Montceau – Alain Jeannot, de pâtissier à technicien de maintenance, une reconversion sur les bons rails

Alain Jeannot et Louis Curto.

 

Jeudi 1er décembre 2022, il est arrivé à son poste de travail comme les autres. Mais juste avant de démonter une pipe de refroidissement sur une locomotive Stadler, il a participé à une réunion d’information sur la nouvelle mutuelle que l’entreprise Erion propose à ses salariés. « Un seul était satisfait, c’était Alain » fait remarquer Louis Curto, directeur Erion France.

Alain, c’est le type même de personnage qui voit toujours le verre à moitié plein quand d’autres le voient à moitié vide. Il a déjà du vécu, lui-même a été chef d’entreprise mais à 54 ans, de son plein gré, Alain Jeannot commence une autre vie.

Il y a pratiquement un an, jour pour jour, il refermait la parenthèse de la pâtisserie rue de la République à Montceau, une référence en la matière. Après 24 ans les mains dans la crème au beurre et le chocolat au fond de son laboratoire, la tête stressée par la paperasse et la gestion de dix salariés, Alain Jeannot a dit stop.

Pas question pour autant de passer les journées au bord de l’eau ou devant la télé. Il a mûrement réfléchi à sa reconversion. Il a adoré faire des gâteaux, il affectionne désormais la mécanique. Combien de fois n’a-t-il pas réparé une machine à la pâtisserie ! Alors Alain Jeannot s’est rendu à l’AFPA à Montceau où il a suivi pendant neuf mois une formation de technicien de maintenance industrielle.

Pour son stage en entreprise, il a envoyé son CV à Erion. « En six semaines, je n’ai jamais fait la même chose. Et puis la mécanique, j’aime ça, démonter, monter, comme un rêve de gosse avec les petits trains » dit-il.

 

Alain Jeannot, il apprend tous les jours, même à son âge

 

Le voici technicien de maintenance sur les locomotives chez Erion installée aux Chavannes à Montceau. « Nous prenons régulièrement des personnes en programme de reconversion à l’AFPA. D’habitude, elles sont plus jeunes. Alain, il a déjà une belle carrière derrière lui et c’est justement très précieux d’avoir quelqu’un avec son expérience au milieu d’un effectif (entre 48 et 52 salariés) assez jeune » admet Louis Curto. « Je suis pour le mixte générationnel ».

Alain Jeannot n’a laissé que des bons souvenirs de son stage. Le directeur n’a pas hésité un instant pour lui faire signer un CDI. « Alain nous remplit d’humilité, il a été patron. Il voit toujours les choses du bon côté, il a le goût de l’effort et du travail bien fait. Et il veut apprendre. C’est très motivant pour un chef d’entreprise de voir des gens comme lui » reconnaît le directeur.

Des comme lui, il aimerait bien en embaucher une bonne dizaine en ce moment, « ils seraient tous occupés car aujourd’hui, nous refusons des entretiens de locomotive ». Les perspectives sur les trois ans à venir sont très bonnes avec un accroissement de 30 à 40% de notre chiffre d’affaires et une hausse des effectifs. Erion recrute par le biais du campus Mecateam, l’AFPA et même le BTS au lycée Haigneré mais accueille aussi du personnel originaire du Maroc, d’Amérique du Sud, Espagne et Italie.

A peine arrivé sur son nouveau lieu de travail qu’Alain Jeannot est déjà dans son élément comme un train sur les bons rails. Il prend plaisir à travailler. « J’apprends tous les jours, c’est une remise en cause perpétuelle et je peux vous assurer que je pense pas à la retraite » confie l’ancien pâtissier.

Ce jeudi matin, il est arrivé avec les croissants, le sourire et sa bonne humeur.

 

Jean Bernard

6 commentaires :

  1. Comme quoi si on veut travailler , c’est possible .

  2. Bravo à mon ancien collègue ! 👏👏👏👏. C’est super ce que tu fais. Un bel hommage d’un patron à son salarié. Bravo.

  3. Bravo Monsieur ! Comme quoi il n y a pas d âge. Lorsque l on veut travailler !

  4. Bonjour
    Effectivement je suis bien d’accord avec les commentaires précédents.
    Et pour confirmer cela, je dirai que les entreprises qui ont l’intelligence d’embaucher des personnes comme ce monsieur n’auront pas à le regretter car ces gens là respecte le travail et on fait une expérience où ils n’ont jamais compté les heures.
    Bonne continuation

    • Tout à fait d’accord avec vous tous. À la fois pas d’âge pour travailler, mais aussi s’instruire, augmenter ses capacités intellectuelles et soigner ses névroses pour sortir des discours clivants (libre à chacun de se sentir concerné ou pas, moi compris)
      Et tout est là, Alice merci : « L’INTELLIGENCE d’embaucher…. » qui entraîne donc une intelligence managériale, un environnement réellement bienveillant (et non pas « pseudo-bienveillant ») (seul motif pour « ne pas compter ses heures ») et qui donne du sens au mot « travail » comme une intégration à un projet plus grand et éthique pour le Vivant entier que le simple poste de travail et la simple obéissance à une hiérarchie.
      Ainsi économisera-t-on toutes les dépenses de santé liées aux burn-out : https://www.observatoire-ocm.com/societe/chiffres-burn-out/
      https://www.inrs.fr/actualites/rapport-epuisement-professionnel.html (au fait, nous rédigeons de magnifiques rapports, mais quand changerons-nous vraiment le réel et quand arrêterons-nous de nous acharner sur les « victimes » « soi-disantes » « coupables » ( http://bouc-émissaire.com/theories/le-bouc-emissaire-un-processus-en-sept-etapes/ ))?

  5. Félicitations monsieur Jannot bonne continuation à bientôt

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