VERMOREl,
Comme vous dîtes il y a un monde d’après.
J’ai bien connu votre grand-père, pour ses déplacements, il utilisait aussi une voiture de la mairie et il avait un chauffeur. Si vous le souhaitez, je peux même vous donner son nom. Votre mémoire est très sélective quand cela vous arrange. Je ne suis pas étonné.
On aime on aime pas ,lui au moins est droit dans ses bottes.
Bonsens,
Oui mais il a souvent changé de bottes… contrairement à son grand-père.
Suis je de gauche?
Si Launay et Brandilly avaient réalisé au moins 10 %, soit ils s’alliaient, soit ils se maintenaient au 2 e tour. Bravo à la liste Beaudot ! Ils ont fait barrage !
Mais qui à commencer les coups bats?
A dénigrer les colistiers de Beaudot, qui a commencé ?
Dans le dernier petit tract vert distribué par la liste Philibert, et dans l’article du 11/03 de la France insoumise , les étiquettes « extrêmes droite » étaient collées sans hésitation (les faux -nez).
Pour le 2éme tour la stratégie de Monsieur Philibert était toute prête…Diviser pour régner! la partie était gagnée…
L’article de la France insoumise a dézingué, bien plus que le tract de Beaudot.
C’est la zizanie, les voies d’eaux font couler le navire… Vous êtes en pleine mutinerie!
C’est la chute du mur de Berlin à vous écouter! Trop d’EGO, ce n’est que des municipales.
Les peureux, vous n’êtes pas habitués à être chahuté, tout se déroulait en interne dans le clan…(même les recrutements à la mairie ?)
Monsieur Vermorel n’ayez pas honte de vos convictions, de vos engagements. Vous avez fait preuve de courage, d’engagement, de liberté de penser et de combativité pour l ‘auberge de la Saule.
bref ils se tuent entre eux, et parlent des morts…CQFD!
Pensez vous qu au nom de la liberté de la presse c est le moment de publier de tels articles. Actuellement tous les fonctionnaires se mobilisent pour venir en aide aux personnels soignants, venir en aide aux personnes âges ,fragilisées ou isolées, assurer le confinement et l aide à nos résidents alors si vous plait par respect pour tous les personnels mobilisés ou qui seront mobilisés dans les jours à venir remettez vos articles politiques à plus tard .