80 ans, c’est déjà loin. Mais aujourd’hui, on ne peut pas oublier qu’il y a 80 ans, l’Europe découvrait l’horreur du système concentrationnaire et de la solution finale instaurés par les nazis.
Une exposition qui se tient à la médiathèque de Montceau-les-Mines, au premier étage, à l’initiative de Femmes Solidaires, permet justement de faire connaître au grand public, dans le cadre de la transmission et du devoir de mémoire, « Ravensbrück : la force des femmes ».
Un camp ouvert par les nazis e 1939, un camp de concentration où des femmes, résistantes de toute l’Europe connurent le travail forcé, les humiliations, les violences sexuelles, la famine et, pour un grand nombre d’entre elles, la mort.
« De nombreux enfants déportés avec leur maman ou nés au camp furent également tués à la naissance ou maltraités par les nazis dans la tristement célèbre Kinderzimmer, chambre des enfants. Nous nous souvenons également des souffrances particulières des femmes juives et tziganes sur lesquelles des expérimentations furent faites, les laissant mutilées à vie pour celles qui survécurent jusqu’à la libération », rappelait Michèle Juilliot, présidente du comité Femmes Solidaires Montceau.
Cette exposition a été réalisée par Femmes Solidaires et son magazine CLARA. Chaque année d’ailleurs, l’association participe à la cérémonie officielle de la libération du camp des femmes de Ravensbrück.
« Que ce soit à Ravensbrück mais aussi à Auschwitz, à Birkenau, à Bergen-Belsen ou dans tous les camps de concentration et d’extermination du IIIe Reich, nous rappelons le sort des femmes et des enfants morts dans les chambres à gaz ou tués au travail pour le compte de grandes entreprises allemandes comme Siemens et Krups » relevait encore la présidente.
Cette exposition explore les réalités historiques du camp de Ravensbrück. Les survivantes tentent de faire comprendre aux jeunes générations cet « autre monde » avec des parcours de résistantes, des témoignages de femmes déportées alors que des illustrations enrichissent les connaissances sur ces thématiques.
« La majorité des 132 000 femmes déportées à Ravensbrück sont restées dans l’anonymat. Pourtant, leur existance a marqué à jamais l’histoire de notre pays, de note continent. Par leur engagement, leur lutte pour un monde plus humain, plus juste, elles ont rendu aux générations suivantes les champ des possibles » traduisait non sans émotion Michèle Juilliot.
Femmes Solidaires veut ainsi mettre en avant l’incroyable force des femmes, leur résistance à la déshumanisation, leur insoumission et la solidarité dont elles ont fait preuve au coeur de la barbarie, « qualités indispensables à la survie de notre humanité » ajoutait elle.
« N’oublions jamais ces femmes, notre regard tourné vers l’avenir, un avenir qu’elles nous ont offert par leur engagement » terminait la présidente.
J.B.





