Question écrite posée à Mme Marie-Claude Jarrot (Conseil municipal du 30 septembre 2024) par Isabelle Louis conseillère municipale du groupe « La gauche unie », vice-présidente à la Communauté Urbaine.
« Mme Le Maire,
L’actualité nous l’a malheureusement rappelé par la médiatisation du procès de Mazan qui met tristement en évidence la nécessité de la défense de la cause des violences faites aux femmes et des violences intrafamiliales tout particulièrement, aucun territoire ni aucun milieu social n’est épargné.
La prévention et le repérage sont d’autant plus nécessaires ainsi que la mise à l’abri des victimes afin de briser les mécanismes d’emprise, d’isolement qui sont d’autant accentués en zone rurale.
Un rapport de la délégation au droit des femmes du Sénat publié en 2021 rappelait combien ces inégalités s’accentuent et se croisent avec les conditions de vie des onze millions de femmes des territoires ruraux. Lorsque celle-ci sont confrontées à des violences intra familiales, leur isolement s’en trouve accru.
Seulement un quart des appels pris en charge par le numéro spécial 3919 provient de départements ruraux alors que quasiment un féminicide sur deux s’y produit.
Lors du conseil communautaire du 5 octobre 2023, les élus communautaires ont marqué leur volonté de s’engager et d’agir au travers de la résolution suivante : Déclarer la Communauté Urbaine Creusot-Montceau « Lieu sûr pour les femmes » en anglais « Safe place for Women » et par là s’engager à mettre en œuvre des politiques publiques visant d’une part à garantir la sécurité des femmes et d’autre part à s’élever explicitement contre toute forme de violence fondée sur le genre en garantissant la participation pleine et équitable des femmes tout au long du processus, de former les personnels d’accueil à la détection et l’écoute des femmes victimes de violence fondée sur le genre afin de les accompagner de les orienter auprès de service et de soutien spécialisé.
Comme les trois premières villes pionnières en France en 2023 : Nantes, Nanterre et Lyon suivies depuis par plusieurs autres villes s’engageant pour les femmes victimes de violences, il apparaît essentiel que la ville de Montceau-les-Mines puisse signer cet engagement d’une ville « lieu sûr pour les femmes ».
…
Enfin au travers de la présentation du bilan annuel du réseau VIF, il serait intéressant de connaître l’évolution actuelle des signalements et accueil de victimes car nous savons que ces violences ont augmenté significativement avec les crises successives : sanitaire, économique et écologique. »
Marie Claude Jarrot a répondu par courrier du 30 septembre 2024 en :
« reconnaissant l’acuité d’une telle question et en apportant des éléments de réponse.
Un poste d’intervenante sociale spécialisé en VIF a été créé à la suite du Grenelle sur la lutte contre les violences faites aux femmes en 2019.
L’État le département et les communes du bassin minier ont contractualisé le poste en deux demi-postes : le premier en qualité d’Intervenante sociale en commissariat, le second à travers une Référente du réseau VIF pour les quatre villes délimitées par le CISPD.
Le réseau de lutte contre les violences intrafamiliales existe depuis une douzaine d’années sur notre territoire avec l’implication importante de nombreux partenaires locaux. Deux logements d’urgence sont mis à disposition de personnes en danger nécessitant un accueil provisoire.
L’intégration d’un travailleur social au cœur du commissariat a permis et permet aujourd’hui encore une réelle prise en compte de la victime simplifiant ainsi le travail si capital de libération de la parole via une écoute et des conseils adaptés et si possible rassurants.
A la question concernant les chiffres : en 2021 ce sont 67 personnes qui ont été prises en charge par le Réseau, 186 en 2022 et 218 en 2023.
Du 1er janvier au 27 septembre 2024 ce sont 161 situations de VIF qui ont été prises en compte. Les violences physiques se retrouvent dans 41 % des situations, les violences psychologiques dans 54 % des situations et les violences sexuelles dans 13 % des violences rencontrées.
Le 25 novembre journée nationale de lutte contre les violences faites aux femmes les membres du Réseau mettront en place une action de communication dans les grandes surfaces du bassin minier.
Après avoir apporté ces éléments, Madame le Maire termine par le souhait qu’à l’occasion d’une démarche collective qui dépasse les groupes politiques de l’enceinte municipale, peut-être à l’occasion de la journée internationale des Droits des Femmes, il soit possible d’accéder à la demande de Mme Louis par une signalétique en ce sens »
Si cette démarche voit le jour, elle sera l’occasion d’afficher la volonté commune des élus de faire de notre ville de Montceau-les-Mines un espace davantage sécurisé pour les femmes sans oublier qu’il existe d’autres publics fragiles ; les enfants, les personnes en situation de handicap, les personnes très âgées dont la sécurité doit également nous préoccuper et nous mobiliser.
Isabelle LOUIS
Conseillère municipale
Vice-présidente CUCM
En quoi cette question contribue-t-elle à la lutte féministe ?