Dimitri Fournet-Fayard, le directeur du site Michelin Blanzy est un homme pragmatique et même si, dit-il, « je ne tiens pas à faire un droit de réponse à Sud », il ne pouvait pas rester muet alors que la direction générale à Clermont-Ferrand a décidé une reprise des activités à dose homéopathique sur certains sites français, notamment à Blanzy.
Que voit-il alors que la France, l’Europe, le monde entier traverse la pire crise sanitaire depuis au moins un siècle ? Le site de Blanzy va reprendre tout doucement son activité mais avant, « je dois m’assurer que le protocole sanitaire, les mesures de prévention au covid-19, acté ce lundi en CSE extraordinaire, sera mis en place avant le retour d’une partie des employés ». D’autant plus que le protocole est très exigeant.
La sécurité avant tout. « Si nous devons reprendre lundi, ce sera lundi, si c’est jeudi, alors ce sera jeudi », annonce Dimitri Fournet-Fayard, alors que les syndicats, Sud et CGT, plaident eux pour une fermeture totale des usines Michelin en France pour trois semaines.
Même à l’arrêt depuis le 17 mars dernier, Michelin Blanzy a poursuivi la fabrication de pneus pour les engins militaires de l’opération Barkane au Mali à raison de 16 pneus par jour. « Les pneus partent directement au Mali, je traite directement avec l’Etat major des armées. Ce n’est pas pour alimenter les stocks » affirme le patron du site blanzynois en réponse à Sud qui soulignait dimanche, « aucun pneu Barkane ne remplacera la vie d’un salarié ». « C’est une priorité vitale » rétorque Dimitri Fournet-Fayard.
Chômage partiel, le dossier est ouvert
Donc une fois le protocole sanitaire en place avec notamment une prise de température à l’arrivée des salariés (si supérieure à 38 degrés, l’accès sera refusé, si refus de prise de température, pas d’accès au site), « nous avons du travail pour 100 à 120 personnes » précise le directeur.
Outre les pneus pour Barkane, il est question de pneumatiques spécifiques pour les remorques agricoles, d’une commande pour le grutier allemand Liebherr, les camions de sapeurs-pompiers contre la lutte incendie ou encore pour des porte-chars. « Ce qui représente 90 pneus par jour », assure-t-il. « Je les fabrique, ils partent ». Avant la fermeture le 17 mars à 95% du site de Blanzy, la production tournait au-delà de 400 pneus/jour, « nous étions à plein régime ».
Aussi, Dimitri Fournet-Fayard remet l’accent sur cette crise unique, « anxiogène », elle provoque peur et angoisse, alors « elle peut perturber les personnes, nous allons devoir l’accepter ».
En effet, « nous allons renforcer l’accompagnement, mettre en place un numéro médical et psychologique si l’employé a besoin d’une assistance ». Au final, si vraiment il a peur, il restera chez lui, encore que, poursuit le directeur, » c’est pas vient bosser qui veut ».
Depuis le 17 mars 2020, outre la vingtaine de salariés « Barkane », les autres ont pris leur 5e semaine de congés et autres repos pour couvrir jusqu’au 31 mars. « Aujourd’hui, j’ouvre un dossier partiel d’activité tout en récoltant les demandes des clients pour dimensionner le travail des semaines à venir » explique encore le patron. « Mais qui, aujourd’hui, a une vison à trois mois mois du marché pneumatique de chantier ? Ce n’est pas évident ».
Malgré l’incertitude du moment _ combien de temps durera le confinement, le virus aura-t-il totalement disparu ? _ ,Dimitri Fournet-Fayard a une totale confiance sur la robustesse du groupe Michelin et son pilotage. « Nous avons besoin de notre esprit collectif pour sortir de la crise ».
Mais combien de temps cela prendra-t-il ?
Jean Bernard
On ne parle pas des tests ? Pourtant la situation s’y prêterait au départ de nouvelles équipes…
Je ne vois vraiment pas l’urgence dans la fabrication de pneus pour des porte-chars de l’armée et des grutiers allemands ! Facile de donner des ordres et d’envoyer « SES » employés au casse-pipe depuis un bureau ! Monsieur Fournet Fayard le pognon est-il donc plus important que la vie pour vous ? Si c’est le cas je vous plaint.
Sans oublier qu’une personne peut être porteuse du virus sans avoir de fièvre ni de symptômes. De plus nous entrons dans une phase intense de la propagation, le pic n’étant pas encore passé… DANGER !