Sans exagérer le trait, l’accueil des forains à Montceau-les-Mines confirme l’intérêt d’une municipalité aux métiers du loisir. René Hayoun, président de l’Union Intersyndicale des Entreprises Foraines Françaises et président de l’association des droits forains, le dit sans détours, « bien des municipalités ont oublié que l’espace public est notre fond de commerce ».
A Montceau-les-Mines, depuis des lustres, ils sont accueillis, sans forcément dérouler le tapis rouge, mais dans les conditions pour qu’ils puissent exercer librement et « au coeur de ville » s’empresse d’ajouter René Hayoun.
Les forains rejetés en périphérie du centre-ville, voilà le mal dont ils souffrent. C’était déjà visible avant la crise sanitaire « mais la covid est devenue un prétexte pour des maires « comme à Tours » glisse le président. « Notre combat dure depuis des années, la fête foraine n’est pas reconnue comme elle devrait l’être, c’est-à-dire comme un socle social et culturel ».
Un président prudent, pas optimiste
Le métier de forain est-il en danger ? Sans aller jusque-là, le président met surtout l’accent sur la non reconnaissance de la profession. « Notre activité est très mal connue. Nous sommes des commerçants itinérants qui faisons battre le coeur de ville ».
Ceci dit, les 35 000 entreprises qui génèrent 200 000 emplois directs, ont redémarré seulement depuis le 9 juin dernier avec en plus les aléas de la météo et l’instauration du pass sanitaire. « Aujourd’hui, nous ne savons pas comment nous allons finir la saison. Je suis prudent, pas optimiste. Notre activité peut s’arrêter à tout moment » déclare-t-il.
Après, il ne faut pas confondre fréquentation et consommateurs. « Les gens viennent se promener comme dans une rue piétonne. L’entrée sur une fête foraine est un lieu de joie et de bonheur qui plus est gratuite » note René Hayoun.
Cette année, il n’est pas présent sur la fête à Montceau-les-Mines. « J’ai des stands de salles de jeux mais en ce moment je suis à Chalon-sur-Saône avec le petit train. En revanche ma fille est là avec le grand bras ». Il est venu avant tout échanger avec la municipalité. Prendre la température. Elle est bonne.
Jean Bernard