C’est entre deux cours, que Gilles Gauthe, représentant de l’intersyndicale académique, a pris la parole devant le lycée Haigneré à Blanzy pour évoquer les mesures qui entraineront une destruction de l’enseignement professionnel.
« J’ai l’impression de revenir 60 ans en arrière quand la formation se faisait dans les écoles Schneider au Creusot » mentionne Gilles Gauthe. Il rappelle les annonces faites par le Président Macron et sa ministre, madame Grandjeau :
• D’augmenter les périodes de stage en entreprise (jusqu’à une année sur les 3 années de formation en Bac pro), permettant de fournir une main d’œuvre gratuite aux entreprises !
• De donner davantage de pouvoir aux entreprises dans les conseils d’administration des lycées, allant jusqu’à sa présidence par un patron en lieu et place du chef d’établissement,
• De faire définir localement par chaque établissement les volumes et l’organisation des enseignements disciplinaires. Seules les matières dites fondamentales resteraient, et dans une optique utilitariste, au détriment de l’ensemble des savoirs disciplinaires nécessaires à l’émancipation des élèves.
• De remplacer les professeurs qualifiés, fonctionnaires d’État recrutés sur concours, par des salariés d’entreprises extérieures.
• De développer la mixité des parcours entre l’apprentissage et la formation sous statut scolaire de façon sauvage.
« Il s’agit bien d’un démantèlement de la formation professionnelle dont les conséquences pour les jeunes et les professeurs seraient désastreuses » souligne le syndicaliste. « Une formation qui va passer du ministère de l’Education nationale à celui du Travail », ajoute-t-il. « C’est une privatisation de l’enseignement professionnel ».
L’intersyndicale y est totalement opposée et appelle à une grève le 18 octobre pour le retrait de ce projet et un rassemblement devant le rectorat à Dijon à 15h.
J.B.