Michelin Blanzy – Deux œuvres, deux vies, une même lumière, le passé respire à nouveau

Dans le cadre de la campagne initiée par la Sauvegarde de l’art Français et la Fondation d’Entreprise Michelin qui vise à soutenir la restauration d’œuvres d’art sur nos territoires, cette année, deux œuvres vont pouvoir être restaurées : le « triptyque de la mort de la Vierge » à Cuisery et l’oeuvre photographique « Des profondeurs de la Terre » à la mairie de Sanvignes.

Ce n’est pas une, mais deux œuvres que les salariés du site Michelin de Blanzy ont choisi d’embrasser cette année, dans le cadre du Plus Grand Musée de France. Deux éclats d’histoire, deux souffles d’art arrachés à l’oubli.
Et comme le murmure Maud de La Sauvegarde de l’Art Français, « Le plus grand musée du monde n’est pas le Louvre, mais le territoire ».

Depuis quatre ans, ces ouvriers de la gomme et de l’acier deviennent, le temps d’un projet, ouvriers de mémoire. Ils ont caressé les stalles de Saint-Sernin-du-Bois (2021), ravivé le souffle d’un cylindre à vapeur chez Alloit (2022), fait chanter l’orgue de Saint-Vallier (2023), et redonné vie au buste-reliquaire de Saint-Firmin (2024).
Cette année, leur regard s’est posé sur deux blessées du temps : Notre-Dame de Cuisery et la mairie de Sanvignes, endommagée par les flammes.

Dans le chœur apaisé de l’église, un triptyque flamand veille encore, La Mort de la Vierge, œuvre du maître Grégoire Guérard. Cinq cents ans ont terni ses couleurs, craquelé sa chair de lumière. « Il faut refaire toute la structure picturale, cela prendra plusieurs années. Les appels d’offres sont en cours, pour un projet estimé à 100 000 € », confie Marie-Béatrice Lacroix-Mfouara, maire de Cuisery.

Alors, quand Michelin offre 8 000 €, c’est un peu comme si le pinceau du destin redonnait ses premières touches d’or et d’azur à la toile. Dans le silence des pierres, la Vierge semble déjà s’éveiller.

À Sanvignes, les murs ont connu la suie et le désespoir. En juin 2023, un incendie criminel dégradait la mairie. Dans la montée d’escalier, une photographie monumentale de Rajak Ghanian, Les Profondeurs de la Terre, racontait jadis la mémoire du charbon, les entrailles de la commune. L’œuvre n’a pas brûlé, mais la suie l’a blessée comme une peau noircie par le souvenir.

Aujourd’hui, grâce à un second don de 8 000 €, elle renaîtra, tout comme la mairie, rouverte au public en septembre dernier. « Après deux années sombres, je vis une année heureuse », souffle Jean-Claude Lagrange, le maire, ému.

Entre Cuisery et Sanvignes, deux gestes, deux flammes, deux renaissances. Sous les mains des salariés de Blanzy, l’art retrouve son souffle.
Et dans chaque pierre, chaque cadre, chaque souvenir sauvé, résonne la même certitude que la beauté n’est jamais loin de ceux qui la regardent encore.

J.B.

 

 

 

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