Montceau – Revitaliser le commerce dans l’hypercentre, c’est pas hyper simple

Montceau-les-Mines, son canal, son port au centre-ville, des atouts pas suffisamment valorisés pour les commerces de hypercentre. Photo Boston

D’un côté, il y a la ville de Montceau-les-Mines et son maire, qui ont pris conscience des difficultés rencontrées par le commerce dans l’hypercentre, surtout depuis la crise du Covid. Celui qui en parle le mieux, c’est Guy Souvigny, adjoint au commerce, présenté par la maire Marie-Claude Jarrot comme « une pièce maîtresse du dynamisme commercial à Montceau ». Il reconnaît, « Je ne suis pas constamment sur le terrain, mais je rencontre les commerçants. Il faut aussi gérer les fermetures, c’est compliqué. Parfois, nous l’apprenons par la presse. Mais nous sommes aussi un relais entre les commerçants et les bailleurs. Je vous le dis : nous sommes en difficulté ».

De l’autre côté, se dressent les commerçants, qui attendent beaucoup de la municipalité. Mais l’association Montceau Commerces n’est pas exempte de tout reproche non plus. « Il faudrait que tous les commerçants adhèrent à Montceau Commerces », avance une commerçante, qui ne trouve pas son compte dans la collaboration avec l’association. « Je fais trois fois plus de chiffre d’affaires avec mes propres actions », précise-t-elle.

C’est dans ce contexte qu’a été organisé, ce lundi en fin d’après-midi aux Ateliers du Jour, un colloque sur l’attractivité économique et commerciale de l’hypercentre montcellien.

Tous, élus comme commerçants, dressent le même constat : dans les rues Carnot et de la République, les fermetures de commerces se multiplient, tandis que d’autres s’installent en périphérie, dans des zones commerçantes comme celle de Jardiland.

« En résumé, poursuit Guy Souvigny, le commerce dans l’hypercentre, c’est très compliqué. Mais ce n’est pas spécifique à Montceau-les-Mines, même si nous bénéficions du soutien de la CUCM. Nous avons la chance d’avoir un beau centre-ville, mais il y a des trous dans la raquette ».

Il faut donc se poser les bonnes questions, sans forcément demander au maire et aux élus où ils font leurs courses. « Je vous montrerai le relevé de ma carte bleue », réplique avec fermeté Marie-Claude Jarrot à cette commerçante forte audacieuse avant de reprendre, « Nous disposons d’une vision claire de nos forces, de nos fragilités et de notre potentiel. C’est pourquoi nous avons fait appel à Robert Martin, manager de centre-ville et président du Club des managers des centres-villes ».

Que propose la ville de Montceau-les-Mines en matière de commerce ?

Un canal en centre-ville, encore trop peu valorisé ; une zone de chalandise importante avec de grandes enseignes, « avec un bémol toutefois, ces zones commerçantes ne dialoguent pas entre elles et n’interagissent pas assez avec l’hypercentre », fait remarquer le maire. « L’avenir repose sur un équilibre harmonieux entre zones commerçantes et hypercentre. C’est un travail de fond. L’avenir, c’est aussi ce que nous allons réussir ensemble ».

Une étude menée par CIRIL Group, présentée par son directeur développement, Nicolas Louis Amédée, a apporté quelques éclairages. Montceau fait partie des 800 territoires français jugés attractifs. La ville de 17 000 habitants rayonne sur un bassin de 50 000 personnes. Elle figure dans le top 4 du département et dans le top 20 de la région Bourgogne-Franche-Comté.
Il existe 75 villes comparables à Montceau.

Sur le plan national, la vacance commerciale des centres-villes s’explique, selon Guy Gras, du Conseil du Commerce de France, par trois facteurs majeurs : la baisse du pouvoir d’achat, le développement des ventes en ligne et le prix des loyers. « L’important est de dialoguer entre les mairies, les commerçants, la CCI, et tous les acteurs économiques ».

Dans la salle, une commerçante s’inquiète. « Quels sont les remèdes ? À Montceau, il n’y a plus personne au centre-ville. Nous attendons des solutions. Nous, on fait tout ce qu’il est possible de faire ». La même commerçante qui avait reproché aux élus de ne pas faire leurs courses localement.

Robert Martin tente de répondre avec calme. « Le problème, c’est le manque d’offres en produits alimentaires. Nous travaillons sur un projet de halle marché ».

Si chacun a pu exprimer ses positions, les réponses concrètes sur l’avenir de l’hypercentre de Montceau-les-Mines ne viendront pas d’un coup de baguette magique. Un sujet qui, sans surprise, pourrait bien s’inviter dans la prochaine campagne municipale… si ce n’est déjà le cas.

J.B.

 

 

 

 

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