Il est là, seul, assis derrière sa table, prisonnier du froid au milieu des autres stands du marché de Noël organisé par la Bouquinerie sur les quais à Montceau-les-Mines. Dernier dimanche avant Noël et l’une des premières occasions données à Enzo Gallice de se faire un nom comme auteur. Un jour peut-être écrivain.
Enzo Gallice a 15 ans, il est en première au lycée Parriat et vient de publier son premier livre, « L’évadé » aux éditions Le Lys Bleu. Un premier manuscrit et déjà une première édition. Combien ont-ils échoué et doivent eux-mêmes financer leur publication ? Le lycéen a vite tapé dans l’oeil du comité de lecture. Certes, ce n’est pas le contrat du siècle mais au moins n’a-t-il pas eu besoin de taper dans sa tirelire ou soutirer de l’argent à ses proches.
Son deuxième livre est sur le point de rejoindre le premier chez le même éditeur. Il s’intitule « La nécrose » et « le troisième, plus volumineux, est déjà en route » dit-il naturellement.
Le garçon a pris goût à l’écriture comme d’autres se découvrent une passion soudaine pour l’Egypte. A vrai dire, le déclic lui est venu voilà un an. Enzo Gallice vient de traverser le premier confinement avec ennui. « J’ai eu envie d’apprendre en dehors des cours et je me suis mis à lire ». A dévoré serait plus juste. « Un un an, j’ai lu plus d’une centaine de livres ». Et où venait-il se sustenter sans se ruiner ? A La Bouquinerie !
Enzo Gallice est grand par la taille et par l’esprit. Il vagabonde plus que de raison pour son âge. Il a le sentiment de se sentir différent des autres. « Au lycée, j’ai un an d’avance et je m’ennuyais en classe » avoue-t-il. Il se met à écrire des notes sur son smartphone, il a en au moins 700. C’est sa base de données avec laquelle il nourrit sa plume et la laisse glisser sans retenue sur la page. Il s’évade.
« L’évadé », c’est un peu lui. Enfermé, seul dans sa tête, il cherche à comprendre, se pose des questions existentielles sur la liberté. Encore faut-il qu’il s’évade ! L’écriture l’invite à creuser, à se frayer un passage à l’air libre. Et si quelqu’un venait simplement lui ouvrir la porte de sa cellule. Prisonnier, il l’était. L’est-il encore ?
Jean Bernard
« L’évadé » est disponible sur le site de la FNAC, 112 pages, 12 €. A lire absolument.
Je vous souhaite plein de bonnes choses et courage pour vos écrits c est merveilleux de voir un jeune avec une passion.continuez.