Les autorités civiles et militaires sont présentes aux côtés des anciens combattants d’AFN.
Et la cérémonie au Mémorial d’Afrique du Nord à Blanzy se conclut par une très belle chanson de Serge Lama
« Ecrasée par l’azur
C’était une aventure
Dont je ne voulais pas
L’Algérie
Du désert à Blida
C’est là que j’étais parti jouer les p’tits soldats
Un beau jour je raconterai l’histoire
A mes petits enfants
Du voyage où notre seule gloire
C’était d’avoir vingt ans
L’Algérie
Avec ou sans fusil
Ça reste un beau pays
L’Algérie »
Pourtant juste avant il y a eu la lecture par six anciens d’AFN des 206 noms des morts pour la France en Algérie, Tunisie et Maroc du Bassin minier (interminable litanie rappelant quel fut le terrible sacrifice demandé et obtenu).
Il y a eu la sonnerie aux morts, la lecture des discours, l’émotion renouvelée pour cette 56ème commémoration des accords d’Evian.
Il fait froid, gris, le ciel est bas, un temps de commémoration.
Ils sont là nombreux, les familles, parents, amis et anciens combattants, plus la musique, les officiels.
La mémoire, ne pas effacer la mémoire, la transmettre.
Pourtant au détour d’un discours « nous refusons que notre passé devienne celui de nos enfants et petits-enfants. ».
Mme Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’état pointe aussi la dramatique histoire des « membres des forces supplétives, des harkis, qui avaient fait le choix de la fidélité à la France. Les semaines qui suivirent furent celles des représailles et de l’exil dans une métropole qui, entre incompréhension et ignorance, manqua à son devoir d’accueil. »
Ces instants annuels au mémorial de Blanzy véhiculent toujours une profonde émotion et remuent un peu plus les histoires familiales de ceux qui y assistent.
Puis remise de médaille militaire, dépôts de gerbes, discours, marseillaise, la parenthèse ne se referme sans doute pas pour tout le monde.
Gilles DESNOIX