Ils n’ont pas les gueules noires mais de grosses gouttes de sueur perlent sur leurs rides témoins des années passées dans ce chaudron de métal aujourd’hui envahi par la rouille.
Ils sont encore gaillards, plein d’entrain. Le lavoir des Chavannes lui aussi est debout, cette vieille carcasse usée par le temps, laissée à l’abandon mais qu’une grosse poignée d’hommes tente de ne pas laisser choir sur une plage noire et crasseuse.
Alors comme les mineurs qui jamais n’abandonnent au fond du trou, les membres de l’association de la sauvegarde du lavoir des Chavannes, puissent leurs forces au plus profond de leur âme. Trop de souvenirs peuplent encore leur esprit pour laisser « cette cathédrale » se délabrer. Alors, comme déjà l’an dernier, ils reviennent user de leur temps.
Il faudrait être fou pour penser qu’un jour ce mastodonte redevienne ce qu’il a été, que le charbon monte, descende, prenne une bonne douche et reparte à fond de cale des péniches amarrées dans le bassin. De l’histoire ancienne.
Mais ce lavoir des Chavannes a tant d’histoire, tant marqué la vie montcellienne, que le président de l’association, Jean,-François Gagne et ses amis, tiennent à lui offrir le plus beau des visages, qu’il ait de la « gueule » quand le long du canal du Centre, on passe devant et qu’on l’admire.
Pas de Stéphane Bern mais des vandales
Une coupe bien dégagée au-dessus des oreilles lui donne fière allure. Mais que de travail, d’heures passées à couper, broyer, nettoyer, « heureusement la mairie nous a fourni un broyeur forestier » souligne le président. Les abords du lavoir font peau neuve. Rasés de près.
Ce jeudi, il fait plus de 30 degrés et les hommes « du devoir » accomplissent le leur. Ils ont repris « le travail » le 12 mai dernier.
Evidemment, ils aimeraient davantage de moyens, des moyens humains aussi. L’association avait candidaté à la fondation Stéphane Bern dans l’espoir d’être retenue pour figurer dans le loto du patrimoine. Dans la liste dévoilée dernièrement, le lavoir des Chavannes n’apparaît pas. « Nous recommencerons » avance Jean-François Gagne.
Pas déçu, ni abattu. En revanche, ils peste contre les intrusions et ces gens qui, gratuitement, saccagent les lieux. « C’est du vandalisme » dit-il. Le plus incroyable, ils entrent en brisant des vitres et, une fois à l’intérieur du lavoir, s »amusent à forcer les serrures des portes. « Ils viennent la journée ou le week-end quand nous ne sommes pas-là, alors j’ai porté plainte au commissariat de police et directement au procureur de la République » annonce le président.
Tout ce travail de mise en valeur du site est fait également en perspective des journées du patrimoine les 12 et 13 septembre prochains. Enfin, logiquement. « Nous avons dans l’idée de mettre en place un circuit pédestre à l’extérieur. Les visiteurs pourront ainsi découvrir des lieux inconnus, être au plus près des vestiges ».
Ils vont au charbon non pas pour paraître plus bons mais offrir à cette « cathédrale » un peu d’amour et d’espoir.
Jean Bernard
C’est pour cette ruine qu.on dépense tant de pognon ?
Qui êtes vous donc, Matt, trop jeune, trop vieux, ni fils,ni petit fils de mineur, ni montcellien, ni touché par la mémoire des hommes, ni sensibilisé à la mémoire des lieux, insensible à la valeur du travail qui a fait l’essor d’une région, imperméable à l’amour du patrimoine local, irrespectueux des efforts fournis bénévolement par les membres de cette belle association , tous dévoués et sachant faire partager leurs espoirs …courage à eux …
Que des Stéphane Bern locaux leur viennent donc en aide, des bras, des fonds, oui…!!!
Je ne pense pas qu ils agissent de manque de respect. Mais plutôt d une interrogation.
Petite fille de mineur avec une arrière-grand-mère qui a travaillé au lavoir. Je m interroge sur le bien fondé de tous ses travaux sur un lieu qui appartient à l état !! Laissons l histoire à l l’histoire
Dépensons plutôt cette énergie à trouver une nouvelle utilisation de ce lieu. Qui pourrait être attractif. Comme dirait Paco laissons l histoire…
Ancien des Ateliers Centraux, j’ai eu l’occasion d’aller au Lavoir quand « ça » fonctionnait.
Compliments à ceux qui sacrifient temps et probablement argent pour essayer de faire perdurer un vestige de notre passé.
Mais quand je vois l’état dans lequel nous avons mis ce pays, je préférerais que les ressources disponibles soient utilisées pour léguer autre chose que des ruines, fussent elles remises à neuf, aux générations qui nous suivent .
Je pense aussi, pensons au futur, plutôt qu’au passé ……
Votre grand-mère n’a jamais travaillé au Lavoir des Chavannes, certainement dans les autres precedants celui des Chavannes. Mais respect à votre grand-mère
Quand on voit cette ruine de la Saule, c’est démoralisant…
Une ruine sans avenir sauf la fonderie…
j ai travaillé au lavoir en 1978 et 1979,mon père pendant 10 ans.conditions de travail mortelle ,bruit infernal. aucun reget si on elimine ce site tueur de mineur