Montceau – « Vivons nos quartiers » : une ambition affichée pour l’hypercentre

Il n’y a pas si longtemps, les réunions de quartier organisées par la municipalité de Montceau-les-Mines tournaient toujours autour des mêmes préoccupations : la vitesse, les incivilités, encore la vitesse… et parfois les crottes de chien.

Alors, comment susciter l’intérêt des habitants pour la vie de la commune, ses projets, ses réalisations ? Pour changer la donne, la ville a tenté de nouvelles approches, organiser les rencontres sur les lieux mêmes des projets comme au complexe Jean Bouveri, à l’école Simone Veil du BDV ou au cinéma Le Capitole. Mais là encore, peu d’engouement. Les Montcelliens se plaignent d’un manque d’informations… sans pour autant venir les chercher.

Jeudi soir, la municipalité lançait un nouveau format baptisé « Vivons nos quartiers », avec un premier rendez-vous à l’Espace Carnot, en plein centre-ville, à 18h. Si le soleil était au rendez-vous, le public, lui, a boudé l’invitation.

L’horaire n’était sans doute pas idéal, notamment pour les commerçants du secteur. Seuls cinq ont répondu présents. Même la présidente de l’association Montceau Commerces s’est excusée, rappelant avoir récemment rencontré le maire pour préparer les animations de fin d’année. Pourquoi venir ?

Un centre-ville sous tension

Le maire, Marie-Claude Jarrot, en est bien consciente, le commerce en centre-ville souffre, contrairement aux zones commerciales périphériques comme Jardiland ou les Alouettes, situées à deux pas de l’hypercentre.

Conserver les commerces existants, en attirer de nouveaux, c’est l’équation que tente de résoudre l’équipe municipale. Un temps, l’idée d’une piétonnisation totale des rues Carnot et de la République avait été étudiée. Mais si les riverains y étaient majoritairement favorables, les commerçants, eux, furent majoritairement contre. « Trop compliqué pour se garer, les clients ne viendront pas. » Résultat : statu quo.

Pour soutenir le commerce local, la ville a supprimé dès 2017 la taxe sur la publicité extérieure, soit 150 000 € d’économies pour les entreprises locales.

Autre mesure, l’introduction des tickets-restaurant pour les 288 agents municipaux, pour un coût de 162 000 € en 2025. Ces titres peuvent être utilisés aussi bien dans les restaurants que dans les grandes surfaces alimentaires.

Mais le nerf de la guerre, à Montceau, ce sont surtout les loyers commerciaux, jugés souvent trop élevés, sans parler de la vétusté de certains locaux.

Des actions ciblées pour renverser la tendance

Des solutions commencent toutefois à émerger. La ville a vendu pour 23 000 € l’ancien bar de La Marine et la salle d’exposition attenante. Résultat, un cabinet de conseil en recrutement et un atelier de couture ont vu le jour. 100 000 € de travaux ont été engagés par Lionel Prost, qui a longtemps été freiné par les loyers prohibitifs.

Autre initiative concrète, l’installation de l’école de coiffure 2CG sur la place Carnot, ouverte en septembre 2024. La ville a racheté les locaux, réalisé 180 000 € de travaux, et les loue désormais 1 000 € par mois pour 230 m². « L’emplacement est idéal, proche de la gare et des transports », souligne Carine Chavot, la directrice.

Dans la même veine, la municipalité a acquis l’ancienne boutique Nory, rue Carnot. L’objectif est de proposer des loyers abordables. « Une fois rénové, ce local de 60 m² sera loué 350 € par mois. Il faut casser la spirale des loyers excessifs », affirme le maire.

La ville envisage-t-elle d’acheter les anciens locaux NOZ, aujourd’hui dans un état déplorable ? « Est-ce vraiment notre rôle ? La remise en état coûterait des milliers d’euros… mais nous connaissons désormais les attentes du propriétaire », précise Marie-Claude Jarrot.

Prochaine étape sera la participation au salon de la franchise à Lyon, où Montceau ira armée d’un inventaire précis de tous les locaux vacants, leurs surfaces et leurs loyers.

« Nous ferons tout pour redynamiser le commerce de l’hypercentre », martèle madame le maire.

Le constat est clair : le mal est profond mais les remèdes existent. Et surtout, la volonté est là.

J.B.

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