C’est assez rare, voire même du jamais vu. Du 9 au 31 octobre, dans deux lieux différents, à la Vignotèque et à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines, seront exposées les peintures de Christine Busso. Deux expositions distinctes pour une même artiste qui, vous en conviendrez, est inconnue du grand public mais n’en demeure pas moins une peintre mystérieuse.
En cherchant bien, ces deux exposition simultanées ne sont pas le fruit du hasard. C’est tout sauf une coïncidence.
D’abord qui était Christine Busso ? Une jeune fille qui a voulu être danseuse et fait trois ans de classique à Lyon puis a suivi des cours d’histoire de l’art, toujours à Lyon avant d’intégrer l’école des beaux arts à Saint-Etienne. « Elle n’a même pas eu son diplôme. Après 5 ans, on lui a dit qu’elle n’avait pas le critère de l’art contemporain » s’étonne encore Marie-Claude Busso, sa maman.
Qu’importe, Christine est attirée par les couleurs auxquelles elle donne une rare pureté. Elle entre en peinture comme un prêtre en religion. Elle n’obéit qu’à un seul maître : la peinture. Elle peint, elle peint à en perdre haleine toujours à la recherche d’une oeuvre picturale personnelle.
Sa peinture toutefois, elle est la seule sans doute à l’admirer, du moins à la regarder. « Elle peignait une toile par nuit » rapporte aujourd’hui sa maman qui avant son décès, ne l’a jamais vue peindre. Elle n’a jamais exposé non plus, elle ne voulait pas mettre son âme à nu. « Elle n’aimait que peindre ».
D’octobre rose au collège de la Croix-Menée au Creusot
A 41 ans, après deux années de soins, Christine Busso décède des suites d’un cancer du sein. C’était en décembre 2008. Une infirmière de l’hôpital à Saint-Etienne a eu les mots très justes pour dépeindre l’artiste : « La chambre de Christine était silencieuse à l’image de sa finesse, de sa beauté. Elle ne faisait pas de bruit, sauf dans nos vies et dans nos coeurs ».
Le travail secret de sa fille, Marie-Claude Busso le découvre à sa mort. Une oeuvre considérable qui depuis des années, au fil d’expositions à Paris, Villefranche-sur-Mer et dans la région, elle fait connaître et reconnaître.
L’exposition à l’Embarcadère pourrait s’inclure dans la thématique d’Octobre rose, ce combat contre le cancer du sein, précisément. « Je n’y avais même pas pensé » avoue la maman.
Celle à la vignotèque à une autre résonnance, elle est plus sentimentale, davantage liée à l’artiste avec Christian Dejeux, membre de l’association Sept et plus. « Quand Christine a eu 15 ans, après une scolarité au Breuil, elle a poursuivi au collège de la Croix-Menée au Creusot où elle a eu Christian Dejeux pour professeur d’art plastique » raconte la maman, âgée aujourd’hui de 80 ans.
La boucle est bouclée même si l’histoire de Christine Busso et sa peinture est encore une allégorie.
Ici à Montceau-les-Mines, le public va découvrir les peintures d’une artiste dont l’âme est gravée sur les toiles. Un mystère difficile à percer ce qui en fait tout l’attrait et l’intérêt.
Jean Bernard