Kulik ou Kubrick ? C’est assez ressemblant et sur le carton d’invitation, après une lecture rapide, trop rapide, la confusion est possible. Stanley Kubrick qui est mort en mars 1999 à 70 ans, comment pourrait-il être présent ce mercredi soir au vernissage d’une exposition de peinture à la galerie haute de l’Embarcadère à Montceau-les-Mines ?
Peut-être dans une rétrospective de ses films, « Radis mécanique » ou la démence du radis de comptoir à la vision sanguinaire d’une orange pressée dans une mécanique des fluides sans pépins ou encore « 2001, l’odysée de Georges Kulik », les aventures d’un peintre dans l’au-delà ?
Erreur, le radis n’a jamais croqué personne et Georges Kulik, même si, admet-il, « nous vivons une époque terrifiante _ une référence peut-être à Shining… _ « , le peintre qu’il est, apporte néanmoins son regard inventif avec des couleurs poétiques.
Georges Kulik est d’expression timide. Elle ne transpire pas dans ses oeuvres. Il ne pense pas sa peinture, il jette une tache sur la toile et laisse son imagination prendre la suite. Et il a de la suite dans les idées. Ses peinture éclaboussent. L’encre de chine se répand comme une onde de choc. Il croque le regard, ses visages donnent le vertige. Ils jouent sur les lieux, marque son territoire, incruste une âme, en déchire une autre, malaxe la matière, torture le fil de fer, lui donne une forme sans en donner. L’interprétation est libre. Libre de penser.
Georges Kulik trempe le pinceau depuis une quarantaine d’année. Il est né à Saint-Vallier, a été éclusier pendant plus de trente ans sur le canal du Centre avant de s’installer à Volesvres, pas loin de Paray-le-Monial.
Sa première exposition à Montceau-les-Mines remonte à 1979. Il revient en 1987 avec ses « musiciens » avant d’exposer les gueules noires aux ADJ en 2016 et 2017.
« La peinture est silence » dit-il. Alors pour « se faire entendre, elle doit être intense ».
Stanley Kubrick aurait adoré.
Jean Bernard
Exposition Georges Kulik à l’Embarcadère à Montceau-les-Mines jusqu’au 21 mars 2020.