Le spectacle n’est pas nécessairement une ode à la démolition mais il faut avouer qu’au quartier du Plessis à Montceau-les-Mines, on assiste en ce moment à un concert simultané de grignotage d’immeubles, le K pour l’OPAC, le 1A/1B rue René Coty pour Habellis.
A croire que les deux bailleurs sont dirigés par le même chef d’orchestre. Il suffirait d’y ajouter une mélodie, un peu comme savait si bien le faire Walt Disney dans l’Apprenti Sorcier sur une musique de Paul Dukas. Dans un bruit de gravats qui dégringolent, les mesures s’enchaînent alors que la poussière tourbillonne au gré des morsures des dents d’acier. Les mâchoires croquent le béton, cisaillent l’acier, dépècent un à un les appartements. Une disparition lente et annoncée. Un prélude à de nouveaux espaces espérés.
Ici, on ne joue pas à l’apprenti sorcier, un coup de balai magique est loin de suffire pour effacer une partie de l’histoire de ce quartier emblématique de Montceau-les-Mines. Ce ballet d’engins aux dents acérées fait penser aussi à la nostalgie du second mouvement de la symphonie du Nouveau monde, d’Anton Dvorâk. Une nostalgie du passé que certains habitants du quartier ont immortalisé sur un téléphone portable. Une image du présent pour mieux appréhender le futur. Pas étonnant que Neil Armstrong, le premier homme à marcher sur la Lune, emporta avec lui un enregistrement audio de cette symphonie lors de la mission Apollo 11.
J.B.
L’immeuble K
Immeuble 1A/1B rue René Coty