Montceau – L’Atelier du coin, chantier d’insertion, doit produire et vendre pour exister

Les difficultés financières de l’Atelier du Coin ont déjà été largement relayées sur notre site. Au bord de l’asphyxie, cette structure d’insertion, dont la mission première est d’employer des personnes très éloignées de l’emploi y compris en situation de handicap, a pu se maintenir grâce à la mobilisation de la ville de Montceau-les-Mines. La municipalité a mis à disposition de nouveaux locaux rue Fontaine, assortis d’une exonération de loyer pendant trois ans, tandis que la CUCM et la ville de Montceau ont apporté un soutien financier décisif.

Lors de la dernière assemblée générale, en juin, le trésorier Jean-Jacques Liodeno a posé un constat sans détour : « Nous devons impérativement changer de modèle économique et vendre davantage ».

Cette évolution est indispensable pour répondre aux exigences des tutelles, augmenter le chiffre d’affaires, maîtriser les charges et renforcer la gouvernance par le recrutement d’un directeur.

Le nouveau directeur, François Gambut, a pour mission de consolider le fonctionnement de la structure, d’optimiser l’organisation et de placer chacun à la bonne place, aux côtés d’encadrants professionnels que sont Christophe Cognard (céramiste), Céline Thoné et Pierre Abernot (graphistes-imprimeurs), Gaël Decure (menuisier), sans oublier Fabienne Maître, conseillère en insertion. Son rôle est essentiel pour lever les freins sociaux et professionnels qui empêchent encore certains salariés de retrouver une stabilité durable. « Il faut leur redonner confiance, rappelle-t-elle. Les salariés doivent quitter l’Atelier du Coin avec une véritable solution ».

L’équation est complexe que celle d’accompagner des personnes vers l’emploi tout en développant une activité productive et rentable. L’objectif est clair; doubler le chiffre d’affaires, passant de 100 000 € à 200 000 €.

François Gambut se montre toutefois optimiste. « L’Atelier du Coin dispose d’une formidable énergie collective. Les salariés – quinze actuellement, bientôt vingt – ont compris les enjeux de développement. L’artisanat et la création artistique ne sont pas seulement des leviers économiques, ce sont aussi des vecteurs de valeur humaine et sociale ».

Les process de production ont été repensés et le dynamisme des équipes témoigne d’un engagement fort autour d’une question centrale : Pourquoi travaillons-nous, et pour qui ?

De chantier d’insertion sociale, l’Atelier du Coin devient désormais un chantier d’insertion économique, fondé sur un triptyque clair : insérer, produire, vendre.

Ses pôles de production, imprimerie et gravure, céramique et travail du bois, s’adressent aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. « Nous disposons d’une gamme de produits artisanaux, mais nous répondons aussi à des commandes sur mesure », précise François Gambut.

Pour accélérer son développement, l’Atelier pourra bientôt compter sur l’appui d’étudiants de l’IUT du Creusot, qui travailleront à la création d’une boutique en ligne et à la stratégie de communication numérique.

En attendant, la boutique de l’Atelier du Coin, rue Fontaine à Montceau, accueille le public toute l’année ou pourra profiter d’une belle occasion de découvrir les créations lors du marché de Noël à l’usine Alliot, les 5, 6 et 7 décembre prochains.

J.B.

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