« Euh… Dites monsieur le ciel, sans être désagréable, vous ne trouvez pas que vous poussez l’orage un peu trop loin ! Une fois, deux fois, trois fois, ça vous amuse de prendre les gens pour des plantes vertes. Qu’est-ce qu’on vous a fait pour mériter autant de désinvolture ? Vous aussi êtes atteint du syndrome post-covid, vous lâchez prise sans vous soucier des conséquences. Ah oui, voir des gens s’amuser, prendre du plaisir, ça vous agace. Vous ne devez pas beaucoup apprécier la musique de là-haut pour mépriser autant la fête ».
Le ciel nous tombe sur la tête. Décidément, la fête de la musique version 2021 est maudite. Il ne s’est pas passé un jour depuis samedi sans que l’orage ne vienne perturber les soirées.
Ce lundi, ce fut même le pompon en début d’après-midi avec un orage de grêle. Puis miracle, l’horizon s’est dégagé. Très vite les terrasses ont fait le plein, les verres tournoyaient d’allégresse, les glaçons sautillaient, les pailles s’enlaçaient tendrement. Le ciel pouvait attendre.
La musique entrait dans la danse, Absolut Soul au Nota Bene, Burn Out au Café by Sole ou encore Vital Funktion sur scène devant le public de l’ABC et du Cheffield. L’accord parfait.
C’était trop beau pour durer.
Là-haut, on avait qu’une envie, rebalancer une douche froide sans doute pour calmer les ardeurs et parasiter ce moment de grâce, mettre fin à cette atmosphère ouatée.
Vers 22h, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le verre. Sauve-qui-peut.
« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps ». C’est machiavélique.
Jean Bernard