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En septembre dernier, nous concluions notre article par ces mots : Un parcours exceptionnel, un mental d’acier, et une leçon de vie. Maxime Manzoli ne se contente pas de remonter la pente… il grimpe des sommets.
Eh bien, les sommets, il vient tout juste de les atteindre. Le week-end dernier, à Montlouis-sur-Loire, se disputait la finale de la coupe de France paracycliste, Trophée André Auberger. Pour décrocher le titre, Maxime devait impérativement remporter au moins l’une des deux épreuves pour être tranquille… ou, au pire, finir troisième.
Lors de la course en ligne (80 km sur un circuit de 4 km), face à 80 concurrents, il s’est imposé brillamment dans sa catégorie. « Au bout de 15 km, j’avais déjà pris un tour aux coureurs qui termineront deuxième et troisième. Ensuite, j’ai roulé pour aider les coéquipiers de mon club en C3 et C4 (son club de Seynod a remporté le titre par équipes), tout en gardant un peu de jus pour le contre-la-montre du lendemain », explique-t-il, de retour à Montceau-les-Mines, encore rayonnant.
La nuit suivante ne fut pourtant pas de tout repos. « Je n’ai pas fermé l’œil ». Mais cela n’a pas entamé sa détermination. Sur les 16 km du contre-la-montre, Maxime signe un temps de 26 minutes et s’impose une nouvelle fois dans sa catégorie. « J’ai souffert, j’ai eu mal aux lombaires », confie-t-il. Une douleur surmontée avec résilience qui force l’admiration.
Il y a tout juste un an, Maxime subissait une lourde opération du dos pour retirer les tiges en titane posées après son terrible accident. À l’époque, le pronostic était sombre, une tétraparésie consécutive à un choc violent contre l’arête d’une camionnette, et un avenir incertain quant à sa mobilité. Mais Maxime a défié les diagnostics, la douleur… et même les infections, « j’ai attrapé deux staphylocoques », dit-il en souriant. Un vrai combattant.
Il n’oublie jamais ceux qui l’ont soutenu. « Manon, mon infirmière à Dijon, a été la première à croire que je pourrais remarcher. Et puis il y a eu Florent Chignard, mon kiné. Tous les deux m’ont remis debout », raconte-t-il, ému.
Pour sa première saison au club handisport de Seynod (74), Maxime a tout simplement été époustouflant. Sur 17 épreuves, il a pris part à 12 courses, remporté 8 victoires et signé 4 deuxièmes places, avant de remporter la coupe de France en C2. Sans oublier ses performances en cyclosportives : 16 victoires supplémentaires. Une saison incroyable, à la hauteur de son mental.
Mais derrière les médailles se cachent des heures d’efforts. « Gagner, ça ne tombe pas du ciel. Le vélo, c’est dur. Ce n’est pas en restant dans son canapé avec un verre de Coca qu’on y arrive », lance-t-il avec humour. Maxime, c’est 11 000 kilomètres parcourus à vélo, 366 heures passées en selle, et 80 heures chez le kiné. Une discipline de fer, mais aussi beaucoup de gratitude. « C’est aussi grâce à tous ceux qui m’ont soutenu, les entreprises, la mairie de Montceau et bien sûr les copains ».
La saison s’achève donc en apothéose pour le Montcellien. Mais pas question de se reposer. « Cet hiver, je vais me préparer sérieusement, faire au moins 6 000 km et régler mes soucis de dos ». Avec son club de Seynod, il vise désormais le championnat d’Europe des longues distances, sans écarter quelques épreuves de la coupe de France. Car cette compétition, il le sait, l’a profondément transformé.
Maxime Manzoli n’est pas un extraterrestre. C’est un homme, un athlète, un exemple. Un champion qui, avec volonté et sourire, transforme chaque épreuve en victoire.
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J.B.
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