A Henri Malot lorsque le programme du mois dit : 20 juillet 19h00 Casse-croûte, il ne peut s’agir d’un casse-dalle vite expédié avec son œuf dur, sa tomate et ses chips. Pareillement on ne peut se contenter d’une version végane de casse-graine, d’une petite collation le petit doigt en l’air en tournant du sucre sans sucre dans une décoction de pissenlit et en s’empiffrant d’un muffin aux graines de caroube.
A Henri Malot l’en-cas est banni, on mange mais on ne picore pas. Le goûter est réservé aux après-midi récréatifs en attendant le dîner roboratif.
Non, à Henri Malot, le Casse-croûte est et demeure un vrai mâchon qui vous tient au corps et vous empêche de basculer du lit en cas de trop forts vents sur l’océan des rêves.
C’est du solide, du qui cale bien, qui fait la part belle à la charcuterie mais aussi aux légumes, tomates et fruits divers, que l’on aide à descendre avec un bon givry plein de noblesse avant de se lester pour le plaisir, parce qu’il y a toujours des petits coins à remplir, avec de la tarte, de la crème aux œufs, du gâteau au chocolat et sa crème anglaise.
On ne plaisante pas avec l’appétit, tout le monde passe sa vie à en souhaiter une bonne tous azimut à la famille et aux inconnus. Arrivé à la zénitude de l’âge il faut bien enfin mettre les souhaits en pratique.
Surtout que pendant la soirée digestive le DJ incontournable du Bassin minier, l’Harry Houdini de la partition, le merle senior des résidences, Fernand Desbois emmène les esprits parfois somnolents mais souvent très affûtés vers les sommets de la chanson française de qualité.
Gilles DESNOIX
