Samedi, au vénérable syndicat des mineurs de Montceau-les-Mines, les effluves de charbon ont laissé place à un parfum autrement plus festif, celui de la Confrérie gastronomique des Treuffes à la pâte, réunie pour un chapitre aussi gourmand que joyeux. Une assemblée pétillante où se pressaient, dans une ambiance digne d’un banquet d’ambassadeurs épicuriens, les délégations venues de confréries amies : La Gaufrette mâconnaise, les Chevaliers du Muid Montsaugeonnais, la Confrérie de l’Oignon d’Auxonne, la Confrérie du Cassis de Dijon, la Confrérie des Anciens Fours à pain et les Compagnons de la mi-carême. Autant dire qu’il y avait là de quoi garnir une table, un buffet… et même trois pique-niques supplémentaires.
Comme le veut une tradition bien huilée _– presque assez pour lubrifier un vieux treuil de mine _ chaque représentant fut intronisé par le président Serge Huet, maître de cérémonie souriant et gardien des rituels savoureux. Et quel rituel ! Point de treuffe en tenue de gala, mais la sacrée patate au lard, ce fameux « briquet » ou casse-croûte des mineurs, humble mais vaillant compagnon des hommes du fond, accompagnée d’un soupçon de chicorée, le breuvage énergisant des travailleurs d’antan.
Cette année, l’honneur était encore plus grand, puisque trois élus se sont prêtés avec humour et gourmandise au rite de l’intronisation : Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines, Norbert Chapon, élu de Saint-Vallier, et Jacky Jatocha, élu de Sanvignes. Tous trois ont affronté la patate au lard avec un courage politique indéniable et un bel appétit. Trois membres de la confrérie des Treuffes à la pâte ont également rejoint les rangs des intronisés, renforçant les effectifs de ces fiers défenseurs du patrimoine culinaire.
Entre rires, anecdotes croustillantes et toasts enjoués, la cérémonie s’est déroulée comme une grande marmite en ébullition, chaleureuse, savoureuse et pleine de bonne humeur. On repartit repu, honoré, et avec l’agréable impression d’avoir partagé bien plus qu’un repas, un morceau vivant de patrimoine, relevé d’une pointe d’humour et d’un parfum d’amitié.
Bref, un chapitre qui, à sa manière, a remis la lumière… même au fond de la mine !
J.B.
