A 36 jours du premier tour de l’élection présidentielle, militants et sympathisants des candidats s’activent sur le terrain. Ce fut le cas ce samedi matin sur le marché de Montceau-les-Mines avec d’un côté les soutiens à Valérie Pécresse et de l’autre ceux de Marine le Pen.
Pas question donc de céder la moindre parcelle de terrain, il faut ratisser large, convaincre les indécis, mobilier l’électorat à surtout se déplacer aux urnes car chacun a bien conscience que l’abstention, une fois encore, risque d’être la grande gagnante de cette élection majeure pour la France.
Les Républicains de Saône-et-Loire, une vingtaine, sont arrivés groupés autour d’Arnaud Durix, secrétaire départemental du parti sur les terres de Marie-Claude Jarrot, elle-même référente et porte-parole du comité de soutien de Valérie Pécresse. « Nous sommes en campagne depuis janvier sur l’ensemble du département, d’ailleurs nous sommes les seuls à nous mobiliser autant sur le terrain » certifie Arnaud Durix. « Nous ne croisons personne hormis les militants de Fabien Roussel (PCF) » précise-t-il.
Porter Valérie Pécresse au second tour est l’unique ambition des LR. Mais comment convaincre la population que « le vote utile, c’est Pécresse » lance Jean-Philippe Belville, délégué de la première circonscription. « Nous devons faire gagner Valérie » scande Charles Landre (Le Creusot) qui s’interroge sur les sondages qui mettent Emmanuel Macron largement en tête des intentions de vote alors que « sur le terrain, c’est un rejet ».
Convaincre, tout le monde s’y emploie et les candidats, au milieu de ce contexte particulier avec la guerre en Ukraine, tentent aussi d’exister, de relayer les grandes lignes des programmes qui, pour la plupart aujourd’hui, mettent l’accent sur le pouvoir d’achat en berne des Français. « Valérie Pécresse est la candidate du pouvoir d’achat » rappelle Arnaud Durix, c’est même imprimé sur le tract distribué sur le marché.
Emmanuel Macron, l’homme à battre
Le coeur des Montcelliens balance-t-il entre Pécresse et Le Pen ? Deux femmes, deux visions très différentes de la politique, la droite contre l’extrême droite.
Des moyens différents également puisqu’Aurélien Dutremble, responsable départemental RN et Valérie Deloge, « nous sommes tous les deux à la Région » précise-t-il, sont arrivés à Montceau avec le bus de campagne floqué à l’effigie de la candidate RN. Il existe un bus par région. « Nous sillonnons ainsi les routes des départements ».
Au Rassemblement National, la question du pouvoir d’achat est devenue une priorité. « Ceux que nous rencontrons se posent des questions, notamment comment finir le mois après le 5 car tous les prix augmentent ». Marine Le Pen propose une flotte de propositions, « réduire la TVA de 20% à 5.5% » précise Aurélien Dutremble, revaloriser les salaires de 10% et exonérer les charges sur ces 10% pour les entreprises ou encore instaurer une retraite d’un minimum de 1000 €.
Mais au-delà des promesses, l’ambition de Marine Le Pen et du RN est de battre Emmanuel Macron. Le flyer est sans détour : « Sans lui, avec Marine ».
« Notre seul adversaire, c’est Macron » déclare Aurélien Dutremble. « Zemmour veut faire l’union des droite alors que Marine désire l’union des Français. Elle aime profondément la France et les Français ».
Pécresse ou le Pen ? Des militants et sympathisants se croisent sur le marché de Montceau au milieu de personnes préoccupées par la hausse des prix et la peur que la guerre en Ukraine plombe encore davantage leur quotidien. Alors pour qui voteront ils ? Le savent ils eux-mêmes… Et iront-ils voter ?
Jean Bernard