Le CE et le CHSCT d’Eolane Montceau ont chargé l’avocat Ralph Blindauer de déposer un recours au tribunal contre l’employeur. Les 85 salariés sont toujours en pleine tourmente sachant que le site montcellien doit fermer en 2020.
Sur le site internet d’Eolane, on peut lire que le groupe est leader des services industriels en électronique et solutions connectée et, que sur le site d’Angers, Eolane recrute.
Donc tout va bien !
C’est aller vite en besogne puisque le groupe qui est en surcapacité, va réduire la voilure, conserver six unités françaises et, d’ici 2020, en fermer trois dont le site de Montceau-les-Mines.
Autant dire que sur la zone Sainte Elisabeth, le personnel est particulièrement inquiet de la tournure des événements, ne sachant pas à quelle sauce ils vont être mangés. « La direction nous fait miroiter un repreneur » rappelait Alain Schleich, élu du personnel et secrétaire du CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) devant ses collègues réunis mardi à la salle des fêtes du Bois du Verne.
Alors effectivement, ou le site montcellien est repris et « on est sauvé », ou « c’est le plan social et tout le monde est dehors » résumait Alain Schleich. Et quand bien même Eolane Montceau est assuré d’une activité « rassurante » pour 2018, sorte de répit avant la tempête, les salariés comptent bien « hausser le ton » précisait le représentant du personnel.
« Je vous annonce que nous allons en justice parce dans le cadre du projet cap 2020, il y a eu entrave dans les informations qui devaient être fournies au CE et au CHSCT. Devant cette absence déloyale de consultation des instances du personnel, nous avons chargé maître Ralph Blindauer de déposer un recours au tribunal de Chalon-sur-Saône ». Un recours qui pourrait ainsi obliger l’employeur à recommencer les consultations avant de lancer le projet cap 2020.
Quatre-vingt-cinq emplois sont en jeu sur le site à Sainte Elisabeth alors pas question pour le personnel de se laisser mener par le bout du nez et d’assister à la casse industriel menée par le groupe Eolane dont 50% est la propriété du fonds de capital Hivest Capital Partners et 50% par Paul Raguin, le fondateur, désormais président du conseil de surveillance.
Hivest Capital a investi dans Eolane pour mieux en tirer bénéfice d’ici cinq ans à condition de redorer le blason économiquement parlant, ce qui passe par la restructuration du groupe en France. Déjà deux sites ont fermé en 2017.
Car c’est surtout en dehors des frontières qu’Eolane va chercher la croissance. Exemple à Tallinn (Estonie), Eolane augmente la capacité de production dans de nouveaux locaux ( 11 000 m2 sont prévus) qui sera accompagné de l’embauche de 300 personnes. « C’est exactement le nombre d’emplois sur les trois sites français qui doivent fermer » ironisait Alain Schleich.
Jean Bernard