Aurait-on déjà oublié la mort de Jamal ? Cette question, ses amis se la posent d’autant que l’incendie du Trait d’Union à Montceau-les-Mines dans la nuit du mardi 9 octobre, a réduit » en cendre » leur intention pacifique lancée l’après-midi même devant le commissariat de police. « On ne brûle rien » dirent en choeur ceux qui purent s’entretenir au téléphone avec le procureur de la république.
Ce jour-là, ils envisageaient d’organiser une marche blanche à la mémoire de Jamal. Aujourd’hui, selon l’un des amis, « nous hésitons parce que l’incendie du Trait d’Union a totalement discrédité notre démarche ».
« Avec cette marche blanche, nous voulions réunir tout le monde, notre communauté et toute la population montcellienne, mais à quoi assistons-nous, au procès d’un mort, que l’auteur présumé des coups avaient des circonstances atténuantes » s’offusque notre interlocuteur qui a souhaité rester anonyme. « Je ne suis pas le porte-parole » dit-il.
Il ne cache pas son amertume suite aux événements de ce 9 octobre. Ce que nous avons ressenti depuis, lui-même le confirme. « On sait pertinemment que les gens qui ont brûlé le Trait d’Union ne connaissaient pas Jamal. Ils ont profité de sa mort pour cramer le centre social. Ils ont sauté sur l’occasion. Même si on leur avait annoncé la mort du père Noël, ils auraient brûlé le Trait d’Union quand même. C’est le prétexte pour mettre en avant leurs problèmes aux Rives du Plessis ».
Lui et ses amis condamnent cette violence, comme ils dénoncent « le réveil de la facho sphère sur les réseaux sociaux », qu’on parle de Jamal comme « d’un arabe alcoolique… », qu’on ne retienne que « le feu à la ZUP ».
Quant à l’arrivée des CRS, il explique: « La police savait que ça pouvait péter alors pourquoi avoir attendu que ça brûle pour les faire venir. C’est dès mardi soir qu’ils auraient dû être là ».
La mort de Jamal d’un côté, l’incendie du Trait d’Union de l’autre, ses amis dans la douleur et « ses jeunes qui ont sali notre mouvement ». Une tragédie qui engendre la violence « déclenchée par une petite minorité sur qui nous n’avons aucun poids, ils ne sont pas réceptifs » avoue l’interlocuteur.
Jean Bernard
Voilà pourquoi il ne fallait pas vous rassembler devant le commissariat. Voilà pourquoi il faut laisser la justice faire son travail.
Il y a en France des institutions et des lois qui sont le fruit de l’histoire de notre pays. Il y a bien entendu des situations dans lesquelles on peut ressentir un sentiment d’injustice mais si il a été décidé de laisser le meurtrier en liberté, c’est peut être tout simplement pour que le juge ait le temps de collecter un dossier plus complet et qu’ensuit Le jugement aille plus vite.
Le rassemblement devant le commissariat était une erreur qui ne met pas la communauté d’origine magrebhine en valeur et je le regrette pour toutes celles et ceux qui vivent en harmonie à Montceau les Mines, pour ceux qui travaillent pour réussir leurs études et trouver un employeur, ceux qui ont le courage de créer des commerces.
Laissons faire la justice et attachons nous à vivre ensemble en harmonie.