Montceau – Grâce à Prieur, l’atelier MCD reste à la pointe de l’épée

 

Le 16 mai 2024, l’entreprise montcellienne MCD a été placée en redressement judiciaire. La seule issue consistait à trouver un repreneur, ce qui par les temps qui courent, notamment dans le textile, s’apparentait à une mission presque impossible. Mais impossible n’est pas français et le 11 juillet, le tribunal de commerce de Chalon-sur-Saône (lire le JSL du jour), validait la reprise de MCD par Prieur, le grand spécialiste dans la fabrication et la vente de matériel d’escrime qui équipe notamment l’équipe de France.

Au lendemain du redressement judiciaire, Fady Perche-Bassila,  directeur général de l’entité Manufactors Invest qui regroupe aujourd’hui Robur et Molinel et à l’époque était propriétaire de MCD, indiquait : « MCD est en difficulté financière sur plusieurs exercices ».

Mais qui dit reprise dit casse sociale. Prieur reprend 10 des 23 salariées. « C’est socialement faible » admet Ludovic Lesne, directeur général de Prieur. « Nous avons dû prendre une décision rapidement pour faire une offre et si personne ne reprenait, c’était la liquidation judiciaire de MCD » ajoute-t-il.

En mai dernier toujours, les salariées misaient sur Prieur, « notre plus gros client » disaient-elles. Elles ont eu raison d’y croire même si toutes ne sont pas restées. « On pense à elles » précisent les « petites mains » de l’atelier qui ce vendredi midi, partaient en vacances avant de revenir lundi 19 août.

Entre MCD et Prieur, c’est une longue histoire qui dure depuis au moins quarante ans. MCD a toujours fabriqué du matériel d’escrime et Prieur n’a jamais laissé tomber l’entreprise montcellienne même dans les moments difficiles. « En janvier, on nous a demandé d’augmenter les commandes, alors nous avons joué le jeu » fait savoir Ludovic Lesne dont le leitmotiv est le made in France.

 

 

Prieur ne reprend pas la passif financier de MCD

 

 

Prieur existe depuis 1788 et jusqu’à Londres 2012, la société était le partenaire des Jeux Olympiques.

« L’escrime et la marque Prieur sont une référence mondiale. Les athlètes ont une grande estime en nos produits » souligne le directeur général. « Nous aurions pu fabriquer ailleurs, mais nous tenons au made in France. Alors nous faisons un effort important pour reprendre MCD. C’est Prieur qui prend le risque à 100% » dit-il.

Prieur va prendre en charge les salaires pendant les vacances, mettre de l’argent pour faire tourner MCD, probablement dans les machines qui ne sont pas de première génération. Quant au passif qui s’élevait à 500 000 € d’après Fady Perche-Bassila, « c’est l’administrateur qui s’en occupe » rapporte Ludovic Lesne.

Dès le 19 août, MCD qui conserve son nom va entièrement se consacrer à la marque Prieur. « Nous n’avons pas le droit à l’échec. Nous voulons développer MCD, lui donner de la croissance et nous ne nous interdisons pas d’accueillir d’autres clients qui ont une appétence pour le made in France » poursuit-il. « Nous aimerions bien avoir le soutien de la ville de Montceau, de la Région ou de l’Etat » avance-t-il également.

Prieur Sport, installée à Genlis, est en plein développement. « En 2014, nous faisions 300 000 € de chiffre d’affaires, dix ans plus tard, nous sommes à 3 M € ».

Dans l’immédiat aussi, Prieur se focalise sur les Jeux Olympiques. « Nous avons ouvert une boutique à Paris. Les Jeux sont pour nous l’occasion de rencontrer du monde ».

Prieur et MCD, sont désormais liées. C’était presque écrit.

 

 

Jean Bernard

 

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