C’est sans doute la dernière fois que le public de l’Embarcadère à Montceau-les-Mines a vu Ian Paice en chair et os, derrière sa batterie, en concert. Voir cette légende du rock taper sur les tambours pendant un peu plus d’une heure, vous pourrez dire dans quelques années, « j’y étais ».
Evidemment qu’il fallait être à l’Embarcadère dimanche en fin d’après-midi pour entendre, écouter, se délecter et voir l’un des plus grands batteurs de rock, le seul membre de Deep Purple à n’avoir jamais quitté le groupe depuis 1968.
A 74 ans, « maître » Ian n’a pas l’intention de ranger ses baguettes. Le batteur de Deep Purple est un monstre de la batterie. Derrière son instrument, il respire la musique, les traits de son visage se transforment comme ceux d’un pianiste qui interprète Rachmaninov.
Avec lui pour l’accompagner sur la scène, trois musiciens et un chanteurs, ensemble, ils revisitent Deep Purple pour le plus grand plaisir du public dont l’adolescence a baigné dans les notes du groupe britannique, un des pionniers du hard rock.
Le coeur de Ian Paice bat en rythme, il tape à l’unisson et dégage l’odeur d’une floraison qui embaume une salle de spectacle, lui qui a connu des stades de folie, revient donc au concert intimiste. Il sait, mieux que quiconque combien la concomitance est précieuse avec le public. « Sans vous, nous n’avons pas de raison de jouer » dit-il en s’adressant aux spectateurs.
Que c’était bon.
Il a juste manqué un solo du maître.
Jean Bernard
