D’une année à l’autre, d’un conseil municipal à l’autre, la majorité et les minorités s’échangent pratiquement les mêmes arguments à Montceau-les-Mines.
La majorité fait des choix, l’opposition n’auraient pas fait les mêmes mais dès qu »ils abordent le PPI (plan pluriannuel d’investissement) et en plus, cette fois-ci, le budget primitif 2025, ce sont toujours des litanies maintes fois employées ou logorrhées qui inondent la salle du conseil.
Néanmoins, ce conseil municipal mardi soir n’a pas été aussi houleux que le dernier au moment du débat d’orientation budgétaire qui avait vu Laurent Selvez prendre la porte sur injonction de madame le maire puis Energies Citoyennes quitter la salle suite à des propos de Lilian Noirot pas toujours tendre avec l’extrême gauche.
Au milieu des chiffres, il faut savoir se réinventer, trouver le bon mot, celui qui claque, faire référence à la tour de Babel (Eric Commeau) pour éviter à la majorité le déluge financier. « Un jour la sanction va arriver, par les urnes ou l’Etat qui va dire stop » précisait il.
Laurent Selvez a trouvé une autre formule littéraire, il a transformé PPI en PPE, « programme de promesses électorales » puisque, à un an des élections municipales, d’un côté comme de l’autre, on s’y prépare. Marie Claude Jarrot pour se succéder à elle-même, Isabelle Louis qui tente de se glisser dans un trou de souris avec les communistes mais sans LFI désormais et l’autre gauche (Energies Citoyennes et Cap 2026) qui travaille à élaborer un programme. Ce serait même un kaléidoscope sur fond de législative partielle. On s’affronte mais avec une certaine retenue.
Touetois, il devient difficile de naviguer entre deux eaux mais quand s’annonce le budget primitif 2025 qui s’élève à 34 057 548. 10 €, toutes les astuces sont bonnes pour le défendre ou le dénoncer.
Les oppositions ont bien noté que le PPI sur la période 2022/2026 est passé de 48 506 492 € à 43 689 804 €, « mais en incluant l’année 2027 _ au-delà du mandat _, il s’élève à 50 881 774 € » n’a pas manquer de souligner madame le maire. On comprend mieux le PPE.
Pour l’heure, avec des subventions qui n’arrivent pas ou n’arrivent plus _ il faut bien réduire la dette de la France ! _ , des travaux dans les écoles et les centres de loisirs, ont été décalés d’une année, ceux prévus aux ADJ sont supprimés pour investir au stade Jean Bouveri dans les travaux des vestiaires et un terrain synthétique pour 2 M € en 2026/2027. Cependant, 200 000 € ont été ajoutés pour un ascenseur au centre nautique, 50 000 € permettront de remplacer une partie du parc automobile en 2025, 150 000 € sont prévus pour l’acquisition par le FJT de la résidence Henri Malot ou encore 150 000 € pour la Physiophile.
36 045 515 € de dépenses d’équipement avec Didier Mathus,
63 751 228 € avec Marie-Claude Jarrot
Dans le même temps, la ville de Montceau a réalisé de confortables économies d’énergies, 1 400 000 € (gaz), 155 000 € grâce au chauffage urbain et même 108 154 € pour l’eau économisée. Ce qui représente une somme de 1 308 400 € d’économie. Reste un point noir, la facture d’électricité.
Laurent Selvez plus modéré mais pas moins incisif _ c’est sa marque de fabrique _ quand il s’imagine tribun, « ce PPI est indigeste, il était irréalisable. Vous annoncez des dépenses et pas de recettes » lançait il en direction du maire.
Parfaitement rodée à l’exercice, surtout face à Laurent Selvez, Marie-Claude Jarrot admirait les effets d’annonces et lui répondait : « 30.8 M € d’investissements réalisés. Ce ne sont pas des promesses. C’est fait ! »
Isabelle Louis est davantage dans la nuance, approuvait les investissements mais « je suis déçue par le report des travaux dans les écoles, forcément, vous n’avez plus de marge de manoeuvre ».
Eric Commeau n’était pas dupe, « pour nous ce PPI est un outil de communication et de propagande électorale. Vous faites des promesses après 2026 et 2027 donc après les élections et il vous faudra recourir à l’emprunt ».
Sur le PPI, Laurent Selvez s’opposait, les autres s’abstenaient.
Autant dire que pour le budget primitif 2025, le débat fut du même acabit. « Nous empruntons pour rembourser la dette » (Laurent Selvez), « Vous avez bâti un mur de dettes » (Eric Commeau), « nous voterons contre, votre budget n’est pas sincère », ajoutait il. Isabelle Louis n’était pas en reste, c’était le moment de se lâcher. « C’est un budget de resserrage de boulons avec le recours à l’emprunt, un budget d’apothicaire pour ne pas aller à la banqueroute, jusqu’à la tutelle. Il ne nous convient pas. Nous voterons contre ».
Toujours sans se démonter, Marie-Claude laissait passer l’orage. « Vos critiques sont moins bien que d’habitude » assurait elle à Laurent Selvez, « vous avez bâti un mur d’impôts mais rassurez-vous, je suis tenace et volontaire » rétorquait elle à Eric Commeau. « En quoi ça vous gêne que nous investissions, où est le problème ? Que vous êtes pessimiste ! »
Pour rebâtir Montceau-les-Mines, la majorité actuelle n’a pas eu le choix. Devant le peu d’investissement entre 2001 et 2013 (36 045 515 € de dépenses d’équipement), l’équipe de Marie-Claude Jarrot a investi entre 2014 et 2026, 63 751 228 €.
« C’est un budget compliqué et courageux qui est en adéquation avec les besoins de la ville » déclarait le premier adjoint, Gérard Gronfier.
« Sur deux mandats (ceux de Didier Mathus), les impôts ont augmenté de 100 % » rappelait Marie-Claude Jarrot. « Nous en deux mandats, c’est 0% d’augmentation des taux d’imposition ».
J.B.
