Elle a 9 ans, s’entraîne à l’Indépendante féminine Montceau, côtoie déjà le gratin français et rêve de remporter des médailles aux Jeux Olympiques. Pas des paroles en l’air !
C’est un peu désuet comme ces salles de boxe à l’ancienne d’où sortent les champions. Rien de clinquant, rien de très charmant non plus. Le gymnase du Pouloux au Bois du Verne à Montceau-les-Mines, c’est de histoire qui se respire à pleins poumons. On s’enivre de ce parfum si caractéristique de la performance, il vous colle à la peau, ruisselle sur vos muscles endoloris. Ici, c’est Pouloux.
A l’Indépendante féminine Montceau, le Pouloux est le sanctuaire de la gymnastique. Noélie Ayuso a goûté, savouré et ne peut plus s’en passer. « Je veux m’entraîner encore davantage » dit-elle du haut de ses 9 ans sur un ton qui a le ton d’étonner. Même Ribéry n’atteint pas un tel niveau d’excellence dans la diction.
Noélie Ayuso est intelligente _ ce n’est pas un compliment seulement un constat _ et sait déjà qu’en 2028 _ encore un rêve _ elle veut aller aux Jeux Olympiques à Los Angeles. Et Paris 2024? « Elle aura 15 ans et l’âge minimum pour les JO, c’est 16 ans » explique Claire sa maman. « Et j’espère en faire d’autres (des JO) » reprend de volée Noélie.
Comme sa grand-mètre, Nadine Bredillet qui à l’époque des Jeux de Munich et Montréal représentait la France sous nom de jeune fille, Audin. Noélie a donc de qui tenir.
Son modèle, Simone Biles, quatre médailles d’or à Rio
A 9 ans, la gymnaste monté sur ressort, « elle très dynamique, elle a beaucoup de punch, enfin elle est explosive » énumère sa maman, marche sur les traces de sa mamie. Dernièrement, elle a suivi un stage à Marseille avec les 2009 (année de naissance), une sélection de douze gymnastes les plus performantes. Noélie était la seule de Bourgogne Franche Comté a passer des tests physiques et techniques sous l’œil avisé de Marc Chilichenko, le monsieur haut niveau de la Fédération.
Depuis deux ans déjà, Noélie qui habite toutefois Saint-Vallier, a intégré la génération 2024 (date des JO) et se rend régulièrement au pôle espoirs à Dijon. Elle est donc en avance sur les temps de passage. Il lui faudra néanmoins encore patienter deux ans avant d’intégrer ce pôle espoirs, qu’à partir de la 6e. Pablo, son frère, 11 ans, a intégré le pôle espoirs à Montceau.
En attendant, Noélie rafle tout dès qu’une compétition se présente. Un signe quand même. « C’est une bosseuse » souligne Claire. « Je m’entraîne le lundi, le mercredi, le vendredi et le samedi matin, sans compter les compétitions et les stages » précise l’élève de CE2 à Henri Vallon à Saint-Vallier.
Gagner des médailles aux JO passera obligatoirement par une grosse charge de travail. Elle est prête. « Noélie veut faire du haut niveau alors nous la préparons dès maintenant » indique sa maman. Pour ressembler à Simone Biles, la gymnaste américaine quadruple championne olympique, individuelle, par équipe, au saut de cheval et au sol aux Jeux Olympiques d’été de 2016 à Rio. « La gym, c’est toute ma vie » déclare Noélie.
On s’en doutait un peu.
Jean Bernard