En avant première, le public a assisté à la pièce « Le cri », ce cri de Camille Claudel enfermée en centre psychiatrique. Une folie contemplative interprétée par Muriel Kammerer et une mise en scène de Martine Sénéchal. A voir prochainement à Saint-Vallier.
Des notes de piano qui plombent l’atmosphère, frappent, martèlent et emballent notre coeur. Ambiance pesante de celle d’un cachot, d’une prison où les fous deviennent véritablement fous et Camille Claude on ne sait quoi, on ne sait qui.
La compagnie Golmus, sa metteuse en scène Martine Sénéchal et Muriel Kammerer dans le rôle de Camille Claudel ont offert au public (sur invitation) un grand moment d’émotion.
« Le cri », offrande pour Camille Claudel d’après le texte Etre matière de Elie Briceno donne une vision fantasmagorique de celle qui fut l’amant de Rodin, son maître puis l’oublia comme sa mère.
Pour interpréter Camille Claudel et se lancer dans ce texte, encore fallait-il trouver la comédienne. Muriel Kammerer attendait ce moment comme un gosse son jouet sous le sapin de Noël. Femme passionnée, endurante et touchante, Camille Claudel l’habite. Muriel sculpte son rôle à la façon de cette femme sacrifiée dans la souffrance et une passion charnelle. Tendre comme l’argile, tiède comme l’eau, forte comme le bronze, démoniaque et empirique, Muriel Kammerer se révèle, si besoin était, dans cet ersatz de rôle qui lui colle à la peau.
Le public ainsi que le jeune public auront le privilège d’assister à deux représentations de « Le cri » à l’ECLA à Saint-Vallier le 30 novembre et 1er décembre 2018.
Ce projet, Martine Sénéchal l’avait en tête depuis au moins huit ans. Il vient de naître. Un beau bébé.
Jean Bernard