Montceau – Conseil municipal : contre une société plus violente, il faut de l’ordre

 

Nous publions les propos liminaires de Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines, en ouverture du conseil municipal qui se tient ce lundi soir à l’hôtel de ville.

 

 

 

« Quelques mots comme à l’accoutumée en préambule de ce conseil, le dernier de l’année 2024, qui va nous permettre la déclinaison de notre feuille de route, d’ajuster ce qui doit l’être, de poursuivre notre réflexion et notre travail d’accompagnement de nos habitants au service d’une ville qui bouge et qui doit bouger encore.

Le film que nous avons été très nombreux à voir il y a une dizaine de jours sur la vie dans les quartiers de Montceau de 1945 à 1999 était remarquable en ce sens qu’il nous a montré les différents visages, je dirais presque des différents villages, qui font notre ville. Je veux dire d’ailleurs que la Municipalité a fait le choix de le proposer gratuitement sur les réseaux sociaux et le site de la Ville.

Avec des images qui reflètent les couleurs des mineurs qui fleurent bon aussi le parfum des bals et des majorettes d’antan.

Les choses ont évolué depuis lors avec des évidences qui n’en sont plus.

Je pense à ces différentes périodes, et aujourd’hui encore, faites d’instabilité nationale où le couperet d’une dissolution pointe le bout de son nez à chaque fois que la sonnerie du perchoir retentit. Et les derniers évènements nous l’ont prouvé.

Alors, oui, comme l’a rappelé le slogan du dernier Congrès des Maires : Oui, NOS communes heureusement

Et j’ai envie de dire, « oui les maires heureusement » parce que l’ADN de leur engagement, de notre engagement, reste la preuve que la démocratie locale est vivante, dynamique, et résolument tournée vers l’avenir.

Oui, les élus locaux, les maires, les équipes municipales sont l’oreille la plus proche et la voix la plus forte des Français et des Montcelliens.

Comme l’a rappelé le président du Sénat Gérard Larcher « la commune, c’est en effet la petite République dans la grande ».

Mais soyons attentifs aussi à ne pas être de petits maires, avec de petits moyens pour la réalisation et la déclinaison de grands chantiers avec le risque de plus en plus important d’y perdre la face, d’y perdre ses forces et son énergie.

Nous, nous nous battons depuis 10 ans pour faire de grandes choses.

Et pour cela, il faut aller au front. Tous les jours.

Si certains décident de monter au Front populaire, fût il nouveau, nous croyons de nôtre côté qu’il est peut-être plus populaire et plus efficace surtout de monter au front des investissements et des aménagements, en accompagnant nos associations, tout en payant nos factures d’électricité et de gaz et sans augmenter les impôts.

Alors oui c’est l’ouverture dans quelques jours de la nouvelle école Simone Veil, tant attendue.

Les aménagements, et ils sont remarquables, c’est aussi, juste à côté, ceux de l’ex-Carmi devenue propriété de la ville avec des nouveaux services publics tels qu’une agence postale ou encore une agence France Services au rez-de-chaussée avec une entrée qui se fait par le parking et notamment une esplanade qui désormais porte le nom du docteur Michel Thomas.

Après l’Espace de vie sociale, viendront les rejoindre le service reprographie, le service des archives ou encore la Direction Enfance-Education.

Les aménagements, ce sont les éclairages du stade des alouettes par exemple parce que si le terrain « honneur » des Alouettes a été équipé d’un éclairage à led la saison dernière, le synthétique et le terrain d’entraînement en herbe, ne l’étaient pas.

Et l’hélicoptère s’est révélé la solution la mieux adaptée pour clouer au sol ces grands poteaux de 20 mètres de haut.

Tout cela dans le cadre du contrat de performance énergétique entre la ville de Montceau-les-Mines et Citelum et le remplacement des 4 500 points lumineux à led sur la ville.

 

Les aménagements c’est aussi la Salle des fêtes du Magny qui, depuis le 4 novembre dernier, a fermé ses portes pour cause de travaux.

Et cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un simple coup de peinture puisque le lieu ne reprendra vie qu’en avril 2025 à la faveur de travaux conséquents pour lui redonner un aspect plus en phase avec notre époque notamment avec un toit neuf, des éclairages led et un rabaissement des plafonds permettant des économies de chauffage substantiels pour un montant de 220 000 euros.

Des aménagements, ce sera aussi, sur la base de de la délibération du 20 mars 2023, la réalisation et l’exploitation d’un crématorium dont le territoire a tant.

Un crématorium respectueux de l’environnement et répondant aux attentes éthiques et architecturales d’un tel équipement, dont la proximité pour les Montcelliens, et plus largement les habitants du bassin sud de Montceau, apportera de meilleurs services et une réduction des coûts de prestation dont nous savons le montant élevé.

Parce que ce projet a été envisagé sous forme de Concession de Service Public qui donneront à l’entreprise retenue ce soir la charge de l’investissement et du fonctionnement, il ne coûtera rien à la Ville. Au contraire même, puisqu’une redevance annuelle sera perçue par la Ville.

A la différence des autres aménagements qui s’inscrivent dans le cadre de tout ce que nous faisons en investissement et en fonctionnement au service de nos structures, de nos associations et de nos habitants.

Laissez-moi vous rappeler que ce ne sont pas moins de 3 360 005 euros qui ont été identifiés et investis en direction des structures sportives : 112 278 euros en direction des structures associatives et 985 795 euros en direction des structures culturelles. Pour un total de 4 458 078 euros.

Laissez-moi vous rappeler aussi que 598 964 euros de subventions ont été versées en 2024 aux associations sans tenir compte des subventions exceptionnelles qui seront attribuées ce soir.

Nous débuterons d’ailleurs, à l’occasion des deux prochains conseils ce chemin budgétaire ambitieux mais contraint.

Un chemin budgétaire qui nous oblige au quotidien et qui me permet de rappeler à qui ne le saurait pas autour de cette table, qu’une ligne de trésorerie est destinée à permettre à l’ordonnateur une meilleure maitrise des flux financiers et un assouplissement des rythmes de paiement et en aucun cas de financer des investissements. Conformément à notre PPI et à notre budget équilibré en section d’investissement, nous ne finançons pas nos investissements par de la trésorerie mais par des subventions, des emprunts et notre capacité d’autofinancement.

En revanche, la ligne de trésorerie permet à la collectivité de poursuivre et de solder ses investissements nécessaires pour notre Ville, dans l’attente du versement des subventions notifiées et du FCTVA.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la Banque Postale nous demande, dans le cadre de notre consultation les justificatifs et notifications de subventions nécessaires à l’analyse de notre sollicitation.

Alors oui la trésorerie, c’est un coût, estimé à 138 000€ sur l’année mais c’est ce coût qui nous permet de répondre aux besoins des administrés et de rapporter bien plus en subventions.

Un chemin financier en lien avec aussi avec la Banque des territoires avec des emprunts longs de manière à respecter cette cohérence entre le temps de l’amortissement et le temps de l’emprunt. Un peu comme l’ont compris les ménages.

Avec raison, avec sérieux mais avec ce choix d’être des bâtisseurs et non des écureuils. 

 

Et puisque je faisais allusion aux finances, je veux évoquer aussi une délibération ce soir qui permettra de fixer des tarifs de location de salles municipales plus clairs et plus justes, avec une attention toute particulière pour la mise à disposition des techniciens de l’Embarcadère qui sont avant tout des ingénieurs du son et qui mériteraient, je le crois, une revalorisation de leur travail.

Certains tarifs augmentent quand d’autres diminuent avec le respect de la règle selon laquelle chaque association montcellienne pourra continuer évidemment à bénéficier à titre gracieux d’une salle municipale à l’occasion de son AG.

Reste ensuite à distinguer les associations qui organisent des manifestations à but lucratif ou non.

Ce document unique en ligne sur le site de la Ville permettra cette base sur laquelle nous pourrons travailler. Ce document a d’ailleurs été soumis aux membres de la commission des Finances qui ont unanimement émis un avis favorable.

En sachant que rien n’est figé et qu’il sera nécessaire, dans certaines situations, de faire du cas par cas.

Je ne me vois évidemment pas facturer à la Ligue contre le Cancer ou aux Resto du Cœur la location de l’Embarcadère.

 

Je terminerai ces propos avec un point sur la sécurité en écho aussi au dernier Salon des Maires et au Beauvau de la Sécurité à l’occasion duquel je suis intervenue pour mettre en avant l’obligation de faire évoluer la dernière loi régissant les polices municipales datant du 15 avril 1999 alors même que les enjeux de sécurité ont beaucoup évolué entre temps.

Des premières mesures réglementaires devraient permettre au maire de décider de la création, des effectifs, des prérogatives, ou encore de l’équipement de leurs polices municipales, sans obligation et avec la seule réserve que l’élargissement des compétences ne se transforme pas en suppléance des missions régaliennes qui reviennent à la Police Nationale.

Avec de nouvelles compétences autour d’actions simples et facilitantes.

Les agents municipaux pourraient ainsi relever l’identité d’un suspect, constater par procès-verbal certains délits simples, inspecter visuellement des bagages dans les transports en commun, ouvrir les coffres des véhicules, accéder à davantage de fichiers nationaux, être en civil dans les transports en commun pour constater des outrages …

En ce sens, c’est une nouvelle mouture de la Convention PM/PN qui vous sera proposée au prochain conseil avec des évolutions nous permettant d’être toujours plus réactifs.

Je ne veux plus notamment que 5 jeunes dont les agissements sur quelques motos polluent dans tous les sens du terme la vie d’un quartier ou d’une ville 6 ou 7 heures par jour chaque été avec des rodéos incessants qui agacent les habitants.

Il nous faut tout faire aujourd’hui pour que les maires soient selon le président de l’AMF de « vrais producteurs de la sécurité du quotidien ».

Qu’il s’agisse des dépôts sauvages, les violences contre les femmes, les violences intrafamiliales, les agressions contre les élus, les gens du voyage, la prévention des addictions, la médiation, la prévention spécialisée ou encore le continuum Police justice. Ce qui est loin d’être efficient sur notre arrondissement.

Bien sûr, la sécurité est une prérogative de l’État alors que la Police municipale s’occupe de tranquillité publique. Mais cela, dans les faits et dans les responsabilités, nous incombe pourtant au quotidien.

Une partie de la société est devenue plus violente et il faut impérativement que les maires se saisissent de la question des polices municipales. La dimension sociale est très importante : il n’y a pas de liberté, pas d’égalité, pas de fraternité quand il n’y a pas d’ordre ! »