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Il espérait trouver un restaurateur. Michel Auboeuf n’avait pas imaginé que ce serait ainsi, un peu par hasard, au fil de ces coïncidences qui n’arrivent qu’aux histoires faites pour durer.
Avant cette rencontre, lui, l’ancien agriculteur, avait pris les rênes de l’auberge, derrière le comptoir, en ce mois de juin 2024.
Pour que le lieu reste vivant. Pour que les habitants y reprennent souffle, et que les voyageurs y trouvent un peu d’ombre, un peu de fraîcheur, un sourire au bord d’un verre.
Un peu plus loin, à Saint-Romain-sous-Versigny, entre Perrecy-les-Forges et Toulon-sur-Arroux, un couple posait ses valises dans une maison de campagne.
Ils venaient des Hautes-Alpes, avec dans leurs bagages le soleil, l’odeur du thym, et ce besoin pressant de silence.
« Nous avions un restaurant à Forcalquier, dans le 04, puis un client nous a débauchés pour reprendre un bistrot de pays à Larbiers, un village de 150 âmes », raconte Jean-François Penalva. Mais passer de patrons à salariés… le couple n’a pas su s’y faire. « Nous sommes restés trois mois », dit-il simplement, comme on referme un livre sans amertume.
Le Sud leur collait encore à la peau, mais leurs cœurs, eux, battaient désormais pour la Bourgogne du Sud. Alors, ils ont cherché à Paray-le-Monial, Autun… mais trop cher, trop loin du rêve. Et puis ce nom, murmuré comme une promesse, Mont-Saint-Vincent. Des fois que…
« Nous sommes venus, et près de l’église, une dame nous a parlé de l’auberge à reprendre », se souvient Jean-François.
Le reste s’est écrit tout seul, comme un chapitre qu’on attendait sans le savoir. C’était l’été. Le vent portait déjà une odeur de feu de bois.
Ici, tout faisait sens, la vue, la pierre, le silence. Un bar, un restaurant, un lieu à faire vibrer, tout ce qu’ils cherchaient sans le formuler. Ils ont rapporté leur mobilier, leurs casseroles et leurs rêves, aménagé la cuisine.
Et le vendredi 14 novembre à 8 heures, L’Auberge d’en haut ouvrira ses portes.
Un nom trouvé dans l’évidence. « Nous avons vite compris qu’à 600 mètres d’altitude, ici, c’est déjà une montagne », sourit Jean-François.
Véronique sera aux fourneaux, Jean-François au bar et en salle. Deux complices.
« Ma cuisine, dit-elle, c’est celle des bonnes sauces et des jus généreux, une cuisine de campagne en version bistrot et brasserie, avec des saveurs venues d’un peu partout, du Sud, de l’Italie, du Lyonnais. C’est une cuisine cuisinée ». Et d’ajouter, « j’adore cuire les viandes ! »
Avant les fourneaux, ils avaient connu d’autres fourrures, celles des livres. Véronique et Jean-François ont été libraires, avant la Covid. Puis traiteurs, jusqu’en 2013. Les voilà revenus à l’essentiel, nourrir, accueillir, partager.
Leur auberge, perchée sur sa colline, respire la chaleur du foyer et la promesse des lendemains. Ils se préparent déjà pour la fête des Lumières et Créations, les 28 et 29 novembre prochains. Les tables sont prêtes, la flamme du poêle attend son heure.
Et quand vous franchirez la porte, dans un coin de la salle, vos yeux croiseront quelques céramiques, celles de leur fils et de leur belle-fille, artistes de terre et de feu. À L’Auberge d’en haut, l’art et le lard se répondent dans un même éclat.
Ici, tout est histoire de main et de cœur. Et dans la lumière douce du soir, on jurerait presque entendre la Bourgogne respirer.
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J.B.
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L’auberge d’en haut à Mont-Saint-Vincent, ouverture vendredi 14 novembre à 8h. L’auberge sera ouverte du mercredi au dimanche de 8h à 19h, vendredi et samedi soir (06 19 18 30 19).
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