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Le choix du parc du Petit Bois pour tenir une conférence de presse pouvait sembler bucolique, presque apaisant. C’est pourtant dans ce coin encore méconnu de certains Montcelliens, mais éclatant de verdure en cette saison, que les membres de Cap 2026 ont lancé une salve de critiques virulentes à l’encontre du maire de Montceau-les-Mines, Marie-Claude Jarrot.
Un contraste saisissant entre le décor champêtre et le ton acerbe adopté par Stéphane Brun et les siens. Ce n’est pas demain la veille que Cap 2026 offrira un bouquet de fleurs à Marie-Claude Jarrot tant les visions sur la politique menée par le maire sont diamétralement opposées.
Au cœur de cette prise de parole, un sujet épineux, le retard dans le versement des subventions aux associations, que Cap 2026 dénonce depuis plusieurs semaines. Une réponse de la maire n’a pas tardé à tomber, sous forme d’une déclaration à la fois technique et cinglante :
Je lis avec une certaine surprise et parfois un réel amusement les affirmations de quelques oppositions de gauche relatives au prétendu « retard » dans le versement des subventions aux associations.
D’abord, un rappel fondamental :
Le budget 2025, comme tous les précédents, a été voté en équilibre – c’est une obligation légale, mais aussi une exigence de bonne gestion. Cela signifie que les recettes attendues couvrent parfaitement les dépenses prévues, dont les subventions aux associations. Les ressources sont là, et elles sont sécurisées. Alors, pourquoi ce décalage, présenté par l’opposition comme une « anomalie » ?
La réalité est plus simple que leurs discours :
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- Nous ne maîtrisons pas toujours le rythme d’encaissement des recettes.
- Nos dépenses sont liées à l’avancement concret des travaux et des projets.
- Et surtout, nous avons versé, dès le mois de janvier – avant même le vote du budget – 154 205,50 € de subventions exceptionnelles ou contractualisées pour les associations qui en avaient le plus besoin, notamment celles qui emploient du personnel.
Concernant le 1er tiers des subventions annuelles (prévu en mai par délibération), il a été mandaté le 21 juillet. Les virements sont en cours de traitement par le Trésor Public. La Ville a dû attendre l’encaissement du FCTVA, soit près de 2,3 millions d’euros, pour lancer ces paiements. Non pas par manque de budget, mais parce que les recettes ne tombent pas de façon linéaire alors que les dépenses, elles, sont continues.
Je note au passage que la Ville a déjà mandaté 4,9 millions d’euros de dépenses d’investissement depuis le début de l’année. Cela prouve que Montceau avance, qu’elle investit, et qu’elle finance ses projets sans jamais compromettre son équilibre budgétaire.
Aujourd’hui, 352 003 € de subventions ont déjà été mandatés, soit plus de 56 % des 624 900 € prévus au budget primitif 2025. Les associations qui ont sollicité un versement anticipé ont toutes obtenu une réponse favorable – et je mets quiconque au défi de prouver le contraire.
Alors, lorsque je lis Monsieur Stéphane Brun se poser en grand défenseur des associations en affirmant recevoir de nombreux courriers de présidents inquiets », je ne peux que m’étonner… Ce même Stéphane Brun, si prompt à parler au nom des associations, est bien moins présent pour défendre les intérêts des acteurs de sa Ville lors des séances du Conseil Municipal pour lesquelles les trois dernières années il s’est fait porter absent à 12 reprises sur 14 conseils municipaux.
A bon entendeur…
« Madame le maire ne nous a pris au sérieux » s’insurge Stéphane Brun, « c’est du mépris ». Il va encore plus loin et considère la conclusion « A bon entendeur », comme une menace. « Sans doute sent elle que sa carrière politique est terminée » trouve en réponse l’élu de l’opposition qui faisait équipe avec Laurent Selvez qui ne semble plus trouver grâce à ses yeux. « Il est bien seul, d’ailleurs il n’est plus au PS mais à Place publique » (Ndlr : avec notamment Raphaël Glucksmann en tête de file) fait savoir Catherine Ravier.
Cap 2026 souhaitait réagir sur l’actualité du moment, sur le couvre-feu décrété par Marie-Jarrot, « qui est démesuré mais il faut plaire à Retailleau (ministre de l’Intérieur), estime Stéphane Brun.
En fait, tout ceci n’était qu’un prétexte pour évoquer déjà « l’après Jarrot » et les municipales de mars 2026 car Cap 2026 compte bien pesé de tout son poids pour soutenir « son candidat » et, surtout « accompagner la future équipe municipale, une liste de gauche et pourquoi pas avec le centre droit sur laquelle nous veillerons pour qu’elle applique le programme » prévient Stéphane Brun.
Pour faire simple, selon Cap 2026, à Montceau-les-Mines, rien ne va plus pour l’opposant de gauche. Les finances, je suis très inquiet alors que le Creusot fait mieux ». Il s’attend même à une mise sous tutelle par le préfet en 2026.
La santé est la « principale préoccupation des Montcelliens » toujours selon l’association quand elle interroge les gens dans la rue sur plusieurs thématiques alors que les médecins généralistes et même des spécialistes se font rares. « Il n’y a plus de maternité » souffle Catherine Ravier.
La culture, oui, elle existe pas suffisamment pour les jeunes. « Même à ce niveau, Le Creusot est passée devant Montceau ».
Le Creusot Montceau et la CUCM, là encore pour Cap 2026, les comptes ne sont pas bons, « quand on voit l’écart des investissements entre les deux communes, nous avons peur d’une rupture entre le nord et le sud mais nous avons besoin de communauté urbaine ».
L’achat par la ville du lavoir des Chavannes, là encore, la majorité municipale marque un mauvais point. « A l’époque, au conseil municipal, j’avais proposé un référendum qui aurait déclenché un débat sur les besoins des habitants » se souvient Stéphane Brun.
La vidéo surveillance « que j’appelle vidéo protection, elle ne sert à pas grand-chose ». « Et pourquoi toujours stigmatisé le quartier du Plessis ? » interroge Catherine Ravier. « Existe-t-il encore des médiateurs et quel rôle joue la police municipale ? Il n’y a aucune évolution positive ». Mais à Cap 2026 on reconnaît qu’au Plessis, on vend de la drogue aux yeux de tous, « ils ne se cachent même plus ».
La démographie et pas qu’à Montceau, est en baisse. « C’est un manque d’attractivité » concède Cap 2026. « Mais on ne peut pas critiquer l’INSEE de la part d’un maire, ce n’est pas acceptable » dénonce encore Stéphane Brun.
Un candidat en embuscade,
les divisions à gauche persistent
Bref, il faut donc un nouveau maire dont Catherine Ravier à tirer le portrait : « Un rassembleur qui a fait de la politique, bien implanté dans le territoire, qui a un réseau pour qu’il puisse sortir Montceau de la mouise ». Sans citer de nom, ce profil correspond à Cyrille Politi.
Certainement pas à Isabelle Louis, candidate déclarée du PS aux municipales de Montceau. « Oui, on la connaît comme camarade » admet Rémy Vaillot. « Elle appelle à l’union mais derrière elle alors que, je pense, elle n’a pas les épaules pour diriger une commune » ajoute-t-il. « Quand elle s’exprime, c’est toujours en lisant un texte, pas toujours compréhensible » en remet une couche Catherine Ravier. « Nous continuons à parler avec LFI, Energies Citoyennes mais pas avec le PS ni les communistes » reconnaît Stéphane Brun.
Bizarrement, arrive au Petit Bois, Cyrille Politi qui n’est pas membre de Cap 2026 mais dont le portait robot correspond à la future tête de liste que pourrait soutenir l’association. Il ne semble pas cadrer avec Eric Commeau (Energies Citoyennes), candidat aux municipales 2020, le poulain de l’ancien maire, Didier Mathus.
Cyrille Politi, candidat à rien, est assurément un homme posé, loin de la critique à tout va _ il laisse ça aux autres _ et se place au-dessus de la mêlée. Il voit loin, plus loin. « S’il n’y a pas d’alternative sur le bassin minier, un travail en commun, nous risquons un rejet et un vote sur un candidat de l’extrême droite. A Montceau, les municipales sont une élection à très haut risque ». Brandir le vote RN peut faire peur mais elle est aussi mauvaise conseillère quand d’autres pensent qu’elle est un guide pour l’action. C’est selon.
En fait, Cap 2026 veut en finir avec l’ère Marie-Claude Jarrot. « Elle ne l’a emporté en 2020 que de 126 voix » tient à rappeler Stéphane Brun. C’était au temps du covid avec une abstention de 60%, et il a fallu plus de deux mois pour que les listes Selvez et Commeau fusionnent et perdent.
Aujourd’hui, à sept mois du scrutin, les cartes sont à rebattre. Mais l’union de la gauche reste encore une équation non résolue.
J.B.


