Cent soixante. Ils étaient cent soixante jeudi soir au cinéma Les Plessis à Montceau-les-Mines pour, à la fois assister à la projection de « En guerre » et lancer le 4e festival Coup d’ gueule de la Mère en gueule.
Des spectateurs dont des salariés d’Eolane Montceau qui ont suivi très attentivement le film réalisé par Stéphane Brizé avec notamment Vincent Lindon et Olivier Lemaire, présent à la projection ainsi que l’avocat des salariés, maître Ralph Blindauer qui a été conseiller technique sur le film.
Les salariés d’Eolane, pour mémoire, sont en conflit avec leur direction qui a annoncé voici huit mois que leur site fermerait en 2020. Par la voix de leur représentant, Alain Schleich, il est nécessaire de mettre la pression sur la direction afin qu’elle trouve un repreneur d’ici la fermeture et de préserver, autant que possible, les 80 emplois.
Contrairement au film, pas d’occupation du site et de grève illimitée, chez Eolane Montceau, on a le respect de l’outil et du dialogue social, et les actions menées sont innovantes comme s’associer à La mère en gueule pour l’ouverture de son festival.
En guerre retrace la lutte de 1100 employés d’une usine qui deux ans plus tôt a signé un accord avec la direction _ travailler 40h payées 35h _ qui, finalement débouche sur l’annonce de la fermeture totale de l’établissement. L’usine Perrin Industrie réalise des bénéfices qui sont toutefois jugés insuffisants.
« Les dirigeants ont le droit de fermer un site même s’il gagne de l’argent » rappelait fort justement maître Ralph Blindauer. « A supposer qu’Eolane doit fermer et si cela devait arriver, on ne ferme pas sans un accompagnement des salariés au retour à l’emploi, de trouver une activité de remplacement si Eolane n’est pas rentable ».
Le film, présenté au festival de Cannes, « n’est pas une caricature de la lutte syndicale » assurait Olivier Lemaire, l’acteur non professionnel. Mais les clichés défilent comme les cégétistes entre Nation et République.
Alors effectivement, les auteurs n’ont eu aucun mal à écrire le scénario. « Nous nous sommes inspirés de plusieurs affaires, notamment de Continental. Nous n’avons rien inventé même dans le déchirement des salariés » soulignait l’avocat qui sait de quoi il parle.
Alors, que retenir de « En guerre » ? Qu’il est indispensable, « une impérieuse nécessité » précisait Olivier Lemaire, « de rester souder, de miser sur la force collective des salariés ce que redoute la direction ».
« Si vous partez sur la problématique du chèque (indemnités de licenciement), c’est perdu d’avance » assurait Ralph Blindauer.
Quant au dénouement du film… Allez le voir. Sidérant !
Et puis le festival de La mère en gueule se poursuit (voir programme si-dessous).