Ne cherchez plus, le nom de l’ancienne société Eolane a totalement disparu de la zone Sainte Elisabeth au Bois du Verne à Montceau-les-Mines. Mais le site n’est pas mort pour autant.
En juin 2023, Emmanuel Gaillard alors patron de SEIC au Creusot et Jean-Philippe Neuville (Neuville Impressions à Digoin), déjà partenaires, fusionnaient les deux sociétés pour donner naissance à une imprimerie et art graphique, IGR (Industrie Graphique Responsable) implantée à Montceau-les-Mines dans une partie d’ex-Eolane.
Aujourd’hui, IGR a pris possession de 4000 m2 sur 12 000 m2 et déploie ses ailes. On comprend mieux ce qui sépare Gutenberg d’IGR. Tout. Ne cherchez pas non plus une imprimerie au plomb, elle est tombée dans les oubliettes. Ici, tout est informatisé. Une fusion pour travailler plus et mieux en direction des 25 salariés et être le plus réactif avec les clients. Les deux associés impriment donc une belle ambition.
A IGR, outre la mise en place de mesures en faveur de l’ergonomie pour améliorer les postes de travail ou encore l’espace autour des machines pour permettre une circulation plus fluide entre stock et atelier, « nous avons élaboré la semaine de quatre jours » indique Emmanuel Gaillard. Car pas question de se priver des salariés du Creusot et Montceau. « Pour qu’ils nous suivent, nous leur mettons à disposition des voitures électriques et ceux sont en poste, perçoivent une prime ».
Car les deux associés ont pris en compte le marché de l’imprimerie qui vit de grands changements. En regroupant les équipes et les moyens, IGR s’adapte ainsi aux évolutions du marché de l’industrie graphique.
Dans son communiqué, Le groupe IGR souligne qu’il n’est pas qu’un imprimeur, il propose une gamme de produits encore bien plus complète en affirmant son positionnement sur le packaging et l’étiquette. IGR souhaite étendre sa gamme pour être capable de répondre à de nouvelles attentes, en offrant la flexibilité et la qualité attendue.
Par an, IGR utilise entre 5 et 600 tonnes de papier pour faire face à toutes les commandes. Point important justement, les deux imprimeurs sont certifiés PEFC, Imprim’vert et RSE. Et ils prennent en compte toutes les mesures pour maintenir ces certifications dans le futur, sur ce nouveau lieu de production unique.
La papier, lui, a pris un coup de massue avec en moyenne 40% d’augmentation. « Son prix va encore augmenter à cause des élections européennes, il faut imprimer les bulletins » résume Jean-Philippe Neuville. « Heureusement, cet épiphénomène ne tiendra pas », ajoute-t-il.
Autre crainte, néanmoins, à cause de l’effort de guerre décrété par plusieurs pays européens dont la France pour aider les Ukrainiens voire dynamiser leur défendre. Quel rapport avec le papier ? « On fait de la poudre à canon avec du papier et si on enlève la pâte à papier des usines scandinaves, nous allons en manquer » explique Jean-Philippe Neuville.
Heureusement, Les Clémences, une production d’icônes religieuses, veillent sur IGR. Cette ancienne entreprise parodienne appartient désormais à IGR. « Nous sommes l’une des rares sociétés en France à produire des icônes, de l’ordre de 40 000 par an et un chiffre d’affaires entre 250 à 300 000 € » précise Emmanuel Gaillard. Les clients sont en Suisse, Pologne, Italie, Espagne, les DOM TOM et en France.
Gutenberg a régné sans partage pendant plus de 400 ans avant la révolution industrielle du 19e siècle et l’arrivée de nouvelles technologies.
Avec IGR, le roi « papier » va encore imprimer de beaux jours devant lui.
J.B.