On aurait pu croire que la salle Bourdelle à l’Embarcadère de Montceau-les-Mines servait ce jeudi matin de salle d’examen. Il régnait un silence de cathédrale avant que Sabrina Barat, l’organisatrice et fondatrice de demandelocale.fr avec le soutien de la ville de Montceau et de partenaires, glisse quelques mots d’encouragement et donne le feu vert au troisième forum de l’emploi inversé.
Derrière les tables, non pas des étudiants mais des hommes et des femmes _ un peu plus de femmes que d’hommes d’ailleurs _ qui, contrairement à un forum de l’emploi classique, se tenaient prêts à accueillir un recruteur alors que d’habitude, c’est le recruteur qui attend la visite d’une personne à la recherche d’un emploi.
Alors fallait-il se réjouir de voir 144 « candidats » à l’emploi et 54 recruteurs présents à ce forum ou était-ce simplement le format qui a incité encore davantage de monde à s’y inscrire ? Car même si sur le Bassin minier ou du côté du Creusot, des entreprises embauchent, nombreux sont ceux qui ne trouvent pas de travail.
Joanna, 25 ans, participait pour la première fois au forum inversé. Sept mois que la Blanzynoise recherche un emploi. « J’étais préparatrice en commandes dans une parapharmacie avant d’être licenciée économique » explique-t-elle. Aujourd’hui, elle cherche un poste pour être en contact avec le public ou les clients. Même assistante dentaire ne lui déplairait pas. « Je n’ai pas peur de me former ». Une de ses qualités qui saute aux yeux, « je suis souriante ».
Des profils différents, des attentes différentes
Mélanie a un autre profil. « Je suis déjà en poste mais je souhaite changer », indique la jeune femme qui depuis sept ans est assistante de direction. « Je suis dans une période de recherche » et elle profite de ce concept « qui casse les codes du recrutement » pour prendre des contacts.
Patrick a connu les deux précédentes éditions du forum de l’emploi inversé. Il est de retour avec toujours l’espoir d’une belle rencontre et, enfin retrouver du boulot depuis qu’il a été licencié en 2022. Mais à 57 ans et souffrant de surdité, il sait surtout que l’âge est un sérieux problème. « J’ai beaucoup candidaté mais on me répondait que j’avais trop d’expérience, que mon CV était super mais nous n’avons rien à vous proposer », raconte-t-il. Alors pour compenser, Patrick fait de la peinture, « je suis aussi arbitre de football ». Il a été également coureur cycliste. En attendant la roue tourne mais pas dans le bon sens.
Thibaut, lui, ne se pose pas tant de questions. Il vient d’avoir 18 ans et termine son passage à l’EPIDE à Etang-sur-Arroux et comme ses camarades, il venu prêter main forte à l’organisation. Au collège, il a préféré tout arrêté d’où son arrivée à l’EPIDE avec son dispositif d’insertion.
Son projet est somme toute assez inattendu. « Je pars avec zéro euro en poche pour l’Islande, j’y vais à pied, en bateau-stop ou avion-stop. Je vais passer par Cherbourg puis le Royaume-Uni. A moi de trouver chaque soir un endroit pour dormir » révèle-t-il.
Plus tard, quand il en aura fini avec son périple, « je veux travailler dans l’humanitaire ». Il en prend la direction.
J.B.