L’entreprise montcellienne est en redressement judiciaire et sur les dix-huit emplois, deux vont être supprimés. La survie de Poligrat passe obligatoirement par une nouvelle implantation, toujours sur Montceau. Un expert franco-allemand, docteur en sciences de gestion, veille désormais sur le malade.
Au quartier des équipages à Montceau, l’entreprise Poligrat passe presque inaperçue, coincée entre la pépinière d’entreprises, Pôle emploi ou encore les Ateliers du coin. Une usine d’un autre temps.
Pourtant, dans son domaine, le traitement de surface des métaux, elle est à la pointe mais aujourd’hui, Poligrat est en redressement judiciaire depuis le 21 juin dernier. « L’état de santé de la société nous a conduit à le faire. Alors nous discutons avec l’administrateur judiciaire pour réorganiser, opérer une petite intervention chirurgicale » explique avec son approche toute personnelle et son accent germanique, Günther E. Weiss (il est docteur en sciences de gestion), qui assure l’intérim à la direction depuis le décès début juin, du directeur général de Poligrat France, Freddy Christmann.
Poligrat Montceau n’est pas assez compétitif
Pour information, le groupe Poligrat Europe comprend plusieurs sites, dont deux en France, Montceau le plus important et à Pessac (33), trois en Allemagne avec le siège à Munich, en Suisse, au Royaume-Uni, au Canada et en Hongrie. « Il réalise 30 M€ de chiffre d’affaires et compte un peu plus de 200 employés » détaille Dr. Weiss comme pour ne pas dramatiser la petite faiblesse passagère du site montcellien.
Rue Saint Eloi, Poligrat compte 18 salariés et deux postes vont être supprimés d’ici peu et Pessac va perdre un emploi sur les 10 employés.
C’est tout un ensemble de faits qui a conduit le site montcellien à se trouver en difficulté. D’abord, nous dit-on, la gestion de l’ancien patron mais, surtout, « nous ne sommes pas assez compétitifs » assure le spécialiste franco-allemand en redressement des entreprises.
L’usine scindée en deux de chaque côté de la Bourbince est vétuste (Poligrat s’est implantée au quartier des équipage en 1987) et « nous notons une insuffisance de marge et de productivité. L’outil n’est plus adapté » note le docteur en sciences de gestion et directeur général du cabinet Agathé Tyché.
Un besoin vital de quitter les lieux
Désormais, il devient urgent de passer à la vitesse supérieure, c’est-dire, quitter les bâtiments actuels pour trouver un terrain sur Montceau-les-Mines. « Nous sommes actuellement sur 4000 m2, il nous en faut 10 000 m2 dont 5000 m2 de bâtiment pour assurer la pérennité de l’entreprise » prévient Günther E. Weiss « et passer de 2M€ à 5 M€ de chiffre d’affaires ». Et pourquoi ne pas profiter du terrain acquis à Chalon-sur-Saône en 2006 ? « Ce n’est pas notre souhait, nous voulons rester sur Montceau-les-Mines » jure-t-il.
D’où la visite ce mardi à 18h à Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau et à son adjoint à l’économie, Guy Souvigny. « Madame Jarrot va nous soutenir, nous aider à trouver un terrain ou un bâtiment. C’est une aide précieuse », se réjouit le directeur par intérim.
Il espérait, secrètement un peu mieux, que la ville achète les bâtiments par exemple, « mais Me Jarrot nous a dit qu’elle n’avait pas d’argent ».
Poligrat Montceau, pour survivre et même renaître, n’a donc plus le choix, « nous devons effectuer un grand virage avec une nouvelle implantation. Nous avons les ressources pour nous développer » affirme notre interlocuteur franco-allemand. « Nous avons un bonne image auprès de nos clients (automobile, métallurgie…) et un savoir-faire de qualité.
Pour le représentant du personnel, Nicolas Meunier, « il est toujours regrettable de supprimer même deux emplois mais avec M. Weiss, la transparence est totale. C’est une personne en qui j’ai une grande confiance ».
Le docteur a établi le diagnostic, reste à administrer les bons remèdes.
Jean Bernard
Monsieur Freddy CHRISTMANN présent chez Poligrat jusqu’au 3 mai 2018 avait lui même fait son expertise sur la situation de Poligrat, l’analyse du Docteur WEISS corrobore aux conclusions auxquelles il était arrivé.
Présent depuis juillet 2016, il s’est battu corps et âme pour sortir de l’ornière Poligrat France, conscient de tous les points ennoncés dans l’article.
Il y avait déjà radicalement transformé les méthodes de travail, l’état d’esprit de la société et effectué un gros développement commercial.
Très exigeant avec ses équipes, il voulait transformer Poligrat pour en faire une société dynamique moderne et prospère.
Sérieux, sans commentaires !!!!
Plu de mal que de bien
Sans commentaire ……..