Accueillir les malvoyants en milieu hospitalier, telle était la conférence organisée par cinq étudiants infirmiers à l’Ehpad des Lys. Un sujet loin d’être anodin. Et plutôt bien vu.
On n’y pense pas mais après coup, à la question comment accueille-t-on les malvoyants, les aveugles en milieu hospitalier, la réalité saute aux yeux. « Nous devons être capables de les prendre en charge, de porter un nouveau regard, d’apporter des solutions » assure Jean-Christophe Guillemin. Lui et quatre de ces collègues étudiants infirmier (Elise Garnier, Alicia Martin, Marjolaine Nourricier et Amandine Jean), dans le cadre de leur formation ont donc organisé une conférence traitant du sujet.
Une conférence dédiée en particulier aux soignants de l’hôpital de Montceau mais voilà, entre les horaires pas toujours compatibles (conférence à 14h30) et surtout l’ambiance morose qui règne au sein de l’établissement hospitalier, personne ne vint. « Nous allons donc nous adresser aux étudiants infirmiers » déclare Jean-Christophe Guillemin. Conférence qui comptait pas moins de dix-huit intervenants.
Dans un premier temps, nos cinq étudiants pensaient récolter des fonds et offrir un chien d’aveugle, sauf que le coût (25 000€) et une rencontre avec Thierry Carpentier, responsable de l’association Haüy du Creusot les dirigea sur le comportement à tenir avec les malvoyants à l’hôpital. Sujet tout aussi capital.
Voyez-vous, quand un malvoyant arrive à la porte d’entrée, il cherche l’accueil. Pour nous, un simple coup d’œil nous aiguille.
Voyez-vous, quand un malvoyant va aux toilettes _ déjà doit-il les trouver _ suis-je chez les hommes ou chez les femmes? se demande-t-il.
Voyez-vous, quand un malvoyant s’installe dans sa chambre, il est utile de faire le tour du propriétaire, lui indiquer le lit, la salle de bain, où se trouve la sonnette, où va-t-on lui poser ses médicaments.
L’aide humaine est la plus précieuse et, au personnel hospitalier, tout un comportement à apprendre pour faciliter la vie aux malvoyants.
Sandrine est malvoyante et bénévole à l’association Haüy. « A l’hôpital, nous arrivons dans un environnement inconnu, nous avons peu d’information sur ce qui nous entoure. L’idéal, c’est d’avoir une prise en charge immédiate et qu’on nous explique les gestes médicaux. Dès lors, nous nous sentirons rassurés ».
Des gestes simples, des attentions délicates, parfois difficiles à mettre en place, mais voyez-vous, chez les malvoyants, ça leur change la vie(sion).
Jean Bernard