Montceau – Le PPI source de tension au conseil municipal

 

Des airs de ressemblance, il y en a eu lundi soir au conseil municipal de Montceau-les-Mines. Pour Eric Commeau (Energies Citoyennes), la réactualisation du PPI (plan pluriannuel d’investissement) est du même acabit que l’adoption de la réforme des retraites grâce au 49.3, « une réforme soutenue par Marie-Claude Jarrot » rappelle l’opposant. « C’est le même dogmatisme avec le PPI qui est devenu une espèce de vache sacrée qui grossit, un PPI qui passe de 40 M € à près de 50 M € ».

Ressemblance aussi avec l’Assemblée nationale quand les députés de la France Insoumise ont entonné à plusieurs reprises la Marseillaise lorsque la Première ministre a dégainé le 49.3 sur la réforme des retraites. Au conseil municipal, des opposants à la réforme guidés par Hélène Touillon (Energies Citoyennes), ont chanté à deux reprises l’hymne nationale. « La Nupes qui fout le bordel partout où elle passe » se délecte Lilian Noirot dont on ne sait plus s’il est encore dans l’opposition.

Effectivement, le PPI a été réajusté en raison notamment des hausses du coût des projets. La nouvelle école maternelle au Bois du Verne passe de 5.3 M € à 6 115 370 M €. Les travaux démarrent à la fin du mois. Au gymnase Jean Bouveri, même chose, le coût monte à 5.7 M € au lieu de 4.8 M €.

Et puis, il y a le montage financier du nouveau cinéma. La ville va mettre 1.7 M €, soit 30% du projet global.

La ville de Montceau poursuit donc ses investissements et démontre avec des slides projetés sur les écrans _ qui énervent Eric Commeau et Laurent Selvez _ l’état des bâtiments avant et après. Avant sous l’ère Didier Mathus, après avec Marie-Claude Jarrot qui indique « entre 2001 et 2013, la ville a investi 36 M € TTC et de 2014 à 2026, elle va investir 62 M € ».

Se pose le problème évidemment du désendettement dont la courbe atteint 50 ans entre 2023 et 2024 pour retomber à 15 ans ensuite. « Ce pic est un épiphénomène » précise le maire alors qu’Eric Commeau monte au créneau. « Votre dogmatisme, c’est l’endettement au-delà du raisonnable. Vous laisserez la ville exsangue ». Le conseiller municipal d’Energies Citoyennes s’en prend aussi sur le ton employé par Marie-Claude Jarrot. « Vous faîtes preuve de mépris et d’arrogance contre nous » lâche-t-il.

 

Un bras de fer permanent

 

Ce dernier, vous vous en doutez, ne votera pas la réactualisation du PPI, d’ailleurs, « nous réfléchissons à alerter les services de l’Etat » ajoute-t-il.
« Vous êtes dans la menace » lui répond le maire. « Vous avez un problème de compétence, vous dîtes des choses à moitié vraies et à moitié fausses. En 2014 nous avons récupéré une ville en ruine. Nous avons été obligés de fermer les garderies, fermer la crèche ». De son côté, Laurent Selvez vocifère. « Taisez-vous monsieur Selvez » lui lance madame le maire avant d’interpeller une fois encore Eric Commeau. « En réalité, vous ne voulez pas que nous investissions. D’ailleurs vous avez fait partie de la municipalité qui n’a pas investi mais qui a doublé les impôts ».

Laurent Selvez ne tient plus en place. Le ton monte. La séance du conseil municipal est suspendue pendant cinq minutes.

Quand bien même le calme revient, l’affrontement se poursuit entre le maire et les oppositions qui reprochent dans le cadre des économies d’énergies, la fermeture de la médiathèque et de la piscine deux fois quinze jours lors des dernières vacances scolaires.

Bref, ce PPI réactualisé et qui fera l’objet d’un suivi à chaque conseil municipal (le prochain aura lieu le 19 juin) n’est pas du goût des oppositions. Ils votent contre.

Même sanction dans le cadre de la mise à jour des Autorisations de Programmes et Crédits de Paiement (AP/CP). C’est Laurent Selvez qui intervient et alerte une fois encore sur les surcoûts de l’éclairage public (+7%),  l’école maternelle au BDV (+15%), le gymnase Jean Bouveri (+ 20%). « Ce sont 2 M € supplémentaires » dit-il. « Vous imaginez nos inquiétudes ».

Interloqué il l’est aussi sur le tour de passe-passe sur les emprunts. « Au DOB (débat d’orientation budgétaire), les emprunts sont de 23 M € et là, ils passent à 13 M €. « Vous êtes hors sujet » lui indique Marie-Claude Jarrot et passe directement au vote. « Mais c’est quoi cette façon de faire » s’offusque le conseiller PS.

 

Jean Bernard

11 commentaires :

  1. 6 h pour un conseil municipal où les invectives s’enchaînent entre Mde la maire et son opposition À la question de baisser ( même symboliquement) les primes de délégation des conseillers il a été répondu que non mais que cela ne tienne on baisse sans distinction de 10% les subventions des associations Le cinéma sera dès le mois d’août un jour par semaine à l’embarcadère en attendant la construction du complexe cinématographique De qui se moque-t-on ?

  2. Parlons des chiffres

    J’ai appris en cours de Sciences Physiques de Seconde Générale qu’un chiffre « parlera » si il est contextualisé dans un référentiel et placé dans une échelle. Sans cela posé, on n’en saura pas beaucoup plus. Ne pourrait-il pas en être de même avec un taux d’imposition, un taux d’investissement et un taux d’endettement? Ne pourrait-on pas poser un étalonnage comme les chiffres des taux sanguins d’un corps humain en bonne santé, qui se situent donc entre un minimum et un maximum?

    • Mais justement ( enfin , excusez moi , le terme n’est pas adéquat ) , les chiffres sont contextualisés dans des référentiels et placés dans une échelle , connus et suivis par les « pro » , les experts , les cabinets-conseil , les services fiscaux et préfectoraux et par Bercy … qui froncent les sourcils quand certaines marges sont frôlées et peuvent avertir , ou sonner la fin de la partie quand elles sont dépassées .
      Un budget sain doit être établi avec rigueur par des « comptables » compétents connaissant les règles . La complexité d’un budget est extrêmement rébarbative et peu accessible de prime abord , c’est pourquoi il doit être « étudié à la loupe ».
      A notre niveau de communs des mortels basiques , nous savons que nous ne pouvons dépenser plus que nous ne gagnons qu’en empruntant , et engageant notre avenir , puisque nous savons pertinemment … qu’il faudra le rembourser cet emprunt .

    • J’oubliais d’ajouter , pour actualiser , que pour vous et moi , il vaut mieux en avoir terminé avec les remboursements d’emprunts … avant la retraite !

  3. Il faut bien réfléchir avant de glisser son bulletin dans les urnes et pas venir pleurer ensuite et c est valable pour tout le monde.je ne dis rien de mal mais mon commentaire va sûrement passer dans la corbeille de l ordi.bon courage à tout le monde.

  4. La maire de Montceau paraît vraiment déconnectée et complètement démago. M. Commeau semble connaître ses dossiers mais l’état peut-il intervenir pour éviter la faillite de la ville ? Et quand ? Ou Mme Jarrot est-elle protégée par le député ? Ça serait scandaleux !

  5. il faudra bien se souvenir de tout cela avant de glisser son bulletin dans l’urne aux prochaines municipales

  6. Pas facile pour le Pékin moyen dont, parfois, je fais partie de comprendre quelque chose à cet article. Rien à reprocher pour le coup au journaliste qui ne fait que retranscrire.
    Moi ce que je vois ou crois voir (vous avez le droit de me déglinguer si je dis des bêtises).
    C’est :
    1) Une Gauche qui s’est bouffé le nez avant de se réconcilier subitement lors des élections municipales. Ça fait désordre.
    2) Des projets à la con du style un nouveau cinéma au détriment d’un centre ville dont les pas de porte sont déjà vides.
    3) Une ville qui doit supporter la charge d’infrastructures surdimensionnées à la taille d’une ville de presque 30000 habitants qu’il y avait du temps de la mine alors que d’ici peu elle n’en comptera guère plus que la moitié.

    Mais au fond de ça je m’en tamponne un peu le coquillard. Moi, ce qui me navre c’est d’avoir vu, quand je faisais du porte à porte aux Présidentielles pour le compte de LFI puis pour celui de la NUPES aux législatives, des gens cancéreux grelotter de froid dans leur appart, des ascenseurs en panne depuis des mois. Tu fais quoi quand tu es en fauteuil roulant ?

    Allez, je vous laisse de peur de vous lasser et aussi de peur d’être désagréable tant l’émotion m’étreint à ces souvenirs récents.

    A toutes et à tous, je vous souhaite le meilleur.
    Fraternellement,

    J.B

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