Montceau – Saison culturelle 2025/2026 : ainsi parlait Zoé

La présentation d’une saison culturelle ressemble souvent à… une présentation de saison culturelle. Un peu comme disait ma fille, petite : « Tu as vu les chevals ? Ça ressemble beaucoup à un chevaux ».

Reste qu’à Montceau-les-Mines, d’une année à l’autre, c’est l’approche qui diffère. Évidemment, le public présent jeudi, à la salle Bourdelle de l’Embarcadère, s’impatientait de découvrir de quoi serait faite la saison culturelle 2025/2026.

Madame le Maire fit un premier pas : « La saison est si riche que personne n’aura d’excuse pour rester dans son canapé. Venez, entrez, ouvrez les yeux, vos oreilles, vos cœurs ».

Mais qui mieux qu’une artiste, une danseuse accompagnée d’un contrebassiste de renom, Vladimir Torrès, pouvait percer l’énigme de la culture qui se décline sous un seul nom : l’Art ?

Zoé, de la compagnie Zéo, a magnifié l’art.
L’art de bouger, malgré une fracture du pied cet été, et de conter.

Danser, jouer, chanter, s’adresser au public pour le toucher au cœur… en y mettant le sien. Aller au spectacle, c’est voyager :

« On débarque avec nos idées préconçues, souvent avec nos attentes.
On connaît tous l’histoire du Chat Botté.
Mais avons-nous tous la même grille de lecture ?
C’est ça, être spectateur.
C’est, l’espace d’un instant, se laisser envahir par la nouveauté, l’histoire concrète ou abstraite.
Ce n’est pas essayer de comprendre, c’est sentir, ressentir.
Tout est légitime avec l’Art.
Tout est possible.
Tu as le droit d’aimer, même d’être dégoûté.
Mais pour cela, tu dois prendre le risque de prendre ta place.
Danse, théâtre, musique, cinéma, peinture, arts plastiques… tant de visions pour tant d’êtres humains…
C’est toi, toi, et toi, puis toi…
Toi, le spectateur, qui nous rends vivants, nous, les artistes. »

C’est adorer Michel Fugain, détester Dany Brillant — à condition de consommer du BAM. S’intéresser à l’esclavage, mais passer à côté du festival OMB. Prendre son envol sur le Tremplin, se pâmer devant James. Applaudir l’harmonie municipale, se mettre en colère devant Douze hommes. Réserver sa place à à la hâte pour écouter Fabrice Éboué. Se laisser bercer par la compagnie Pietragalla. Découvrir des comédies musicales, des expositions…
Bref, “tout ce qui rend la vie plus belle”, soulignait Marie-Claude Jarrot.

Zoé n’avait pas encore dit son dernier mot, ni Vladimir joué sa dernière note.

« L’Art est partout. Il colore nos vies.
Il nous permet de nous évader du quotidien.
Il nous permet de réfléchir, de nous questionner, de nous élever…
Et ça commence dès l’enfance.

Derrière le mot très formel : MÉDIATION CULTURELLE,
il y a des rencontres et des échanges précieux.

Quand je sors d’un atelier en milieu scolaire, je me sens forte. Je me sens puissante !
Comme si, à ce moment-là, nous changions le monde.

Bref, c’est un bel egotrip.
Mais je sais que ces rencontres sont des petites graines qui vont germer,
et peut-être révéler des minots.

C’est une chance immense ! Tant pour les enfants que pour l’artiste qui intervient.

Un enfant qui danse, qui chante, qui apprend un instrument de musique,
c’est un enfant sauvé.
Un bel être humain, sensible et ouvert.

C’est pour ça qu’il est important de préserver la culture.
De se mobiliser.

Ce n’est pas accessoire.
C’est essentiel.

(…)

Quand nous perdons l’Art, nous perdons notre humanité.

Les périodes sombres de l’Histoire ont un parfait mode d’emploi pour déshumaniser un homme.
Et cela commence par détruire la culture — et donc la liberté.

La scène est le dernier endroit sur Terre où tu es libre.

La culture est en danger aujourd’hui.

Et c’est notre devoir de la consommer… pour la sauver. »

Conclusion de Marie-Claude Jarrot : « Et si jamais, à la fin de l’année, quelqu’un me dit encore : madame le Maire, à Montceau, il ne se passe jamais rien, eh bien je l’invite immédiatement à venir avec moi… chercher ses lunettes et ses oreilles « .

J.B.

Pour retrouvez la programmation culturelle 2025/2026 : https://www.montceaulesmines.fr/

 

 

 

 

 

 

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