Il y eut d’abord, l’élan doux et vibrant du téléthon, posé comme un cœur battant sur la place de l’église. Puis, peu avant dix-huit heures, quand l’ombre commençait à bleuir les façades, la ville s’est mise à vibrer.
La foule, entraînée par la joyeuse cadence de la fanfare Kikiristan, ondulait dans la rue piétonne. Autour d’elle, les danseuses de Move and Dance dessinaient dans l’air des arabesques de fête. Et soudain, sans prévenir, musiciens et danseuses formèrent un cercle tendre autour d’une agente de la police municipale. Surprise, presque décontenancée, elle regardait ces artistes s’agenouiller à ses pieds comme on dépose un hommage inattendu.
« Mais pourquoi moi ? » semblait-elle murmurer, les yeux brillants.
Parce que, parfois, la magie choisit au hasard. Parce que, dans la simplicité d’un instant, un sourire devient une fête. Ce fut un moment de bonheur pur, un éclat suspendu dans la nuit naissante, un cadeau offert sans raison. Juste une ode au partage.
J.B.
