« Ici, on faisait du vélo, de la mobylette. Nous étions les enfants de la dirlo ». Devant le gymnase du collège Saint-Exupéry de Montceau-les-Mines, ces mots pleins de tendresse résonnent. Ils sont ceux d’un fils qui, avec émotion et fierté, évoque le parcours de sa mère, Alice Besseyrias.
« Nous sommes arrivés au collège Saint-Exupéry en 1970, elle avait 33 ans » se souvient-il, le regard habité par les souvenirs.
Ces souvenirs affluent, portés par l’admiration. Alice, sa maman, « notre mère », précise-t-il avec affection, « elle a été omniprésente dans l’établissement. À cette époque, le collège comptait plus de 900 élèves. Elle les connaissait tous ».
Alice Besseyrias arrivait de Lyon, où elle exerçait depuis 1968 comme conseillère principale d’éducation (CPE) au lycée Lumière.
La lumière, justement, elle l’a portée en elle et l’a offerte généreusement à Saint-Exupéry, d’abord en tant que principale, puis au lycée Parriat, à partir de 1988, en tant que proviseure.
« Elle fut d’abord une femme d’éducation, une femme qui croyait en la capacité de la jeunesse à se hisser plus haut, à condition qu’on lui tende la main. Une femme de rigueur et de transmission, » rappelle Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines.
Ce vendredi 11 juillet 2025, le gymnase du collège Saint-Exupéry a été baptisé « Alice Besseyrias », comme un symbole et un hommage. « Un nom qui honore une vie, un engagement, une femme », souligne avec émotion le maire.
Car oui, Alice Besseyrias fait partie de ces femmes qui marquent une ville.
D’abord dans l’éducation, puis, une fois à la retraite, dans l’action municipale. En 1995, elle devient première adjointe au maire, chargée des finances. Une rencontre marquante pour Didier Mathus, maire de l’époque. « Ce fut une grande dame. Elle a été formidable dans l’action publique. J’ai pris énormément de plaisir à travailler avec elle. Elle fut, pour moi, quelqu’un d’essentiel ».
« Alice Besseyrias incarne l’image des femmes du 20e et 21e siècles, celles qui ont conquis leurs droits avec intelligence, courage et détermination, » affirme Sébastien Martin, député.
Élue à deux reprises conseillère générale de Montceau, elle siégeait avec force et respect au sein de l’assemblée départementale. L’une des toutes premières femmes à exercer de telles responsabilités. « Elle incarnait cette phrase de Simone Veil : les femmes doivent être présentes partout où les décisions se prennent », rappelle encore Marie-Claude Jarrot.
Volontaire, déterminée, Alice Besseyrias faisait avancer les dossiers avec une ténacité discrète, « Sans jamais hausser le ton, mais avec une fermeté de granit » dit le maire avec admiration.
Elle croyait profondément qu’on pouvait changer la vie des gens par le travail, la rigueur et le service rendu à tous.
Aujourd’hui, son nom est bien plus qu’un symbole. Il unit, il inspire, au-delà des clivages. La majorité municipale a donné suite à la demande de la Ligue des Droits de l’Homme et de Laurent Selvez pour donner à ce gymnase le nom de celle qui a toujours servi l’intérêt général.
Et comment ne pas penser, à cet instant, à son époux, Jean-Pierre Besseyrias, professeur d’EPS, qui a su faire aimer le sport, même à ceux qui ne le pratiquaient pas ?
Un couple dont le nom résonne aujourd’hui avec force et affection à Montceau-les-Mines.
» Alice Besseyrias, son nom vivra au cœur de Montceau à travers le service qu’elle a rendu, au bénéfice des générations à venir », conclut Marie-Claude Jarrot.
Et pour illustrer cette énergie qui ne l’a jamais quittée, l’association Lumière de Chine a offert un clin d’œil poétique, une transition lumineuse pour une femme qui a toujours agi avec le cœur, avec raison, et avec grandeur.
J.B.















