Maternité d’Autun : pour l’État, le Morvan (et la Bourgogne), n’existent pas.
Communiqué de Charles Landre (LR) – La décision de François Braun, ministre de la santé, d’entériner la fermeture de la maternité d’Autun est scandaleuse mais conforme à la vision qu’a désormais l’Etat du territoire français: le Morvan (et la Bourgogne) n’existent pas.
Il s’agit là d’ailleurs de la 3ème fermeture de maternité dans le Morvan en moins de 10 ans. Désormais il n’y a plus de maternité entre Nevers et Le Creusot (1 heure 35 de route) ou Auxerre (1 heure 45 de route).
Cette fermeture traduit évidemment le fait que personne n’a osé s’attaquer au problème essentiel de la répartition de l’offre de soins sur le territoire national. Elle dit surtout qu’il n’est plus nécessaire d’accompagner les naissances dans le Morvan et dans une grande partie de la France rurale.
Les Bourguignons, comme tant de ruraux, sont victimes du désengagement de l’État. L’action publique devrait pourtant consister à assurer à tous les Français les 4 piliers que sont, la santé, l’éducation, la sécurité et la justice. Mais les années passent et l’on fait des économies là où cela semble électoralement le plus simple : à la campagne.
Bien sûr la population du Morvan a diminué. Mais il ne s’agit pas de réclamer plus d’État mais de ne pas sacrifier comme on le fait le service essentiel à la population qu’est la santé. L’État s’éloigne inexorablement et il sera demain plus compliqué pour une femme à la campagne d’accoucher qu’il y a 30 ans.
Les Bourguignons sont aussi victimes d’une organisation territoriale qui nie le fait rural. Depuis 1982, les différentes lois de décentralisation ont créé un mille feuille administratif qui entraîne inefficacité et dépense publique non maîtrisée. La loi Notre, en 2015, qui oblige les intercommunalités à comprendre au moins 15000 habitants a créé des monstres administratifs. Le Grand Autunois Morvan rassemble ainsi désormais le nombre délirant de 55 communes autour (mais souvent très loin) d’Autun ! Les conséquences sont simples . Éloignement des instances de décision des habitants, hausse globale des impôts locaux et taxes assimilées et diminution du service public.
L’abandon de nos campagnes et des villes moyennes semble une cause entendue pour tous, pour le gouvernement, pour une partie de la population des grandes métropoles et pour trop d’élus et de parlementaires au pouvoir de puis 20, 30 ou 40 ans qui diffusent la culture du « tout va bien » et jouent pourtant à chaque nouveau coup porté à leur région les vierges effarouchées.
Peu importe que des habitants y vivent ou que s’y déploie une économie rurale (au premier range desquels l’élevage et l’industrie forestière) la décision de fermer la Maternité d’Autun épouse cette logique que seule les bases démographiques comptent, qu’un territoire qui perd des habitants est à sacrifier, comme on le pense dans les cabinets ministériels où l’on ne sait distinguer la carte de la réalité du territoire.
Aujourd’hui, le Morvan est un exemple de la France rurale oubliée et abandonnée à des solutions de secours. On arguera ainsi demain que les ambulances pourront toujours transporter les femmes enceintes vers les maternités du Creusot, de Nevers d’Auxerre ou de Beaune. On actera de sous traiter à des sociétés privées la santé d’une partie de ces français qui ne méritent plus ni maternité ni service de pédiatrie comme ils ne méritèrent déjà plus hier d’autres services de santé essentiels. On avalisera que ce qu’on ne dépense plus en structures (les hôpitaux) on le dépensera en transports. Et combien ? Et jusqu’à quand ?
Il était bien nécessaire, après l’épidémie de Covid, de multiplier les campagnes de communication pour dire que le Morvan et les villes moyennes (et singulièrement Autun ou Le Creusot) deviendraient demain des terres d’accueil pour urbains des grandes métropoles. Que la France y trouverait là une partie de son avenir et de son rebond économique. Que nous allions revenir à plus de productions locales et à la valorisation des campagnes. La réalité c’est qu’en plus d’obérer l’avenir, le gouvernement choisit délibérément de mépriser l’existence même de ceux qui y vivent.
Il est donc essentiel de se mobiliser, de dire notre soutien entier au personnel de santé et de se battre contre la décision de fermer la maternité d’Autun. La refuser c’est défendre la vie de cette région. La combattre c’est poser une première pierre à la prise de conscience que la France est riche de ses campagnes et que nous devons tout y revoir de la présence de l’État. L’accepter, c’est acter le renoncement à la santé en milieu rural et accepter ce que traduit cette décision : pour l’État, le Morvan et la Bourgogne n’existent pas.
Charles Landre
Il ne faut pas être défaitiste. Les migrands arrivent pour repeupler la France rurale. C’est la volonté de Macron. Ça ne se fera pas en claquement de doigts . Tout suivra dans la foulée. Réouverture des hôpitaux, des écoles,, des commerces de proximité. Des emplois recrees évidemment. Des logements réhabilités . De nouvelles constructions etc etc . La vraie vie à la Française quoi .!!