Il faisait frisquet ce samedi matin sur le marché de Montceau-les-Mines. Pas de quoi inquiéter un maraîcher, « au moins, dit-il, les gens qui viennent sur le marché sont des acheteurs, alors que l’été, même s’il y a plus de monde, beaucoup sont des flâneurs ».
Les clients cherchent avant tout les légumes « pour préparer des plats chauds » poursuit-il (Sivignon du Bois du Verne). « Pour faire de la soupe principalement ». Les pommes et les agrumes ont cependant toujours une belle cote. Du classique !
Evidemment, qui dit froid, dit aussi un peu moins de commerçants. « Nous avons eu jusqu’à 180 emplacements sur le marché le samedi matin » note Michel Chandioux, le plus vieux ou plutôt le plus ancien placier de Saône-et-Loire. « Cette baisse, on la constate un peu partout en France » ajoute-t-il.
Parmi tous les commerçants, l’un d’eux a attiré notre attention surtout pour la présentation, des nids en paille avec des œufs. Benoît Nivot est un jeune agriculteur. A 25 ans, il produit des œufs de poule du côté de Luzy (Nièvre) et depuis octobre, vient sur le marché à Montceau. « Mon père s’occupe de l’élevage des charolaises et moi des poules. « Je produis de l’œuf fermier avec des poules qui courent dans les champs et n’avalent rien de chimique. C’est de l’agriculture raisonnée » explique-t-il.
Chaque samedi, il écoule la totalité de ses œufs, « entre 500 et 600 ». Il pourrait faire plus mais propose ce que les 200 poules pondent. Entre la vente à la ferme, le porte à porte et uniquement sur le marché de Montceau, Benoît est toutefois satisfait de « sa petite entreprise ». Objectif désormais, grossir son « cheptel » de poules. Il lui en faudrait 250.
Une habitante de Mary, nouvelle cliente arrive, prend une douzaine puis revient. Elle en reprend encore six: « J’aime acheter les œufs chez les petits producteurs » lance-t-elle avec le sourire. Une autre, plus régulière, regarde Benoît et lui dit « Bravo ».
Plus loin, sur un stand on cuit sur place des galettes, propose du Matlouch, chapati, des spécialités maghrébines, Ammar est tunisien. Il vient ici depuis juillet et ne vend que sur les marchés, à Chalon, Roanne, Moulins. Pour attirer le client, il fait goûter. C’est tentant, c’est bon. Certains hésitent encore. Ils franchiront le pas une autre fois. Il fait froid alors on ne s’attarde pas.
Jean Bernard