Entre l’étang de Thau du côté de Sète et le Cap Ferret dans le bassin d’Arcachon, quel rapport ? Une image du film les petits mouchoirs, ces petits mouchoirs dont a eu besoin le commandant Fabrice Berthelon au moment de son discours pour essuyer ses yeux rougis par les embruns de l’émotion.
Le 2er mars 2020, le numéro du commissariat de police de Montceau-les-Mines, l’adjoint au commissaire Christophe Laulan, prendra ses nouvelles fonctions au commissariat de Sète, toujours comme numéro 2.
Les petits mouchoirs est un film _ il met en scène une bande copains _ qui se déroule au Cap Ferret. Alors du Cap Ferret à l’étang de Thau, les petits mouchoirs ont le même usage. Et les copains, ceux qu’on estime, ceux à qui on veut adresser un message particulier, ceux-ci, Fabrice Berthelon tenait à les avoir à ses côtés dans le salon d’honneur de l’hôtel de ville.
« Pourquoi suis-je là ? » se demande-t-il alors que semblable réception est réservée au boss (le commissaire) à son départ pour une nouvelle affectation, jamais au numéro 2.
Il est toujours délicat d’admettre, même en toute honnêteté, que vous êtes apprécié, que votre départ va laisser un grand vide humainement parlant. D’ailleurs, de petits mouchoirs, le commissaire Christophe Laulan eut pu en demander également quand lui revient l’honneur de brosser le portrait de son adjoint, « je ne pouvais pas espérer meilleur binôme pour ces huit mois passés ensemble ».
Fabrice Berthelon, au-delà de son professionnalisme, c’est l’homme, sa capacité d’être qui « inspire le respect » souligne le commissaire. « Les collègues de Sète ne connaissent pas encore la chance qu’ils ont de travailler avec lui ».
Les commissaires passent, Fabrice Berthelon les a regardés passer. Toujours avec cette discrétion qui le caractérise. Tenir dix-neuf sans le moindre écueil montre combien son humilité est aussi un gage de popularité.
« Dix-neuf années de service à Montceau, ça fait plus de trois mandats » compte le commandant qui se tourne en direction de Marie-Claude Jarrot qui lui avait lancé quelques minutes auparavant, « j’ai épuisé trois commissaires, un seul commandant » (rires). La règle de trois s’applique-t-elle à Sète ?
Fabrice Berthelon prend son temps. Pas simple de lire ses notes sans essuie-glaces devant les yeux. Il se rappelle, se souvient, témoigne avec humour, légèreté et sincérité, ne veut oublier personne, surtout pas son épouse et son fils, « mes deux piliers ».
Montceau lui manquera. Il manquera à Montceau. « J’emmène avec moi un casque de mineur, il est descendu au puits Darcy, un objet auquel je tiens particulièrement ».
Les petits mouchoirs ne sont pas de trop.
Jean Bernard
Bonne route fabrice ainsi qu’à ta famille. Une page se tourne. Claire ROUX