Lui même le reconnaissait juste avant de se rendre au refuge de la SPA à Montceau-les-Mines, ce samedi 3 mars 2018, « beaucoup de gens pense que je suis toujours au Front national ». Cette étiquette du FN, elle va lui coller à la peau encore un moment. Florian Philippot en a bien conscience d’autant que son mouvement, les Patriotes est tout juste en marche, même si la grand-messe à Arras le 18 février a officiellement lancé sa formation dans le grand bain politique.
« Nous sommes désormais sur les rails, les Patriotes s’inscrivent dans le débat démocratique et représentent une alternative à la politique actuelle » indiquait-il à l’heure du déjeuner à la salle des fêtes du Magny devant une cinquantaine de militants. Et quand bien même il excrète la politique de Macron, « ce candidat de l’oligarchie » précisait-il, il lui reconnaît au moins la qualité de travailler. « Il n’improvise pas, il a un projet et s’y tient ».
Que les Patriotes en prennent de la graine. « Nous aussi nous devons être sérieux, savoir ce que nous avons à faire » mais avec un supplément d’âme que Florian Philippot nomme « la sincérité ». La sincérité en politique, une entourloupe ou une vraie-fausse vérité?
Tout jeune mouvement (cinq mois d’existence), les Patriotes dépassent déjà en popularité (de bonne opinion), le FN (15%), le PS (20%) et rejoint le PC (24%) et est à deux points des Républicains. « Parce que nous suscitons un intérêt, nous créons une espérance » rappelait Philippot. « Nous faisons de la politique avec un grand P. Je suis, nous sommes une exception. Les gens voient bien que nous ne changeons pas d’avis comme de chemise ». Sincérité et authenticité.
Le discours de l’expert en médias est à même de toucher le Français sur des sujets d’actualité. C’est l’agriculture et la crainte de voir débarquer de la « viande brésilienne aux hormones », ou un espoir avec le brexit qui « est un retour à la liberté » d’où l’idée d’un frexit, en clair, sortir de l’Union européenne que prône Philippot. « Moi je suis gaulliste, et de Gaulle disait, le patriotisme, c’est l’amour de la France ». Mais que dirait de Gaulle aujourd’hui? Forcément, le leader des Patriotes appuie là où ça fait mal, les retraites, les salaires, la CSG, « retrouver nos frontières », défendre l’écologie.
La France, celle qui aime, Florian Philippot a l’ambition de la conquérir, de conquérir le cœur des Français en allant à leur rencontre, « un travail de terrain ». Ainsi le 24 mars, les Patriotes organisent les marches de la France. En Saône-et-Loire, elle aura lieu à Cluny à la même date que la marche pour l’Europe initiée par Macron. Tout sauf une coïncidence.
Jean Bernard