Montceau – Energies Citoyennes agite le chiffon rouge devant les difficultés de l’Atelier du Coin

 

 

Voici un beau pavé dans la marre que lance Energies Citoyennes (composante minoritaire au conseil municipal de Montceau-les-Mines) à propos de la pérennité de l’Atelier du Coin, situé au quartier des Equipages, en face de l’Atelier du Jour.

Dans un communiqué (lire ci-dessous), Energies Citoyennes agite le chiffon rouge devant les difficultés financières que connaît l’Atelier du coin et pose la question : « Alors, accepte-t-on une mise à mort silencieuse et programmée de l’Atelier du Coin ? » Des élus de l’opposition qui jettent l’anathème sur le Département, la CUCM et le maire de Montceau.

La situation est effectivement alarmante puisque l’Etat qui apporte sa contribution financière par l’intermédiaire de la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS) « a préconisé la liquidation de l’Atelier du Coin, sa situation financière n’est plus tenable » rappelle David Marti, président la communauté urbaine Creusot Montceau. Lionel Duparay, conseiller départemental et vice-président au conseil d’administration de l’Atelier du Coin dit exactement la même chose.

La disparition de cette structure d’insertion par le travail est donc envisagée « mais pas encore actée. Nous avons un conseil d’administration mercredi soir et à ce jour, aucune décision n’a été prise » indique Lionel Duparay. Car il existe un plan B avec la ville de Montceau et sa solution temporaire, c’est-à-dire « installer l’Atelier du Coin dans de nouveaux locaux de la ville et, je pense à l’idée de transférer l’activité bois à la recyclerie (qui doit ouvrir au Bois du Verne) » avance Marie-Claude Jarrot. « Mais il y a longtemps que nous nous en occupons, que nous travaillons ensemble avec le bureau de l’ADC, la CUCM et le Département » ajoute madame le maire. « Energies Citoyennes dit n’importe quoi » formule-t-elle encore.

D’ailleurs, David Marti ne paraissait pas très enclin à répondre aux « gesticulations » d’Energies Citoyennes. « Les réponses arriveront en temps et en heure » dit-il. « J’ai d’ailleurs assisté au conseil d’administration en juillet dernier. Ce qui compte, que les personnes qui travaillent à l’Atelier du Coin poursuivent leurs activités sous une forme ou une autre. La CUCM participe aux réunions pour voir si la pérennité est possible d’autant que nous attachons beaucoup d’importance à ce public en situation d’insertion ».

Le mal dont souffre l’Atelier du Coin remonte à plus d’un an du jour où les charges et le loyer ont explosé. « Le Département a accordé une aide de 25 000 € en début d’année » indique Lionel Duparay. Mais outre les finances, « il existe aussi un souci de gouvernance » dit-il.

La présidente actuelle, Corinne Maillet « est là temporairement » signale le conseiller départemental, « car il n’y a pas de candidat ». Corinne Maillet n’a pas souhaité s’exprimer avant le conseil d’administration du 28 août et l’assemblée générale prévue le 17 septembre.

 

J.B.

 

 

 

 

 

Atelier du Coin : mais que se passe-t-il ?!

 

Tout d’abord, un peu d’histoire. Arc en Ciel est une association montcellienne, créée en 1992, qui s’est développée notamment sur le territoire de la communauté urbaine Creusot Montceau à partir de 1998 (Atelier du Coin à Montceau, Bronze des 4 saisons au Creusot). Son objet social vise à favoriser l’insertion professionnelle de demandeurs d’emplois dont des travailleurs en situation de handicap en produisant et en vendant des objets artisanaux ou artistiques. En 2008, l’association évolue et se restructure en Atelier Chantier d’Insertion (ACI) : seul l’Atelier du Coin est préservé. Il entre ainsi dans le champ de l’économie sociale et solidaire et, en tant que Structure d’Insertion par l’Activité Economique (SIAE), signe un conventionnement avec l’Etat (DDETS) et le département pour définir ses modalités de fonctionnement et de financement. Cela impose un double objectif : accompagner des personnes éloignées de l’emploi vers l’insertion professionnelle en s’appuyant sur un projet économique durable.
Pour rappel, L’Atelier du Coin dont la devise est « valoriser l’Humain, embellir la matière » propose à ses clients une gamme diversifiée de produits : des imprimés, gravures, papeterie et supports de communication, des meubles et des créations en bois, des céramiques, des ateliers de pratique artisanales et artistiques, et des expositions. Il travaille également sur des marchés publics (Bibliothèque de Saône-et-Loire), pour des collectivités et pour des entreprises locales.
Pour fonctionner, un chantier d’insertion tel que l’Atelier du Coin dispose de deux sources de revenus :
– Les ventes de ses productions et prestations qui s’élèvent à notre connaissance à environ 100 000€ en 2023.
– Des subventions de l’Etat et du conseil départemental permettent de financer en partie les postes des salariés en insertion (CDDI) et les postes d’encadrement technique et d’accompagnement socio-professionnel.

Pour accompagner ce public fragile, il est nécessaire et indispensable de s’appuyer sur des encadrants techniques spécifiques qu’il faut rémunérer. L’Etat verse une subvention forfaitaire annuelle selon le nombre de personnes en insertion accompagnées.
L’Etat, en lien avec le conseil départemental, appuie plus de 30 structures équivalentes en Saône-et-Loire, ce qui représente plus de 600 postes en insertion au total. La Communauté Urbaine accompagne ou a accompagné aussi cette structure dans le
cadre de sa compétence en matière économique et d’insertion.
Pour une Structure de l’Insertion par l’Activité Economique comme l’Atelier du Coin, l’enjeu est donc de maintenir, selon les besoins, le nombre de postes en insertion et consolider et développer le chiffre d’affaires pour sécuriser le modèle économique.
Modifier un des deux paramètres déséquilibre le système et c’est toute la structure qui devient fragile. Les postes en insertion sont donc convoités.
Le chiffre d’affaires de l’Atelier du Coin a été multiplié par 5 entre 2016 et 2021 et celui-ci atteint depuis 3 ans environ 100 000€ par an. Les marges pour le développer encore semblent exister mais demanderaient probablement des investissements et une
restructuration conséquente (ressources humaines, matériel, locaux). Autrement dit, le système de production de l’Atelier tourne à plein régime. Pourtant, une fragilité financière réelle est apparue depuis que la Communauté a cédé en toute discrétion le bâtiment du quartier des équipages qui accueille l’Atelier. Elle n’a visiblement pas cru bon d’en mesurer les conséquences : le montant important du loyer et des charges payés par l’Atelier du Coin à un bailleur privé grève lourdement son budget. Comment dans ces conditions peut-on faire peser sur l’activité de l’Atelier (et on parle ici de son activité créatrice car il faut le rappeler le slogan de l’Atelier est : « valoriser l’Humain et embellir la matière ») la responsabilité du déficit ?
Aujourd’hui l’enjeu (et particulièrement depuis le dernier Conseil d’Administration du mois de juillet) n’est autre que purement et simplement la survie de l’Atelier du Coin. La mise en avant de sa « trop grande fragilité économique » ouvre les perspectives à une redistribution de ces fameux postes en insertion dans de nouvelles structures ou encore dans d’autres, comme la nouvelle recyclerie communautaire par exemple… On déshabille Pierre pour habiller Paul, et d’autres…
Outre son utilité sociale, humaine, artistique, culturelle et touristique dans un bassin où de nombreuses personnes sont éloignées de l’emploi, l’Atelier du Coin est une structure locale historique et symbolique. Il constitue un marqueur de notre identité, installée dans un nouveau quartier de Montceau où il participe à son dynamisme et à son image.
Alors, accepte-t-on une mise à mort silencieuse et programmée de l’Atelier du Coin ?
C’est la question à laquelle il faut répondre maintenant en toute clarté.
Nous dénonçons que tout cela se fasse dans le catimini du plein été. Nous dénonçons l’absence de perspectives sérieuses proposées aux salariés. Nous dénonçons que, sous couvert de “raisons économiques” ou “d’absence d’un poste de direction”, les politiques publiques fassent et défassent le tissu associatif local.
Nous dénonçons aussi l’intervention tardive et bien trop timide de Madame Le Maire alors qu’une vingtaine d’emplois d’insertion et 5 emplois de permanents sont menacés sur sa ville avec la complicité du département.
Nous demandons au préfet de clarifier sa position et de l’expliquer. Il est inadmissible que les associations remplissant une mission de service public soient l’objet du jeu comptable des services de la DDETS attribuant et retirant les aides aux postes au gré des pressions politiciennes.
Nous rappelons aussi qu’une association a sa propre gouvernance (un bureau, un conseil d’administration et une assemblée) et prend les décisions qu’elle estime être les meilleures en lien avec ses partenaires, à condition que ceux-ci n’ingèrent pas dans les
décisions de l’association. Ce qui semblerait être le cas. Nous rappelons donc ici ce principe d’indépendance.
Ce communiqué a pour but de rendre public les tristes perspectives d’avenir de l’Atelier du Coin et d’ouvrir un large débat.
Nous réclamons en particulier que cette question soit mise à l’ordre du jour du prochain conseil municipal et du prochain conseil communautaire, dès la rentrée de septembre avant le prochain CA et la prochaine AG de l’association.
Nous soutenons et nous encourageons l’ensemble des personnels pour que l’Atelier du Coin poursuive son travail.

6 commentaires :

  1. Ce qui serait intéressant de connaître c est le nombre de personnes concernées par cet outil de reinsertion…????…..un bilan clair et précis de la structure……

  2. Chiffres d affaire de 100000 euros depuis 3 ans ….?????…… un chiffre d affaire présenté comme cela ne veut rien dire…….de quoi est fait ce chiffre d affaire…..Le coût de location, la masse salariale d encadrement…..les coûts de fonctionnement. ????…etc ….. c est avec une information précise que les citoyens peuvent se faire une opinion ,et apporter ou non leur soutien….!!!!….

  3. L’atelier du coin est comme certaines associations du département je dit bien certaines , avec à leurs tête des Directeurs Directrices et tuteurs qui eux sont bien installés, sont bien rémunérés,et consternants le suivis et l’accompagnement pour certains demandeurs qui cherchent vraiment du travail, il faut changer de crémeries, comme pôle emploi ,ont vous convoque ,quand vos conseillers ne vous oublient pas , ayant deux connaissances qui sont passés par ces organismes : Quand vous avez besoin de rien appelez les si vous pouvez les JOINDRE par téléphone ☎️ 😁😁👍 bonne journée .Ah! J’oubliais encore les Gauchos bobos de retour , la rentrée va pas être triste sur le bassin minier et au plan national .🤪🤪🤪😘 bizous à tous

    • Mr Jo je pense que les associations auxquelles vous faites référence n’ont rien à voir avec l’Atelier du coin, qui est une petite structure.
      Il n’y a pas de directeur grassement payé, juste des encadrants techniques qui mettent les mains dans le cambouis, enfin plutôt dans les machines à bois.
      Beaucoup de personnes à Montceau et environ ont pu profiter d’une vraie réinsertion sociale grâce à cet organisme et il ne faut pas dire du mal sans connaître.

  4. La question est doit on considérer l’atelier du coin comme une entreprise avec rentabilité ? ou un établissement de reinsertion avec utilité publique ?
    En revanche, je serai intéressée de connaître le montant de fonctionnement et le montant de la masse salariale de la CUCM !!!
    En fait, le budget est énorme et là, on ne pose pas la question de rentabilité !
    Et pourtant, bcp pourrait témoigner des aberrations de gâchis d’argent!
    Autre question, est-il nécessaire d’avoir autant d’élus à renumerer si c’est la CUCM qui décide de tout et notamment Mr Marti ?
    Je pense que l’atelier du coin a réellement une utilité et même si cela nous coûte, cela vaut le coup pour ceux et celles qui s’engagent dans l’effort de se réinsérer.
    J’espère que Mme Jarrot saura ou voudra défendre l’atelier qui je pense est plus urgent dans le contexte actuel qu’un cinéma…

  5. L atelier du coin est un outil indispensable de réinsertion professionnelle qui permet aux personnes éloignées de l emploi que ce soit en raison d un handicap ou d accident de la vie de reprendre pied dans la vie sociale. Reprendre confiance en soi, aux autres, faire le deuil de son ancienne vie ne se fait pas en 3 mois…
    C’est le seul dispositif d insertion suggestion la cucm qui ne demande pas de condition physique importante..s il ferme…plus rien….

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